D2 féminine
Photo Philippe Le Brech

Ce mardi, les clubs amateurs de D2 Féminine montaient au créneau pour réclamer, via un communiqué commun, une reprise de leur championnat. Nous avons contacté Serge Garcia, président de la section féminine de Thonon Évian Grand Genève, un des clubs membres du collectif, pour en savoir plus.

Dans quel contexte est intervenu le communiqué que vous avez publié ce mardi 16 février ?

Le communiqué est venu ponctuer une série d’interactions qui nous laissent dans le flou absolu de la part de la Fédération Française de Football. Aujourd’hui, nous avons des éléments très contradictoires sur une reprise des compétitions. La saison avançant, il faut que le championnat reprenne.

Quels arguments avancez-vous pour prôner la reprise du championnat D2F ?

On ne parle pas d’un championnat anodin, on parle du deuxième niveau français. On regarde un peu à droit et à gauche et on se rend compte qu’aussi bien le handball que le basket-ball ont repris. On ne peut pas imaginer que ces fédérations prennent plus soin de leurs clubs que la nôtre. On a du mal à comprendre ce qui se passe.

D’autant que dans le même temps on évoque une possible reprise du National 2…

Ce n’est pas que le N2 puisse reprendre qui est problématique. C’est cette incohérence qui est complète et qui nous laisse penser qu’il y a une ségrégation hommes-femmes. J’ai du mal à l’imaginer mais c’est une réalité que l’on observe aujourd’hui. On a du mal à imaginer que la FFF ne se réveille vis à vis des féminines que quand il y a une coupe du monde. Mais c’est ce qu’on vient pourtant à penser naturellement pourtant et qui génère ce communiqué.

« Une communication pathétique »

On veut que la D2 ait une classification de haut niveau, au même titre que la D1, au même titre que la Ligue 2 garçon. On souhaite qu’il y ait une reprise qui soit faite dans les meilleurs délais. Du fait qu’on n’ait pas eu cette classification de haut niveau, un certain nombre de clubs n’ont pas pu s’entraîner correctement. Il faut que la décision d’une reprise soit prise pour laisser le temps aux joueuses de pouvoir se préparer correctement pour la compétition.
On est quand même presque fin février, il faut désormais une décision urgente.

Le cas de figure est identique avec la coupe de France qui a repris pour les hommes mais pas pour les clubs amateurs féminins.

C’est en effet également une grosse incompréhension. Comment se fait-ce que les garçons reprennent et pas les féminines ?
On entend par ailleurs que le championnat ne reprendrait mais que la coupe si. « Et que, et que, et que »… Ce sont des incohérences supplémentaires d’une communication qui est assez pathétique

Vous vous sentez délaissés par votre Fédération ?

Oui, c’est le sentiment qui prédomine à tous points de vue. Ce qui se passe maintenant peut faire énormément de mal au football féminin. Aujourd’hui, notre collectif s’exprime mais je me plais à croire que les clubs adossés aux clubs professionnels sont dans les mêmes lignées que nous (l’AFPF, l’Association pour le Football Féminin Professionnel, aurait d’ailleurs apporté son soutien à la démarche, ndlr).

Frédéric Sougey