BERREZKAMI Omar (Rouen)
Omar Berrezkami avec Rouen (Photo Philippe Le Brech)

Le milieu de terrain du FC Rouen, Omar Berrezkami (26 ans) s’est confié concernant le début de saison en N2 et évoque sa situation personnelle après deux graves blessures survenues au même genou.

Omar, avant la Coupe de France, le FC Rouen a obtenu une victoire à l’arrachée contre Granville dans le derby (2-1) normand en National 2. C’est forcément une grosse satisfaction ?

« En effet, elle nous permet de pas trop douter après notre défaite à Poissy, elle fait du bien mentalement. On n’a pas réalisé notre meilleur match de la saison en termes de contenu mais on retiendra la victoire qui est une satisfaction. »

Est-ce que cette victoire est à l’image de votre début de saison ?

« C’est vrai que jusqu’ici nos victoires ont été acquises de manière compliquée. On a souvent mené au score, ce qui nous a poussé à reculer et à ne plus avoir la possession du ballon. Ce sont des points sur lesquels le coach nous fait travailler. Après, en défendant notre avantage, nous faisons appel à d’autres qualités plus combatives, en l’occurrence le mental et la solidarité. Des valeurs qui nous serviront forcément pour aller chercher d’autres résultats cette saison. »

« Le discours du coach Maxime D’Ornano m’a plu »

Qu’est ce qui a pêché contre Poissy lors de votre seule défaite ?

« Notre entame de match était plutôt bonne. Sur une erreur de relance, on prend un but contre le cours du jeu malgré le fait qu’on ait eu la possession du ballon, sans véritablement réussir à se créer de véritables occasions. Avant la mi-temps, on encaisse un deuxième but et quand tu as deux unités de retard au tableau d’affichage, ça devient plus compliqué surtout que jusque-là, nous n’avions pas réellement d’occasions et que notre domination était plutôt stérile. C’est un match qui nous servira à l’avenir car tout est bon pour apprendre, même dans une défaite. »

Pourquoi as-tu fait le choix de rester à Rouen ?

« Je suis originaire de la région, j’ai grandi à cinq minutes du stade Robert Diochon. J’ai joué à Rouen plus jeune, j’allais voir l’équipe première qui était en Ligue 2. Mon père aussi allait au stade avant moi à l’époque de Tlemcani et Bourebbou. Je veux essayer d’apporter ma pierre à l’édifice. De plus, le discours du coach Maxime D’Ornano m’a plu lors de son arrivée. »

En coupe de France « le but c’est d’aller le plus loin possible »

Quels sont les objectifs à courts et moyens termes pour le club ?

« Nous nous sommes qualifiés pour le 5ème tour au terme d’un match qu’on a maîtrisé en marquant assez tôt. On aurait pu se mettre à l’abri bien avant ce qui nous a coûté quelques frayeurs à la fin du match ce qui montre qu’on a encore des choses à travailler. Après on joue chaque match pour le gagner, on prépare les rencontres en coupe de la même manière qu’une journée de championnat et le but c’est d’aller le plus loin possible. On sait que cette compétition offre la possibilité de vivre d’autres émotions qui resteront gravées à vie dans notre mémoire. En parallèle, j’espère que le club sera dans le bon wagon à la trêve pour avoir une deuxième partie de saison passionnante et pouvoir enflammer Diochon. A titre personnel, j’aimerais jouer à un niveau supérieur pour connaître mes limites. »

Justement, tu t’es gravement blessé au genou deux fois dans ta jeune carrière. Quelles sont tes sensations aujourd’hui ?

« En effet, deux blessures au genou à quelques années d’intervalles à des moments charnières d’une carrière. La première fois, c’était l’année après avoir été présélectionné en équipe de France U17, ce qui en tant que joueur amateur est plutôt rare. Ça a été des périodes difficiles mais qui ont fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui. J’ai appris à relativiser depuis et je me dis que je ne suis pas à plaindre et qu’il y a beaucoup plus grave dans la vie… il suffit d’allumer sa télévision pour le voir ! »

La famille au soutien d’Omar Berrezkami dans les moments difficiles

Qu’est ce qui t’as permis de revenir ?

« Ma famille a été d’un grand soutien dans ces périodes, les kinés avec qui j’ai pu travailler et monsieur Ahmar qui s’est occupé de ma réathlétisation. C’est important d’être bien entouré… j’ai également eu un président, Monsieur Tardy, qui m’a prolongé alors que je venais de me blesser. Ça m’a permis de revenir beaucoup plus rapidement car je n’étais concentré que sur ma rééducation, sachant que c’est une étape vraiment à part : en d’autres termes, c’est une période où d’un jour à l’autre, les sensations peuvent totalement être différentes. »

Ça a renforcé ton côté mental ?

« Mentalement, on encaisse et on ressort beaucoup plus fort qu’avant. C’est important car c’est un travail qui entraîne des conséquences sur toutes les prochaines saisons. Aujourd’hui, grâce à cette rééducation, je me sens très bien. J’ai pris goût au travail durant cette période, maintenant je fais beaucoup de séances supplémentaires, j’aime me surpasser et mon corps me permet de le faire. »