Malgré un but de David Vernet, les Castelbriantais n'ont pas réussi à s'imposer à Nantes.
David Vernet a inscrit les deux buts de Châteaubriant. (Photo Jérôme Bouchacourt)

De plus en plus de clubs dénoncent le statut du joueur fédéral et le reclassement amateur qui empêchent les joueurs de participer aux compétitions avant le mois d’octobre.

En cette période de mercato, de nombreux clubs de niveau national cherchent la perle rare. Mais souvent, ils sont confrontés à des joueurs qui avaient un contrat fédéral dans leur ancien club sans pouvoir leur offrir le même traitement, faute de moyens financiers. Le problème est qu’en cas de reclassement amateur – le terme peut en effet prêter à confusion – la licence d’un joueur ne peut être enregistrée avant le 1er octobre. Ce qui fait que celui-ci est aussi considéré comme muté hors période. Une véritable double peine pour les joueurs comme pour les clubs.

« Cela complique forcément le recrutement car prendre un joueur qui va louper les six premières journées de championnat, c’est très pénalisant, explique un entraîneur de CFA. Notre budget ne nous permet pas de proposer des contrats fédéraux. Par contre, nous avons de multiples emplois pour les joueurs grâce à nos partenaires tout en ayant la possibilité d’offrir des formations. » Et même si ces clubs sans gros moyens veulent reclasser un joueur, ils sont bloqués par le règlement fédéral qui impose un maximum de deux joueurs mutés hors période sur une période de douze mois.

Une astuce pour contourner le reclassement amateur !

Pire ! Un joueur qui possède un contrat fédéral connaît le même traitement en cas de reclassement amateur dans son club. C’était notamment le cas de David Vernet aux Voltigeurs Châteaubriant, la saison dernière en CFA, alors que le milieu de terrain était licencié au club depuis trois ans. La seule entorse à ce règlement concerne les joueurs de plus de trente ans. Mais cela pose des problèmes d’équité sportive entre les clubs qui ont les moyens de proposer des contrats fédéraux et ceux qui ne le peuvent pas car le joueur avec un contrat fédéral n’est pas considéré comme muté hors période.

Il existe néanmoins une astuce pour contourner le règlement. « On peut demander à un club voisin évoluant en championnat de Ligue de faire une demande de licence pour un joueur qui était sous contrat fédéral puis une fois validée, on fait une demande pour qu’il vienne chez nous, affirme un président de club de CFA2. La première demande de licence annule automatiquement son statut fédéral et il n’est donc plus considéré en reclassement amateur. On le sait mais on n’a jamais essayé ce genre de stratagème. » D’autres ne s’en privent pas !

L’équité sportive n’est pas respectée !

Si l’équité sportive n’est pas respectée dans les championnats fédéraux entre les clubs, elle ne l’ai pas non plus dans les divisions régionales. Car un joueur reclassé amateur par un club de CFA ou CFA2, dont la licence ne peut donc pas être enregistrée avant le 1er octobre, n’a pas le droit de jouer avec une équipe réserve. Sauf qu’un club dont l’équipe fanion évolue en Division d’Honneur peut faire jouer dès le début de son championnat un joueur reclassé amateur.

Selon nos informations, la FFF réfléchirait à assouplir ce règlement des reclassements amateurs. Mais de quelle manière ? Avancer la date à laquelle le joueur peut participer aux compétitions ? Ou augmenter le nombre de mutés hors périodes ? Car dans une conjoncture assez morose, ajoutée à la forte augmentation de clubs fédéraux avec la réforme des championnats nationaux, il serait de bon ton d’adapter ces règlements.

Jérome Bouchacourt