La commission de discipline d’un District a suspendu pour six ans le président et la secrétaire d’un club pour des fraudes sur licences. Explications.
La sanction peut paraître lourde. Cette semaine, un District a suspendu six ans le président et la secrétaire d’un club « pour avoir produit des faux » alors qu’un autre dirigeant a écopé de trois ans « pour avoir fait obstacle à l’application des lois et des règlements ». Mais comment une instance peut sanctionner aussi lourdement les dirigeants d’un club ? Tentatives d’explication…
En fin de saison dernière, deux feuilles ont été envoyées à l’instance départementale après un match de District 5. Sur la deuxième, deux noms de joueurs avaient été modifiés. La secrétaire du club avait alors indiqué que « les modifications sur la feuille de match ont été faites le jour du match, deux joueurs prévus ne s’étant pas présentés ».
Après avoir sondé les différents protagonistes, la commission de discipline a mis le dossier en instruction. Après des premières sanctions, le club a fait appel ainsi que le comité de direction du District « pour permettre à la Commission de revoir l’entier dossier et d’aggraver les sanctions si les faits le justifient ».
Une fraude qui n’a servi à rien !
Initialement suspendu cinq mois, le capitaine de l’équipe avait transmis un courrier assez virulent à la commission de discipline. « Je n’ai en aucun voulu frauder une feuille de match. Surtout un match où il n’y avait aucun enjeu pour nous. Si ma signature apparaît sur les deux feuilles de match c’est, et on le voit bien, une photocopie. Je n’ai jamais signé une feuille de match avec du blanco. Quand aux deux joueurs, ils ont bel et bien joué avec nous mais je ne savais pas qu’ils avaient, apparemment, pas de licences seniors. Je ne suis pas dirigeant. A l’heure où le foot professionnel devient du grand n’importe quoi, je trouve ça triste qu’on sanctionne une personne plus qu’amateur innocente sans preuve, de 5 mois se suspension. Je dis bien 5 mois ! J’espère que vous m’écouterez et que vous reviendrez sur votre sanction. »
Après vérification auprès de la Ligue des Pays de la Loire, il s’est donc avéré que les deux joueurs en question n’avaient pas de licence le jour du match. La secrétaire affirme pourtant « avoir enregistré toutes les licences des joueurs » avant d’expliquer « que cette histoire va trop loin pour un club de 320 licenciés, 30 bénévoles qui font ce qu’ils peuvent pour faire plaisir tous les week-ends » et que les « sanctions infligées sont très importantes et lourdes de conséquences pour le club et les joueurs ».
Quant à l’ex-président du club, il a assuré « qu’il n’est pas en mesure d’apporter des éléments de réponse concernant les copies de fausses licences et d’identifier l’auteur des faux. Il faisait entière confiance à sa secrétaire. »
Au bout du compte, l’ex-président et la secrétaire de ce club rural ont été suspendus six ans par le District. Une sanction qui peut paraître lourde pour un match de District 5. Mais le président de l’instance départementale a indiqué que « la faute et la fraude sont caractérisées et graves ». Tout ça pour ça… dans un match sans enjeu au plus bas niveau de District !
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