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Le 25 décembre 1914, des soldats anglais et allemands auraient joué au football dans un No Man’s Land en Belgique. Alors mythe ou réalité ?

Le 11 novembre 1914, l’UEFA a inauguré un monument à Comines-Warneton, en Belgique, pour commémorer le centième anniversaire de la Trêve de Noël. Alors que la Première Guerre Mondiale avait débuté depuis quelques mois, des soldats des deux lignes de front auraient baissé leurs armes, entonné des chants de Noël et commencé à jouer au football dans le No Man’s Land.

Le site anglais The Week a publié des extraits de lettres de soldats sur cet évènement. « Les Anglais ont ramené un ballon de football de leurs tranchées, et très vite un match animé s’est ensuivi, a détaillé le Lieutenant Kurt Zehmisch du 134e régiment d’infanterie. Comme c’était merveilleusement merveilleux, mais aussi étrange. Les officiers anglais ont ressenti la même chose à ce sujet. »

« Soudain, un Tommy est venu avec un ballon de football, donnant déjà des coups de pied et se moquant, puis a commencé un match de football, a aussi raconté le Lieutenant Johannes Niemann du 133e régiment d’infanterie. Nous avons marqué les buts avec nos casquettes. Les équipes se sont rapidement constituées pour un match sur la boue gelée, et les Fritz ont battu les Tommies 3-2. »

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Le doute des historiens sur le match de football

Une information citée dans le quotidien britannique The Times du 1er  janvier 1915 confirme la tenue de ce match de football après s’être basé sur une lettre d’un docteur britannique de la London Rifle Brigade, présent sur le front près de Ploegsteert, au nord de la frontière franco-belge : « Le régiment a eu un match de football contre les Saxons, qui les ont battus 3-2 ».

Mais plusieurs historiens doutent de la tenue d’un match de football ce 25 décembre 1914. Dans leur ouvrage We good… We no shoot, Alan Reed et Andrew Hamilton reconnaissent l’existence de la trêve de Noël (le grand-père d’Andrew Hamilton, un capitaine de l’armée britannique, en aurait été un des instigateurs) sans pouvoir clairement se prononcer.

Entre mythe et réalité, cette histoire montre néanmoins à quel point le football reste un sport universel qui peut réunir les peuples, même en temps de guerre. Et s’il a vraiment eu lieu, il aura permis à des soldats de fraterniser lors d’un conflit qui a fait près de 20 millions de victimes.

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Jérome Bouchacourt