Pierre Aristouy a été se rendre compte de l'état du terrain de Marcel-Saupin cet après-midi.
Pierre Aristouy a félicité ses joueurs à la fin du match contre le Paris Saint-Germain. (Photo Jérôme Bouchacourt)

Pierre Aristouy va entamer sa huitième saison en National 2 entre le Stade Montois et la réserve du FC Nantes. Entretien.

Depuis sept ans et demi que tu entraînes, que penses-tu de l’évolution du National 2 (ex CFA) ?

« Il n’y en a pas vraiment. En fait, les différences viennent par rapport aux groupes dont lesquels tu te trouves. J’ai eu l’occasion, entre le Stade Montois et le FC Nantes, de voir pas mal de région de France. Je dirais donc que la différence la plus notable vient de la zone géographique où tu évolues. »

Que veux-tu dire par là ?

« Aujourd’hui, jouer avec une équipe jeune dans le groupe sud-est est très compliqué. De la même manière, ça aurait été difficile pour le Stade Montois de terminer deuxième du groupe ouest en 2016-2017. On avait un jeu athlétique qui convenait mieux aux équipes du sud-est. Mais il n’y a pas de jugement de valeur dans mes propos, juste des footballs différents. »

Cette deuxième place derrière Rodez, avec le Stade Montois, était un véritable exploit ?

« On avait le plus petit budget du groupe. Ce qui nous a peut-être servi ? les clubs qui possèdent de gros moyens sont peut-être moins patients. Beaucoup de clubs changent une grande partie de leurs joueurs chaque été. A Mont-de-Marsan, on avait un effectif qui se connaissait depuis plusieurs saisons. Quand tu démarres la saison, le travail est facilité ! »

Les clubs doivent donc travailler dans la stabilité ?

« Oui, la stabilité est le facteur majeur de la réussite. Et malheureusement, elle est souvent rendue obligatoire par manque de moyens financiers alors que ça devrait être la base ! »

La N2, «très formateur pour les jeunes ! »

Des bruits font état d’une réforme des championnats nationaux. Qu’en penses-tu ?

« Je ne sais pas. En revanche, j’estime qu’on est en retard sur la professionnalisation en comparaison aux autres championnats européens. Il faudrait une élite forte qui émerge des championnats amateurs. Et puis je trouve que le niveau du National 3 a baissé par rapport à l’ancien CFA2 avec la montée de beaucoup de clubs lors de la dernière réforme. S’il doit y en avoir une nouvelle, il faudra que ce soir cohérent ! »

Un autre sujet revient fréquemment, celui d’un véritable championnat des réserves…

« Je suis assez partagé car je mets des deux côtés, pro et amateur. Je pense quand même qu’il y aurait plus d’avantages pour tout le monde à maintenir le système actuel. Pour les clubs amateurs, c’est important de recevoir des réserves pros. Pour les jeunes des centres de formation, c’est beaucoup plus formateur d’affronter des joueurs aguerris. »

C’est plus intéressant qu’un championnat entre joueurs de centres de formation ?

« Oui car ils sortent de championnats où ils ont affronté des jeunes de leur âge. Ce serait dommage de les cloisonner dans un football uniforme alors que face aux clubs amateurs, on retrouve des footballs différents. Je le répète, c’est très formateur ! »

Et si les équipes réserves pouvait accéder au National comme cela a pu être évoqué ?

« C’est une fausse question. Ou alors je pense que les clubs pros auront un autre fonctionnement pour leur réserve. La saison dernière, on a été champions de National 2 mais on avait des garçons expérimentés comme Louza, Bamba, qui houent tous les deux en Ligue 1, ou encore Bouriaud, Lusinga et Walongwa. On n’avait pas que des joueurs de 18 ans ! »

Jérome Bouchacourt
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Petit Suisse originaire de Lausanne, au bord du Lac Léman, biberonné au Beaujolais depuis ses deux ans, Jérôme a migré dans la région nantaise au début des années 2000. Fan de football amateur, de ses rencontres, ses terrains bosselés, ses buvettes conviviales, il est aussi un bon vivant qui adore la cuisine lyonnaise ! Fondateur de Footamateur.fr en mai 2014.