Romain Chouleur
Romain Chouleur est fier d'affronter le FC Nantes... mais il rêvent d'éliminer de nouveau les Canaris. (Photo Philippe Le Brech)

Après avoir éliminé Sochaux et Amiens (Ligue 2), l’ES Thaon (National 3) s’apprête à accueillir le FC Nantes (L1). Son coach, Romain Chouleur (37 ans) a déjà affronté les Canaris deux fois en tant que joueur en coupe de France.

Romain, le contrat est rempli avant d’affronter le FC Nantes en seizièmes de finale ?

« On avait fait un superbe parcours la saison dernière en atteignant les seizièmes de finale. Mais le faire une deuxième fois d’affilée, c’est encore plus beau. On sent qu’il y a de la progression, un groupe qui arrive à maturité. Ce n’est que du bonheur. »

Il a fallu se défaire de Sochaux et Amiens aux tours précédents, non sans mal…

« On est adepte des scénarios un peu fous (sourires) ! Déjà, en trente-deuxièmes de finale, l’an passé, on menait 2-1 à la mi-temps contre Beauvais avant d’arracher notre qualification aux tirs au but après un score final de 3-3. Au tour suivant, on perd sur la plus petite des marges (1-0) contre Reims à la 89ème minute… Fin 2022 contre Sochaux, on fait un bon match mais on prend un pénalty très litigieux et un carton rouge assez inexplicable. Contre Amiens, c’est notre capitaine qui est expulsé à son tour et sur le coup, il n’y avait rien à dire. Mais à 10 contre 11, on s’est senti limite plus fort et je pense que ça galvanise. On a su se servir des injustices et se serrer les coudes pour faire front tous ensemble. Les joueurs ont été très solidaires ! »

« Un honneur et une fierté d’affronter Nantes »

Des ingrédients qu’il faudra forcément remettre d’ici dimanche ?

« On essaye de se concentrer sur nous-mêmes ! Lors des précédentes rencontres, on savait que nos adversaires pouvaient avoir la tête à leur championnat et avec Nantes, ça sera pareil. Il y a peut-être un peu plus de motivation de notre côté mais peu importe la configuration dans laquelle est notre adversaire, on jouera notre coup à fond. Surtout qu’on voit que c’est possible chaque année ! »

Le FC Nantes, vainqueur de la dernière édition, fait partie du patrimoine footballistique en France !

« C’est un honneur et une grande fierté de pouvoir affronter un club historique du championnat de Ligue 1, qui a été de nombreuses fois champions de France. C’est aussi le tenant du titre, qui va jouer la Juventus dans un mois en Ligue Europa. J’estime que c’est un plaisir de pouvoir vivre ce genre de rencontres surtout quand on sait que des parcours pareils sont assez rares pour des clubs comme le nôtre. »

Forcément, il doit y avoir de l’impatience ?

« On ne va pas se cacher, on est sur un petit nuage et on a envie d’y rester le plus longtemps possible. Ça s’arrêtera un jour mais défier les Jaune et Vert, c’est grandiose ! On est invaincu en championnat depuis le début de saison et toujours qualifié en Coupe de France. C’est mérité car les joueurs font les efforts pour. Il faudra garder cet état d’esprit qui est remarquable même après cette rencontre. »

Romain Chouleur a déjà éliminé le FC Nantes !

Vous en savez quelque chose puisque vous avez affronté deux fois le FC Nantes au cours de votre carrière après vos débuts à l’AS Nancy Lorraine !

« Pour moi, ça reste deux grands moments ! En 2011 avec Raon-l’Etape, c’était mon premier parcours en tant qu’amateur et même s’il y a eu la défaite au bout (2-1), j’ai eu le bonheur de marquer devant ma famille, mes amis qui étaient venus à la Beaujoire pour l’occasion. A Epinal, c’est plus le parcours qui reste dans la mémoire. Car on avait sorti Lyon en 32ème, Nantes en 16ème et on avait joué Lens en 8ème à Bollaert. J’ai la chance de vivre deux grands moments contre le FCN et comme on dit, jamais deux sans trois (rires) surtout qu’à chaque fois que je les ai affrontés, c’était le 22 janvier ! »

Deux anciens coéquipiers à Epinal sont aujourd’hui vos joueurs. Joli clin d’œil non ?

« Oui Théo Gazagnes et Yohan Dufour en effet. J’étais venu en 2016 pour jouer avec des amis à Thaon et on avait réussi à faire trois montées pour amener le club là où il est aujourd’hui. Le président m’a proposé d’avoir la double casquette d’entraîneur-joueur et l’aventure s’est lancée comme ça. Ce n’était pas évident au départ car il y avait des amis, des joueurs que je côtoyais mais le plus important restent le club et l’équipe. »

« Thaon est habitué à ce genre de parcours »

La Coupe de France doit beaucoup représenter pour vous…

« Sur un plan personnel, j’ai fait une carrière au niveau CFA/National. Je suis un entraîneur amateur et c’est un moment particulier, qu’on soit joueur ou sur le banc. On joue cette compétition pour mettre le club et les joueurs en lumière. On attend vraiment la Coupe de France avec impatience chaque année et Thaon est habitué à ce genre de parcours depuis cinq six ans. C’est l’apothéose entre la saison dernière et cette année pour l’histoire. »

Prend-on plus de plaisir en étant coach ou joueur ?

« Quand on est joueur, on prend la compétition très à cœur, on est dans son match et c’est normal car on veut briller ou faire briller. L’entraîneur est dans un autre rôle, il peut encore agir, réagir en fonction du scénario. Mais globalement, on prend vraiment du plaisir quand on prend part à cette compétition. »

« Jouer notre chance à fond ! »

Après les quelques 2000 spectateurs contre Amiens, la fête sera encore plus belle dans les tribunes !

« Il y a un bel engouement depuis quelques semaines. Ce sera en effet l’occasion de faire une belle fête… tout en jouant notre chance à fond. On avait accueilli Reims chez nous la saison dernière et 2 368 spectateurs avaient pu assister à la rencontre. Mais on avait fait beaucoup de déçus et cette année, la ferveur est encore incroyable. On est le dernier représentant lorrain depuis deux tours, on va pouvoir accueillir 7 000 personnes à Epinal. C’est un avantage supplémentaire. »

Le club doit espérer que le FCN laisse la recette pour que la fête soit totale. Ce qui n’a pas été le cas à Vire…

« On a beaucoup apprécié que les clubs professionnels le fassent dans le passé et c’est l’image que ça renvoie avec le football amateur. Pour un club comme le nôtre, les retombées sont déjà très belles mais l’esprit de la Coupe de France c’est aussi de pouvoir partager. »