Situé dans le Val d’Aran, le club espagnol de Bossòst a la particularité d’être le seul club étranger à évoluer dans une compétition française. Et ce n’est pas toujours simple.

Bossòst. Cette petite commune espagnole de 1 120 habitants, située au bord de la Garonne, dans le Val d’Aran, est un coin de paradis plutôt connu des fans de cyclisme. Elle se trouve en effet à une dizaine de kilomètres du col du Portillon, régulièrement emprunté par le Tour de France.

Outre ses multiples restaurants, ses boutiques et son parc animalier, Bossòst a une autre particularité : son club de football évolue en Départemental 2 du District de Haute-Garonne. « On est dans une vallée de la face Nord des Pyrénées, on est donc isolé du reste de l’Espagne pendant la période hivernale, explique le président Miguel Almansa. Le club a aussi été créé par un Français et depuis toujours, on est très attaché au Pays de Comminges. D’ailleurs, la première licence qu’on a dans nos archives date de 1928 avec le cachet de la FFF ! »

Mais alors à Bossòst, on se sent plus Français ou Espagnol ? « Ma mère était Française, il y a beaucoup de mélange entre les deux nationalités, assure le dirigeant du club frontalier. On reste Espagnol mais on est proche de l’autre côté de la frontière au niveau culturel. On se sent surtout Occitan ! » Son fonctionnement est tout de même très espagnol avec notamment près de 200 socios, « des supporters qui payent pour soutenir le club ». A l’image du Barça ou du Real.

« On est souvent l’équipe à battre ! »

Mais si Bossòst est de l’autre côté de la frontière – et non des Pyrénées – le club espagnol a les mêmes problèmes que ses homologues français. « On arrive toujours à trouver des joueurs, dont le niveau varie suivant les saisons, précise Miguel Almansa. Par contre, on manque cruellement de bénévoles. C’est de plus en plus difficile de trouver des gens pour s’occuper du club. »

Comme toute association rurale, l’US de Bossòst voit aussi partir ses jeunes. « Les étudiants partent sur Toulouse, à deux heures de route, donc ils ne reviennent pas forcément le week-end, souligne celui qui est de deux hommes forts du club avec Jordi Delaurens. Mais on a aussi le problème d’être un endroit touristique. Aujourd’hui, on a quarante joueurs seniors mais on n’a qu’une équipe car on change tous les week-ends suivant les disponibilités de chacun. »

Son statut de club est donc particulier… avec ses avantages et ses inconvénients. « On est souvent l’équipe à battre car on est Espagnols ! confie Miguel Almansa. Mais nos adversaires sont aussi heureux de venir chez nous. Beaucoup viennent profiter des restaurants ou alors des boutiques. » Un peu à l’image de la Principauté d’Andorre
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Jérome Bouchacourt