Romain Chouleur ES Thaon
Romain Chouleur a déjà éliminé un club de Ligue 1 en coupe de France lorsqu'il était joueur. (Photo Jorge De Carvalho - LGEF)

En décrochant une qualification pour les 16e de finale de la Coupe de France, contre le Stade de Reims, les hommes de Romain Chouleur viennent de marquer l’histoire de l’ES Thaon (N3).

Pour la deuxième fois de son histoire, l’ES Thaon vient d’accéder au 16e de finale de la Coupe de France. J’imagine que c’est un véritable honneur de marquer l’histoire de votre club ?

« Oui, surtout que c’est déjà historique d’atteindre les 16e de finale de la Coupe de France ! La dernière fois que le club a atteint ce stade, c’était en 1951. Cela remonte à pas mal de temps et puis c’est une fierté de recevoir un club de Ligue 1. On espère que ce sera une belle fête et qu’on pourra profiter et continuer l’aventure pour aller le plus loin possible. »

La dernière fois que le club a accédé à ce stade la compétition, c’était pour affronter Strasbourg. Cette fois-ci, votre adversaire sera le Stade de Reims…

« Effectivement ! Et il y a pile-poil 20 ans, nous affrontions l’Olympique de Marseille. Donc le Stade de Reims est la troisième équipe de Ligue 1 que le club affronte. Nous sommes impatients ! C’est une chance de tomber sur l’élite du football français, c’est un honneur pour le club et c’est surtout une grosse récompense du travail fourni par l’ensemble des joueurs depuis plusieurs saisons maintenant. »

« On a beaucoup galéré depuis le début de la compétition ! »

Dans ce parcours de Coupe de France, vous avez jusqu’à maintenant affronté que des équipes de Régional et de National. Était-ce une réelle volonté de votre part d’affronter une équipe professionnelle ?

« Oui, tout joueur amateur joue au football pour vivre ces moments ! Plus on avance dans la compétition et plus on s’approche du rêve de chacun. Reims est une très belle équipe, on l’a vu encore vu cette semaine contre Marseille. Ils ont accroché le point match nul mais je pense qu’il méritait la victoire surtout en vue des circonstances qui sont survenues en fin de match. Mais dans notre parcours, on a affronté une équipe de notre groupe de N3,Bischheim, on a reçu Beauvais chez nous lors du dernier tour et des équipes de R2, R3. On n’a pas eu un parcours facile, loin de là, on a beaucoup galéré depuis le début de la compétition. »

Vous avez eu une carrière de joueur professionnel, en portant notamment porté les couleurs de l’AS Nancy Lorraine. Avez-vous eu la chance de jouer ce genre de rencontres ?

« J’ai été professionnel qu’une saison à Nancy, j’ai eu la chance de vivre quelques matches de Ligue 1, mais mes moments les plus forts dans cette compétition ce sont avec Épinal en 2013. On a éliminé Lyon en 32e de finale, puis Nantes en 16e pour finalement perdre en 8e de finale contre Lens. Avec l’US Raon, on a également joué un 16e de finale contre Nantes à la Beaujoire où j’ai eu la chance de marquer un but. Ce sont des émotions fortes mais que ce soit en tant que joueur ou entraîneur on vit les choses avec autant de détermination et d’envie. »

« Nous sommes des compétiteurs, nous avons envie de jouer sur tous les tableaux ! »

Cette expérience riche que vous avez vécue en tant que joueur doit vous aider au quotidien dans votre travail d’entraîneur ?

« Oui, c’est important, surtout que cela fait un petit moment que j’entraîne. Il y a trois ans, on perdait 3-0 contre Valenciennes au bout de 20 minutes. Et puis, nous nous sommes réveillés et nous avons réussi à décrocher les prolongations. On est également parti à la Réunion pour le huitième tour de la Coupe de France. Malheureusement, nous avons perdu à l’issue de la séance de tirs au but. Mais ces matchs-là nous servent, ce sont des moments qui restent gravés dans nos têtes. Donc, l’expérience engrangeait au tour et les années précédentes font qu’aujourd’hui nous avons réussi à nous sortir de certaines situations. Nous sommes prêts à jouer ces gros matches. »

Cette rencontre se jouera dans votre stade. Est-ce un réel avantage ?

« Je pense que c’est un réel atout. On a nos repères ici, c’est un stade que nous connaissons très bien. Après, malheureusement, on ne pourra pas accueillir tous les supporters, les places seront limitées. Mais c’est une très grande fierté pour le club, la ville, pour tout le monde de pouvoir jouer dans notre stade et d’accueillir une Ligue 1. On va bien se préparer et nous avons des bénévoles qui se donnent beaucoup pour l’ensemble du club, ils seront mis en lumière aussi. »

Entre votre troisième place en National 3 et votre bon parcours en Coupe de France, vos joueurs doivent être fatigués. La trêve tombe-t-elle au bon moment ?

« Oui, même si on aurait voulu couper plus tôt mais avec notre match en Coupe de France, le 2 janvier, on ne peut pas stopper l’entraînement. On s’adapte. On va s’entraîner durant les fêtes de Noël, mais on va essayer de couper 5-6 jours. Je pense que c’est important de se ressourcer en famille et pour les joueurs de penser à autre chose. Donc on va faire trois entraînements la semaine prochaine et puis on coupera surement une dizaine de jours après le match contre Reims pour bien se ressourcer. Mais ce n’est que du bonheur. Et puis pour la deuxième partie de saison, on se prépara en temps voulu. Mais nous sommes des compétiteurs, nous avons envie de jouer sur tous les tableaux. Et nous étions sur une bonne dynamique, alors je ne sais pas si la trêve arrive au meilleur moment, on espèrera continuer là-dessus. »