Noël Le Graët mis en retrait par le comité exécutif de la FFF, c’est Philippe Diallo qui devient président par intérim. Portrait d’un homme brillant.
Le comité exécutif de la Fédération Française de Football a frappé fort ce mercredi en écartant Noël Le Graët et Florence Hardouin. Le président de l’instance fédérale est « mis retrait » – avant une mise en retraite ? – alors que la directrice générale a été mise à pied à titre conservatoire, avant un probable licenciement. Ils sont tous deux remplacés par Philippe Diallo, vice-président de la FFF depuis un peu plus d’un an après l’élection de Brigitte Henriques à la tête du CNOSF.
Mais qui est Philippe Diallo, très peu connu du grand public ? A 59 ans, le natif de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a en effet été propulsé sur le devant de la scène. Son père était champion de boxe et il a joué au FC Nantes dans sa jeunesse. Diplômé de Science Po Paris, il a été directeur général de l’UCPF (union patronale des clubs professionnels français) de 1992 à 2021. Il est aussi président du COSMOS (conseil social du mouvement sportif) depuis 2013.
« Il est à l’écoute, ce qui est une grande qualité »
Philippe Diallo présente les comptes de la FFF à chaque assemblée fédérale depuis son élection. (Photo Philippe Le Brech)
« C’est une personne brillante, assure un président de Ligue. Il est toujours très clair dans ses discours, comme c’est le cas lors des dernières assemblées générales avec la présentation des comptes de la Fédération. Il est aussi à l’écoute, ce qui est une grande qualité. » S’il possède un énorme réseau et de l’influence, son profil ne fait pourtant pas l’unanimité. « Je suis sceptique car il était très proche de Florence Hardouin depuis son élection, ce qui agaçait Noël », glisse un élu fédéral. Ils étaient d’ailleurs souvent ensemble en juin dernier lors des assemblées fédérales (LFA et FFF). « On espère aussi qu’il ne fera pas monter Jean Lapeyre en responsabilité » ajoute cet élu fédéral.
Philippe Diallo, plutôt directeur général que président ?
« Sa méconnaissance du football amateur peut être un frein, poursuit un président de District. Il s’est rapproché de nous, notamment avec des déplacements dans les Ligues. Mais je me méfie. Avec plusieurs collègues, on avait l’impression qu’il était déjà en campagne ! » L’ambition de Philippe Diallo est-elle de prendre la tête de la FFF ? D’où ce rapprochement avec Florence Hardouin, qui avait réussi à isoler Noël Le Graët depuis la victoire en coupe du Monde 2018. En tout cas, le ticket ne fonctionne plus puisque la DG ne reviendra sûrement plus à la FFF.
« Il a un profil de technocrate, je le vois plus dans le rôle de directeur général de la fédération, confie un élu fédéral. J’estime qu’il serait très bon sur ce poste car il connaît bien ses dossiers. Et il dégage une certaine empathie. » Philippe Diallo est donc loué pour la qualité de son travail.
« Il est intelligent, bosseur, motivé et il connaît le monde du football, admet un ancien salarié de la FFF. J’ai toujours bien travaillé avec lui mais je pense qu’il a plus le profil d’un DG que d’un président. » Peu le voit donc en tête de liste pour la prochaine élection même s’il a sûrement un grand rôle à jouer pour l’avenir du football français.
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