L’ONDRP a publié son rapport sur les violences et incivilités dans le football amateur. Et celles-ci sont en hausse de 0,2% sur la saison 2017-2018.

Comme chaque année, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publie son rapport sur les violences lors des matchs de football amateur d’après les chiffres collectés auprès des Ligues et District par l’Observatoire des comportements mis en place par la Fédération Française de Football.

Le 10 avril dernier, nous avions affirmé que les violences et incivilités étaient en baisse mais que la brutalité était en hausse, ce dont la FFF se félicitait… mais la tendance s’est inversée la saison dernière comme l’indique le rapport publié ce jeudi. « Durant la saison 2017-2018, 11 335 matchs de football amateur ont été recensés dans l’Observatoire des comportements à la suite de violences ou d’incivilités. Rapporté au nombre de matchs joués sur la saison (618 867 rencontres retenues), on estime que 1,8 % des rencontres ont été entachées de violences ou d’actes d’incivilités durant la saison dernière. La tendance est donc en légère augmentation comparée aux saisons précédentes. »

Graphique Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)

Cela confirme donc la tendance que avions après de nombreux échanges avec certains présidents de District ou des membres de l’Union National des Arbitres Français (UNAF). Le rapport informe que « près de la moitié de ces violences ou de ces incivilités sont de nature verbale, et sont en particulier caractérisés par des propos grossiers ou injurieux (dans 40% des incidents les plus graves) » alors que « les agressions physiques représentent 45 % des cas ».

Des chiffres qui interrogent Damien Groiselle, responsable de l’UNAF Paris Île-de-France. « Je suis assez surpris que nous ayons autant de violences physiques que verbales. Cela veut peut-être dire que certains Districts ne remontent pas assez ces agressions verbales. Pourtant, les instances ont tout à gagner à remonter ces informations à l’observatoire des comportements. »

Graphique Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)

En avril, Pierre Samsonoff, directeur de la Ligue de Football Amateur (LFA), nous avait confié qu’il existait « quelques imperfections car certains Districts ne saisissent pas toutes leurs données » mais en précisant que « des sanctions financières ont été mises en place pour les instances qui ne remontent pas leurs données ». Comme l’indique le rapport de l’ONRDP, selon la FFF « cette tendance peut refléter un meilleur recensement des incidents commis, augmentant de fait, le nombre de faits recensés et pas nécessairement le nombre de faits commis ».

Concernant les chiffres de la saison 2017-2018, « la catégorie de licenciés la plus touchée par ces violences est celle composée de joueurs masculins âgés de 17-18 ans, puisque 3,4 % des matchs joués dans cette catégorie ont été entachés d’incidents (contre 1,7 % en moyenne pour les autres catégories de joueurs) ». Derrière c’est la catégorie composée des joueurs U15 et U16 qui est touchée (2,5% des matchs joués). A noter que les féminines permettent de baisser la moyenne avec seulement 0,6% de matchs concernés en seniors et 0,2% chez les jeunes.

Graphique Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)

L’ONDRP indique en outre que « 3% des matchs ont été arrêtés et selon les informations disponibles dans le logiciel de recensement, la police ou la gendarmerie est intervenue pour 32 matchs à incidents (moins de 1% des cas) » mais aussi que « moins d’un pour cent des rencontres pour lesquelles des violences ont été recensées étaient qualifiées de « matchs sensibles », c’est-à-dire qu’une rencontre antérieure entre les deux clubs avait déjà engendré des violences ».

Comme nous l’avions pressenti avec de nombreux acteurs du football amateur, les violences et incivilités sont donc en hausse. Et la tendance n’a pas l’air de s’inverser avec les nombreux dossiers qui remontent depuis le mois de septembre 2018. Mais ça, on ne le saura vraiment que dans un an après l’étude des chiffres de la saison 2018-2019.

Jérome Bouchacourt