Éducateur et ancien recruteur pour des clubs professionnels, Ahmed G. a été incarcéré pour avoir abusé de jeunes joueurs durant de nombreuses années.

Au mois de janvier, un éducateur avait été mis en détention provisoire pour avoir abusé sexuellement de plusieurs jeunes joueurs. La semaine dernière, on apprenait que la Ligue du Centre Val de Loire avait découvert un bénévole déjà condamné pour agressions sexuelles dans un club de l’Indre. Et cette semaine, c’est un autre éducateur francilien qui a été mis en examen et incarcéré pour viols et agressions sexuelles sur des mineurs.

Après la patinage artistique, le football est en train de découvrir que des prédateurs traînent dans les clubs autour des enfants. Dans ce dernier cas, il s’agit d’Ahmed G. qui a été éducateur durant de nombreuses années mais aussi recruteur pour des clubs professionnels comme l’AJ Auxerre ou le FC Nantes et Angers SCO. Comme le rapporte Le Parisien, il a notamment été à l’origine de la venue de William Vainqueur sur les bords de Loire. Aujourd’hui à Toulouse, le milieu de terrain a d’ailleurs été entendu par la Police en qualité de témoin, tout comme les anciens internationaux Abou Diaby et Lassana Diarra.

« Des messages très énamourés ! »

Mais ce prédateur aurait pu être condamné beaucoup plus tôt. En 2012, un éducateur du club de Bussy Saint-Georges avait été alerté par un jeune joueur sur des SMS qu’il recevait de son entraîneur, Ahmed G. « C’étaient des messages très énamourés, a expliqué Laurent Sabotier, président de Bussy Saint-Georges sur M6. Quand quelque chose se passe, il faut le signaler. » Il exclu l’éducateur de son club et fait un signalement au Parquet de Meaux… qui a classé le dossier sans suite faute d’éléments.

Puis en 2016, c’est la maman d’un joueur qui a découvert des SMS avec des messages à caractère sexuel qui provenaient de cet éducateur. Il est alors interpellé puis mis en examen pour « corruption de mineurs de 15 ans, propositions sexuelles faites à un mineur de 15 ans, agression sexuelle et viol sur mineur de 15 ans », ou encore « viol commis par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction ». Placé en détention provisoire, il a néanmoins été libéré avant d’être de nouveau incarcéré après avoir enfreint son contrôle judiciaire.

Aujourd’hui, trois plaintes ont été déposées contre Ahmed G. mais selon l’avocat des parties civiles, il est fort possible que de nombreuses autres victimes ne se soient pas encore signalées.

Jérome Bouchacourt