Nicolas Delépine GF38
L'entraîneur du Grenoble Foot 38 Nicolas Delépine entouré de ses joueuses (crédit : Métro-Sports)

Définitivement arrêté après avoir été « suspendu » pendant quelques semaines, le championnat D2 Féminin n’a jamais pu reprendre au grand regret des joueuses et des clubs, qui ont tous regretté le manque de considération accordé quand dans le même temps Ligue 2 et National continuait de jouer chez les hommes et que la coupe de France pouvait reprendre y compris pour les amateurs. Nous avons rencontré l’entraîneur du GF38 Nicolas Delépine pour aborder le sujet mais aussi pour revenir sur sa première saison à la tête du club de la capitale des Alpes.

Bonjour Nicolas, pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ?

Je m’appelle Nicolas Delepine, j’ai 42 ans et je suis actuellement le coach de l’équipe de foot féminine de Grenoble. J’ai beaucoup voyagé dans ma carrière. J’ai commencé par entraîner le FC Nantes féminines en 2001, j’ai passé mon diplôme pour être prof de sport et ensuite j’ai été 12 ans en charge de la formation à Montpellier. Après cela, j’ai décidé de poursuivre l’aventure avec la section féminine de Guingamp où j’ai été champion du monde scolaire avec les catégories U16 – U17 au Guatemala en 2015.

Qu’est-ce qui a fait que vous êtes devenu coach du GF38 féminines ?

Je sortais d’une expérience compliquée avec le FC Nantes. J’avais besoin de trouver un club avec un projet intéressant et le GF38 m’a contacté pour que je fasse partie de l’équipe. Je suis arrivé ici pour changer d’air et changer de vie en quelque sorte. J’adore les sports en nature, et ici le cadre est parfait pour que je me sente bien.

Nicolas Delépine : « Les filles l’ont vécu un peu comme un manque de respect »

Le 23 avril la Fédération Française de Football a annoncé l’interruption définitive du championnat de D2 féminine, quel a été votre ressenti ?

C’était très difficile pour nous tous d’accepter cette décision. Déjà, on n’aurait jamais dû arrêter le championnat une première fois. Ensuite, on a été mis en suspens pendant plusieurs semaines. La Fédération nous avait dit que le championnat allait reprendre et au final 15 jours avant la reprise, on a reçu un communiqué comme quoi la saison était finie à cause du virus. C’est frustrant car on a le sentiment que la D2 féminine est considérée comme amateur. Les filles l’ont vécu un peu comme un manque de respect. Et c’est vraiment dommage parce que les clubs s’investissent à fond dans le football féminin.

Est-ce que vous continuez tout de même les entraînements ?

Oui bien sûr, on n’a jamais arrêté les entraînements. Là aujourd’hui, on est à 5/6 séances par semaine. On ne veut pas que les filles perdent le rythme. Déjà avant la vrai-fausse reprise, on avait fait une grosse préparation pour que notre équipe soit prête. Mais comme je vous l’ai dit, 15 jours avant tout est annulé et ça été un énorme coup dur. Mais on doit sortir la tête de l’eau, c’est pour cela qu’on va mettre bientôt en place un nouveau programme pour préparer les filles correctement. On aimerait pouvoir s’entraîner plus longtemps et que la trêve soit plus courte pour avoir moins de perte athlétique.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet du GF38 féminines ?

On sent que le club est ambitieux pour la section féminine. Chaque année, on se classe en milieu de tableau. Notre but est de devenir l’une des meilleures équipes de D2. Le projet s’inscrit forcément sur la durée. On va améliorer toutes les structures ensuite on va mettre en place un nouveau programme et on espère d’ici 3-4 ans être performant en D2 et après pourquoi pas rêver de la D1. On ne veut pas brûler les étapes. L’objectif est de mettre un projet de jeu en place afin que nos jeunes joueuses se développent vers le haut niveau.

Comment ça va se passer au niveau du recrutement pour la prochaine saison ?

Sur le recrutement, on cherche à donner notre chance à des filles qui souhaitent accéder à la D1. Notre but est de trouver des jeunes pour leur offrir une belle formation avec des structures adaptées pour leur développement. Le football féminin a beaucoup changé ces dernières années. Avant, lorsqu’une fille était performante, elle pouvait rapidement jouer au haut niveau. Mais maintenant il y a beaucoup de concurrence. Donc certaines se retrouvent dans des gros clubs mais elles n’ont pas l’occasion de jouer. Et nous justement on leur offre du temps de jeu, ça leur permet de s’améliorer sur le terrain. Je pense qu’on va avoir un été mouvementé à cause du covid, et on cherche des filles avec des valeurs fortes définis dans notre projet.

Vous venez d’arriver au club, comment voyez vous votre avenir personnel ?

L’été dernier, j’ai signé un contrat de 1 an au GF38. On va voir dans les prochains mois comment ça se passe, mais pour le moment mon avenir n’est pas le plus important. Je reste concentré sur le développement et la mise en place du projet sur cette fin de saison.