Papy Leye (Nantes-Châteaubriant)
Papy Leye, l'entraîneur des Voltigeurs Châteaubriant. (Photo Jérôme Bouchacourt)

Après une belle partie de championnat (3e à deux points de Versailles), les Voltigeurs Châteaubriant ne se sont sauvés qu’à la dernière journée. Explications.

Après des semaines difficiles, vous avez tout de même réussi à assurer votre maintien en National 2…

« Oui c’est valorisant de se maintenir en National 2 pour la troisième saison de suite, même si on a eu que neuf matchs l’an dernier, par rapport aux moyens du club. Dans notre groupe, on faisait partie des trois clubs qui s’entraînent uniquement le soir avec Vitré et Plabennec. Les deux autres descendent en National 3. On a fait trente matchs depuis le début du championnat et c’est très dur. En National 2, on retrouve de très bons joueurs, des clubs très bien structurés avec de gros budgets. »

Châteaubriant a eu un gros passage à vide entre janvier et avril, quelles en sont les raisons ?

« On a vécu quelque chose de surréaliste entre de nombreuses blessures et des suspensions. Il faut quand même savoir qu’on a eu Bangoura, Vernet, Nunge, Gaudiche, Konaté ou encore Fokam qui ont été absents sur de longues périodes. Sans oublier Artu qui est revenu cet hiver de Vannes et qui n’a pas joué. Par rapport à notre bonne première partie de saison, on a joué presque tous les matchs avec une moitié de titulaires absents. »

« J’ai senti qu’il y avait du relâchement »

Vous parlez de nombreuses blessures. C’est un déficit dans la préparation ?

« Le tournant, c’est d’avoir laissé trois semaines de vacances aux joueurs après le dernier match de 2021 et notre victoire à Chartres (2-1). Lors de la reprise en janvier et notre match amical contre Angers SCO, on s’est retrouvé avec la moitié de l’effectif qui était positif à la Covid-19. La semaine avant d’aller à Caen (défaite 4-0), on n’avait que onze joueurs à l’entraînement et on a emmené des joueurs qui n’avaient que trois entraînements dans les pattes. On n’a donc pas eu de foncier, de préparation physique et ensuite les blessures se sont enchaînées. On a été trop handicapés. »

Vous n’aviez pas prévu ce genre de problèmes ?

« À Caen, dans ma causerie, j’ai dit aux gars qu’on était en danger. Car au-delà des blessures ou des cas de Covid, j’ai senti qu’il y avait du relâchement après notre excellente première partie de saison. Il y avait des signes. Comme ces quatre joueurs qui sont arrivés en retard pour le déplacement en Normandie. Ce sont des attitudes qu’on ne voyait pas auparavant. Mais on a de très jeunes joueurs. À part David Vernet, aucun n’avait plus de 20 matchs en National 2 avant le début de saison. »

« Rester en National 2 avec notre fonctionnement c’est un véritable exploit ! »

Que faut-il aux Voltigeurs Châteaubriant pour s’améliorer la saison prochaine ?

« Le National 2, c’est difficile car on travaille tous à côté. Sans parler de la future réforme qui va réduire ce championnat de quatre à trois groupes. On s’entraîne trois fois par semaine le soir et on part souvent le samedi à 7 h du matin. Il faut poser les choses, faire un bilan de tout ça. Et puis il y a le staff. Avec Flo (Plantard, son adjoint), on abat un boulot de fou. On n’a pas de préparateur physique, une seule séance spécifique gardien dans la semaine. Par exemple, nos joueurs s’échauffent tous seuls. On doit être les seuls à ce niveau-là. Rester en National 2 avec notre fonctionnement c’est un véritable exploit ! »

Et ça joue forcément sur le recrutement ?

« C’est certain ! D’autant plus que notre politique est de faire confiance à de jeunes joueurs issus du sérail régional. Mais c’est aussi compliqué de faire venir des jeunes qui sortent directement d’un centre de formation car ils ont l’habitude de ne pas faire que du football. À Châteaubriant, on leur demande de travailler. Ce qui n’est pas forcément simple. Et on fait aussi en sorte qu’ils habitent la ville ou les environs pour éviter de trop longs déplacements. On n’a pas les moyens d’aller chercher le meilleur buteur de National 3 car on sait que beaucoup de clubs nous devanceront, comme Vannes, Saint-Malo ou d’autres. Avec mon expérience, je pense que le club n’a pas encore pris la mesure de ce qu’est le National 2 ! »

Jérome Bouchacourt
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Petit Suisse originaire de Lausanne, au bord du Lac Léman, biberonné au Beaujolais depuis ses deux ans, Jérôme a migré dans la région nantaise au début des années 2000. Fan de football amateur, de ses rencontres, ses terrains bosselés, ses buvettes conviviales, il est aussi un bon vivant qui adore la cuisine lyonnaise ! Fondateur de Footamateur.fr en mai 2014.