Patrick Trotignon
Patrick Trotignon (au centre). Photo Jérôme Bouchacourt

Thonon Evian Grand Genève FC a poursuivi son accession express en grimpant en National 3 après une seule saison passée en Régional 1. Une étape importante pour son président délégué Patrick Trotignon avec qui Métro Sports a fait le point dans le cadre de sa série sur le football haut-savoyard.


La création d’une société par actions simplifiées

« C’était une volonté de notre actionnaire principal et unique (Ravy Truchot, N.D.L.R.) de vouloir sécuriser sa position, ses investissements. Dans un système associatif, l’investissement n’est jamais récupérable alors que la SAS peut le permettre sur le long terme. Elle rentre aussi dans une logique de construction : quand on veut gravir les échelons, il faut toujours se préparer en amont pour être prêt tant au niveau sportif, qu’administratif, que financier. Nous sommes aussi dans cet état d’esprit d’être prêt pour l’avenir. »


Le projet du Thonon Evian Grand Genève FC

« C’est un projet global pour l’intégralité du club. Un des objectifs est que la locomotive, l’équipe fanion, puisse arriver en division nationale au plus haut niveau dès que possible. On peut parler Ligue 2 à terme mais chaque année suffit à sa peine, il faut gravir les échelons petit à petit. Pour la saison qui va venir, l’ambition sera de monter en N2 et de faire grimper les jeunes en division nationale. C’est un peu comme une table de mixage, il faut faire monter tous les curseurs en même temps. A terme nos U17et U19 devront évoluer eux aussi en championnat national pour que le projet reste cohérent.
La section féminine sera rattachée à la SAS. Elle est en D2 pour l’instant, l’objectif restera de s’y maintenir. Le paysage du foot féminin change en ce moment avec les clubs pro dans l’obligation d’avoir une équipe féminine, à court terme on pourrait avoir une cartographie D1 féminine identique à la D1 masculine.
Aujourd’hui notre accession en National 3 nous replace un peu dans la hiérarchie où on se doit au minimum d’être. C’était primordial, indispensable, obligatoire. On peut dorénavant avoir autant de contrats fédéraux qu’on veut, c’est un confort incroyable de participer à un championnat National et plus Régional, cela apporte également une meilleure image. »


Les infrastructures

« Gérer c’est prévoir : nos structures d’entraînement sont aujourd’hui à la hauteur pour atteindre un niveau très élevé, on est sur les anciennes installations ETG. La vraie question qu’on se pose est au sujet du stade, on risque de se retrouver dans la même situation qu’il y a 10 ans ou presque. Si le club ré-accède à la Ligue 2, où allons nous jouer ? C’est un sujet qu’on veut anticiper.
Aujourd’hui, sans faire offense à personne, sans se prendre pour ce qu’on n’est pas, on évolue dans un stade d’un autre monde, totalement obsolète. On peut toujours se débrouiller mais on ne peut pas aujourd’hui attirer du public sans de meilleures conditions. C’est un constat, je ne me plains pas. »


Le budget pour 2020-2021

« On part sur les mêmes bases, le COVID est passé par là. C’est un budget réaliste, le sponsoring va être un peu impacté, le public aussi, donc on est raisonnable. Il faut s’attendre à ce que les impératifs sanitaires et la distanciation conduisent à une influence moindre pour les prochains mois. Un budget raisonnable et réaliste pour résumer.
Mais on a recruté l’an passé des joueurs avec l’idée qu’ils nous accompagnent le plus haut possible, ce sont des joueurs qui peuvent nous amener jusqu’en National sans soucis. Le chantier sera moins important que l’été dernier. »

Frédéric Sougey