Erick Schneider
Erick Schneider (à gauche) est chahuté dans le District de Provence. (Photo Philippe Le Brech)

Harcèlement moral sur les salariés, propos homophobes, anomalies sur une élection… un gros coup de Mistral souffle sur le District de Provence.

Le quotidien La Marseillaise a publié ce mercredi un dossier sur de nombreux dysfonctionnements au sein du District de Provence. Ce sont tout d’abord les salariés qui se sont plaints. Trois sur les quatorze (dont deux CDD) que compte l’instance départementale des Bouches-du-Rhône sont d’ailleurs en arrêt de travail. L’inspection du travail a d’ailleurs diligenté une enquête dont les conclusions sont assez éloquentes.

« Cette enquête m’a amenée à recueillir des éléments nombreux, objectifs et concordants avérant l’existence d’agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité, d’altérer la santé physique ou mentale ou de compromettre l’avenir professionnel à l’égard de six salariés » indique l’inspectrice du travail, comme le rapporte le quotidien marseillais.

Une infraction de harcèlement moral retenue

Des plaintes ont même été déposées par plusieurs salariés. Erick Schneider, le président du District de Provence, a en effet demandé à ses employés de baisser leur salaire. « Il y a douze salariés qui font le minimum syndical, je ne fais que les mettre au travail » a-t-il affirmé auprès de nos confrères de La Marseillaise, en évoquant « une trop grande masse salariale ». Dans ce cadre, le successeur de Michel Gau, en septembre 2020, aurait mis la pression sur ses salariés avec notamment des menaces de licenciement.

L’inspection du travail précise que « l’infraction de harcèlement moral à l’encontre d’Erick Schneider a été retenue par procès-verbal du 25 août 2022 ». Mais le président du District de Provence parle plutôt « d’une cabale à son encontre ». Lors du comité directeur qui a eu lieu le même jour, il a été questionné sur les procédures en cours. Deux membres ont quitté la salle, « arguant qu’ils n’étaient pas en phase avec ce qu’il se passait au District ».

Des propos homophobes du président du District de Provence ?

Car une plainte pour propos homophobes a aussi été déposée le 30 juin 2022 par un membre de la commission de discipline. Des photos de la vie personnelle de cette personne auraient en effet fuité au District de Provence. La commission d’éthique de la Fédération Française de Football a été saisie et la Ligue de Méditerranée est attentive à ce dossier sensible. « Il dément ces propos avec force, a assuré Maître Victore Gioia, l’avocat d’Erick Schneider, à La Marseillaise. Pour lui, le football c’est le respect de chacun, de la liberté d’expression de chacun. »

Autre dossier qui interpelle, celui de l’élection partielle du 26 juin 2021 au comité directeur. Selon un huissier présent sur place, plusieurs anomalies auraient été relevées. Ce que le CNOSF a confirmé puisque la conciliatrice a proposé « de réorganiser dans les meilleurs délais une assemblée générale extraordinaire aux fins uniquement de procéder à l’élection partielle d’un membre du comité de direction de ce District ». Une conciliation refusée par le comité directeur.

De son côté, Erick Schneider pointe du doigt la gestion antérieure du District à la suite d’un audit qu’il avait commandé lors de son élection. « Quand il a commencé à mettre son nez dans ce qu’avaient fait ses prédécesseurs, subitement, d’un homme intègre, rigoureux et respectueux, il est devenu tout autre » s’insurge son avocat auprès de La Marseillaise. Cet audit devrait être communiqué au Parquet de Marseille. En tout cas, c’est un gros coup de Mistral qui souffle sur le District de Provence.

Jérome Bouchacourt