Crédit : Olympique de Valence.

L’Olympique de Valence vit une saison de rêve. Le club est à deux doigts de décrocher sa place pour les barrages en D2 et de rejoindre la finale de la Coupe LauRA Foot Féminine. Entretien avec son entraîneur : Kevin Collas.

À quelques journées de la fin, le club est premier de la poule B de R1 avec seulement deux défaites au compteur. Un bilan plus que satisfaisant ?

« Oui, c’est un bilan satisfaisant surtout qu’on se retrouve devant deux réserves de clubs professionnels évoluant en D1 (Lyon 2ème et Saint-Étienne 3ème) et qui correspondent à nos deux défaites sur la phase retour. Dans la première partie de saison, on a réussi à gagner ces deux rencontres. Mais il y a eu des petits remaniements au sein de ces équipes leur permettant de rectifier leurs défaites lors de la phase aller. Mais effectivement, dans sa globalité la saison est excellente malgré ces deux petits revers. »

Avec de telles performances, les barrages pour une accession en D2 sont dans toutes les têtes ?

« Certes, il est dans toutes les têtes mais on essaie de rappeler au groupe que rien n’est encore acquis même si à l’heure actuelle nous comptabilisons six points d’avance sur Décines, notre concurrent direct. On va les rencontrer dans deux semaines et on les a déjà battus en championnat et en coupe récemment. On veut garder la tête froide. On a envie d’être titré à la fin de la saison. On fera le bilan au terme du championnat. »

Kevin Collas (Valence) : « L’idée est de se structurer comme si on était potentiellement en D2 ! »

Justement avec tout cet engouement, comment faites-vous pour garder votre effectif concentré à 100% ?

« On a la chance de pouvoir utiliser une technologie telle que la VEO pour la vidéo et d’avoir Dylan Le Friant pour bosser sur l’analyse vidéo. L’idée est de se structurer comme si on était potentiellement en D2. Sur tous nos matches on sort les statistiques individuelles permettant aux filles de voir leur rendement sur le terrain d’un point de vue personnel et collectif. On s’appuie là-dessus, également pour enrichir nos séances et pour permettre de garder en éveil les joueuses sur notre projet de jeu. La victoire est importante mais la défaite permet de se remettre en question. On leur rappelle que chaque week-end est différent et que les autres équipes veulent nous abattre. Il faut rester humble et continuer à travailler. »

En plus de cela, le club est toujours en lice dans la Coupe LauRAFoot Féminine, puisque vous venez d’accéder aux demi-finales de la compétition…

« Effectivement, on a battu Décines, 5-1 la semaine dernière et puis à partir du moment où l’on rentre dans une compétition c’est pour la gagner. Je suis un compétiteur et les joueuses aussi. C’est une bonne chose. Mais pour les demi-finales, on risque d’affronter GF38 ou Clermont Foot 63 qui va également jouer les barrages grâce à leur titre de championne. C’est dommage que cela tombe potentiellement sur Clermont et puis si on est amené à jouer cette finale on ne pourra peut-être pas la jouer puisqu’on sera potentiellement en barrage. On verra, on prend les matches les uns après les autres. »

« Cette réforme pourrait être fatale à beaucoup de clubs amateurs ! »

Concrètement, l’objectif est de remporter cette coupe ?

« Oui, le but est d’être titré dans toutes les compétitions dans lesquelles on figure, hormis la Coupe de France (rires). Contre Nice, c’était particulier. L’idée était de leur poser des problèmes et de créer la surprise en se qualifiant. On en était pas loin. Lors de cette confrontation, on a pu s’apercevoir du niveau d’écart entre une équipe qui lutte pour les barrages en D2 et un pensionnaire de D2 qui lutte pour les trois premières places. Une chose est sûre, nous jouerons notre va-tout dans cette compétition. »

Crédit : Olympique de Valence

Justement, quel est l’objectif du club à moyen terme ?

« Le but est de monter en D2 et de pérenniser le groupe à ce niveau-là. Mais il faut savoir que l’on en est encore très loin. Il va y avoir 24 équipes au total qui vont lutter pour monter ou se maintenir en D2 en fonction des barragistes. Avec la réforme des championnats, l’accession en D2 n’aura lieu que cette année. »

En tant qu’entraîneur, quel regard portez-vous sur la future évolution des championnats ?

« C’est plutôt une bonne chose, mais elle arrive assez tardivement. Cela fait déjà un petit moment que des bruits de couloir traînent autour de cette D3. Et puis cela permettrait à des équipes réserves de construire un projet encore plus solide et à des équipes de D1 d’avoir une force de frappe encore plus importante. Mais cette réforme pourrait être fatale à beaucoup de clubs amateurs qui végètent en R1. L’année prochaine pour accéder en D3 il faudra construire un très gros projet. Dans l’ensemble, c’est bien pour le football féminin mais cela peut causer la mort de certaines structures essayant de vivre en R1. Mais c’est le jeu il faut l’accepter. »