Ballons noir et blanc
Photo Philippe Le Brech

La commission d’appel de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine a largement réduit la suspension d’un joueur qui avait agressé un arbitre en Dordogne.

Le 8 octobre dernier, le match amical entre Périgueux Foot et l’ES Boulazac 2 avait été arrêté par l’arbitre après avoir subi des insultes et des menaces de mort à son encontre de la part d’un joueur périgourdin. Devant la commission de discipline du District de Dordogne, le 2 octobre dernier, celui-ci avait aussi reconnu « avoir continué à invectiver l’arbitre lorsque celui-ci s’est barricadé dans son vestiaire à l’aide d’une chaise bloquant la porte ». Un véritable déchaînement de haine.

L’instance départementale avait suspendu ce joueur trois ans fermes pour « injures à arbitre pendant et hors rencontre, intimidation à l’égard de l’arbitre hors rencontre, propos discriminatoires à l’encontre de l’arbitre, tentative de brutalité envers l’arbitre hors rencontre ». Les deux entraîneurs avaient été suspendus quatre matchs pour « comportement blessant envers arbitre » et le terrain de Périgueux Foot suspendu deux matchs.

Le club avait fait appel de la sanction collective. Mais c’est donc tout le dossier qui a été revu par la commission d’appel de la Ligue de Nouvelle Aquitaine. Elle a tout d’abord annulé la procédure de première instance « pour défaut de motivation » avant de reprendre chaque dossier.

« Est-ce qu’on attend qu’il y ait un mort pour réagir ? »

Concernant les deux entraîneurs, elle a expliqué que « la Commission n’a pas permis aux assujettis mis en cause d’apprécier le cheminement dialectique l’ayant conduite jusqu’à la sanction, MM. … ne pouvant raisonnablement comprendre en quoi leur comportement était susceptible d’offenser l’arbitre de la rencontre ». Ils n’ont pas été sanctionnés.

Concernant le joueur qui a agressé l’arbitre, la commission d’appel a précisé qu’il « n’a pas non plus été mis en capacité de comprendre en quoi les faits qui lui sont reprochés étaient de nature à constituer autant d’infractions prévues et sanctionnées par le Barème Disciplinaire de la Fédération Française de Football ». Sa suspension a été réduite de trois ans fermes à vingt matchs.

Ce qui n’a pas manqué de faire bondir Patrick Buffière, le président de l’UNAF de Dordogne, à l’annonce de cette suspension réduite. « Est-ce qu’on attend qu’il y ait un mort pour réagir ? s’interroge-t-il. Je suis vraiment dépité. Comment faire pour recruter des arbitres avec ce genre de décision. J’estime qu’on est en train de dégoûter les gens ! » Ce n’est pas la première fois que la Ligue retoque ses Districts ces derniers mois. Ce qui provoque un certain agacement !

Jérome Bouchacourt