Thomas Dersy RC Pays de Grasse
Thomas Dersy, le directeur général du RC Pays de Grasse. (Photo FFF)

Entre une première partie de saison réussie, un exercice précédent enrichissant et un 32e de finale de Coupe de France à jouer, le directeur général du RC Pays de Grasse, Thomas Dersy s’est longuement confié.

Après votre victoire contre l’ancien leader Lyon la Duchère (1-0), l’équipe se retrouve coleader avec Jura Sud. Une manière de boucler 2022 en beauté ?

« Oui on peut le dire comme cela, surtout qu’on a fini sur trois victoires de suite. C’était un peu la semaine de tous les dangers. On a joué un match reporté mercredi dernier, on restait sur trois défaites et on entamait une semaine à trois matches. C’est rare à notre niveau. On arrivait également sur une fin de première partie de saison et on ne savait pas trop comment les organismes allaient réagir. »

L’équipe a fini fort avec trois victoires de suite dont deux larges succès 4-1 et 4-0 contre l’AS Saint-Priest et le FC Sète…

« On a retrouvé la réussite qu’il nous manquait lors de nos derniers matches à domicile. Il y a toujours des explications à ce manque de réussite. Ce n’est pas simplement une question de chance. Le jeu prôné par le staff commence progressivement à se mettre en place et on en récolte les fruits sur cette fin d’année. »

Dame Gueye, le « sérial-buteur » du RC Pays de Grasse

Offensivement, vous pouvez compter sur Dame Gueye, meilleur buteur de la poule avec 12 buts. Un véritable plus ?

« Lorsque Dame Gueye est arrivé l’année dernière, on savait qu’on avait entre nos mains un vrai buteur. Il venait de National 3. Et pour l’anecdote, on l’a fait signer uniquement sur un spécifique attaquant. Il avait une qualité de frappe au-dessus de la moyenne dans toutes les postions. On est très content de l’avoir. Nous avons le meilleur buteur de la poule. Mais quand celui-ci inscrit 90% des buts de l’équipe, c’est qu’il y a un petit problème. Cette semaine a permis de rééquilibrer la balance. D’autres joueurs ont pu marquer. Il faudra que le danger vienne d’un peu partout pour que l’on reste performant. »

Justement, cette dépendance ne vous inquiète pas s’il venait à être blessé ou absent ?

« Désormais, il a inscrit un peu plus de la moitié des buts de l’équipe. Cela me rassure. Il y a encore quelques semaines il était à l’origine de 90% de nos réalisations. Après dans n’importe quelle équipe de haut niveau, il y a des joueurs cadres et décisifs. Si vous enlevez Lewandowski à Barcelone ou Mbappé au PSG quel serait le résultat ? Forcément la perte de chaque cadre amoindrit une équipe. On a dû faire face à cette problématique avec les absences d’Herman Ako, Aymen Souda et notre capitaine, Nicolas Medjian qui a manqué les trois derniers matches. Même si Dame Gueye venait à s’absenter, ce que je ne souhaite pas, je garderai une totale confiance envers l’effectif. »

La première place n’obnubile pas le RC Pays de Grasse !

Avec cette place de coleader, malgré les deux matches en retard de Lyon la Duchère, l’objectif à la fin de la saison est-il d’accéder au National ?

« Chaque saison, l’objectif est de faire mieux que ce soit en termes de points, développement et structuration du club. On est devenu le RC Pays de Grasse, le seul club de la ville et du bassin. On doit encore grandir sur ces points-là. À l’inter-saison, on a pris un virage en se séparant de certains cadres historiques et en rajeunissant l’effectif. On est toujours dans notre politique de forte identité locale. On a terminé deuxième deux fois donc cela signifie que si l’on veut progresser on doit finir premier. Mais l’année dernière à la mi-saison, tout le monde pensait que GOAL FC allait monter. »

Mais la réalité a été tout autre…

« Effectivement, puisque Martigues a fait une deuxième partie de saison historique avec 45 points lors de la phase retour. Ils sont revenus de nulle part. Ils terminent champions le tout avec six points d’avance sur nous et avec neuf unités d’avance sur GOAL FC. Alors qu’à la trêve, ils comptabilisaient quinze points de retard. On a une vision globale. Actuellement, en vue du classement, on est dans la course à la montée. On est ambitieux. Mais cette première place ne nous obnubile pas. Chaque année, on progresse et on avance à tous les niveaux. »

Pour Thomas Dersy, « chaque match est une étape »

L’année dernière, le club s’est longuement mêlé à la course au titre. Quelles leçons en avez-vous tirées ?

« C’est une question intéressante. On ne s’en rend pas forcément compte lorsqu’on est dans cette course au titre mais cette année, on a tous grandi. Je trouve qu’on est beaucoup plus mature dans l’approche de nos matches et de la saison. On reste serein peu importe notre positon. En début de saison, on avait mal commencé mais on a continué à travailler. Notre contenu était intéressant. On a progressivement construit notre saison. Notre approche est désormais différente. Les joueurs et le staff se sont fixés un objectif. La direction n’interfère pas dessus. Chaque match est une étape. L’année dernière, il pouvait y avoir par moment de l’euphorie. Aujourd’hui, c’est différent. »

Avec cette trêve, doit-on s’attendre à des arrivées et à des départs ?

« Non, on a réussi un créé un groupe homogène composés de joueurs d’expérience et de pas mal de jeunes joueurs. Dans l’effectif, une quinzaine de joueurs ont entre 18 et 22 ans. C’est ce qu’on souhaitait mettre en place. Chaque jeune à qui on a fait appel a répondu présent. On va poursuivre sur cette dynamique. »

« Loïc Chabas, c’est notre Guy Roux local ! »

Vous êtes le directeur général du RC Pays de Grasse depuis plus de 3 ans. Comment qualifieriez-vous votre relation avec Loïc Chabas ?

« Lorsque l’on est arrivé dans ce projet avec le président (Jean-Philippe Cheton), notre volonté commune était de vivre une aventure humaine. Notre projet est d’être le deuxième club professionnel du département derrière l’OGC Nice. Mais on veut y arriver avec des valeurs. On ne se fixe pas de limite dans le temps. La réussite viendra en s’appuyant sur une très forte identité locale. Le président est grassois, l’ensemble du staff vient du 06 comme 80% de l’effectif. À 40 ans, Loïc Chabas a 30 ans de licences au club. C’est notre Guy Roux local. On est à son écoute. »

Votre relation est donc très forte…

« On a des relations fortes, on a dépassé le cap de relation professionnelle. Pour vivre ce genre d’aventure, il faut aimer les personnes avec qui l’on collabore. Son staff est fourni (deux entraîneurs adjoints, un préparateur physique et mental, un analyste vidéo et une cellule médicale). Notre dénominateur commun, c’est que nous sommes tous solidaires. C’est quelque chose de rare et qui fait la réussite du club. Cette force collective était déjà présente avant notre arrivée. »

L’équipe va retrouver le chemin de la compétition le 7 janvier en Coupe de France contre la Tamponnaise (R1 Réunion). Quel est le programme d’ici-là ?

« Les joueurs ont mérité leurs vacances. On a obligé le staff à ne pas revenir au bureau et à couper. Ils sont tellement passionnés qu’ils auraient étaient capables de passer leur temps de repos ici. L’équipe a rendez-vous le 27 décembre pour la reprise de l’entraînement. On va jouer ce 32e de finale de la Coupe de France à domicile et on espère que ce sera une belle fête. On bosse également pour la deuxième partie de saison car on a un gros mois de janvier. Il va falloir prendre des points. »