Chaque saison l'effectif du CA Montrouge est largement modifié avec les départs en clubs pros.
Chaque saison l'effectif du CA Montrouge est largement modifié avec les départs en clubs pros. (Photo Philippe Le Brech)

Leader du groupe F du championnat National U17 le FC Montrouge est une des surprises de la saison. Son entraîneur explique la recette de ce succès.

Pour leur troisième année en championnat National, les U17 du Montrouge FC 92 sont leader du groupe F, devant quatre clubs professionnels : le Stade Rennais, le Stade Brestois, le Stade Lavallois et le FC Lorient. Et seuls les Rennais peuvent encore leur « piquer » la première place puisqu’ils comptent onze points d’avance sur le troisième.

Même si ce n’est pas forcément l’objectif, « une saison est réussie si quelques-uns de nos joueurs signent dans des clubs professionnels », explique Thomas Berlette, l’entraîneur du MFC 92. Le mois d’avril pas encore entamé, la saison est donc plus que réussie puisque cinq joueurs rejoindront l’année prochaine des clubs professionnels et trois ont de sérieux contacts.

Et si le CA Montrouge était taillé pour jouer le titre de champion de France cette saison ?
Et si Montrouge était taillé pour jouer le titre de champion de France cette saison ?
(Photo Philippe Le Brech).

« Chaque week-end, dix mutés jouent dans mon équipe », indique le technicien montrougien. Alors, si cette équipe en est là aujourd’hui, ce n’est pas parce que les joueurs jouent ensemble depuis le plus jeune âge. « Il y a, dans cette génération, très peu de jeunes du club. En U15, il y a eu beaucoup de jeunes du FCM92 qui ont signé en centre de formation. » Arrivé il y a trois ans, Thomas Berlette a dû effectuer un gros recrutement en 2016 pour pallier ces départs.

« Le gros de mon travail consiste à construire un groupe. Les joueurs arrivent avec leurs qualités. Ce sont des revanchards et ils ont envie de se montrer. » Originaire de Choisy-le-Roy, il a fait parler son réseau. Lucas Daclinat, qui jouera la saison prochaine au Toulouse FC, est issu de ce recrutement. « Le vivier de la région parisienne fait incontestablement la différence. On a tous les profils, alors que certaines régions, comme la Bretagne par exemple, sont plus limitées. »

70% de renouvellement chaque saison

En trois ans, Montrouge a bien progressé : un premier maintien acquis à deux journées de la fin, un maintien en mars la saison passée et cette année, une première place en avril. L’objectif que l’éducateur s’était fixé : terminé dans les six premiers. « Pour moi, le résultat est secondaire. La progression des joueurs est ma priorité, tout comme l’impression qu’on laisse. Après notre défaite contre Brest, on nous a dit qu’on était meilleurs qu’on avait proposé du beau jeu. Pour moi, le contrat était rempli. »

Et il n’y a pas de relâchement pour les jeunes qui ont déjà signé dans des clubs professionnels, au contraire. « Leur objectif est d’arriver dans leur nouveau club en étant hyper performants. Ils rendent aussi la pareille à leurs coéquipiers, grâce à qui ils ont pu être visibles. » Pour d’autres en revanche, ça peut être plus compliqué. « On autorise tous les essais, mais moralement c’est dur pour ceux qui n’ont pas de réponses ou qui ont essuyé des refus », assure Thomas Berlette.

Avec déjà cinq signatures, l’effectif de cette année ne sera pas celui qui évoluera en en U19 R2 au Montrouge FC 92. « Les U17 nationaux, c’est un peu un cadeau empoisonné. Ce sont les anciens U17 B qui jouent en U19. Cette année, seulement quatre joueurs passé par le championnat U17 National évolue en U19 à Montrouge. »

Réussir à garder des jeunes de ce niveau est compliqué. « Chaque année sur un groupe de 18 joueurs, on en garde environ cinq », détaille l’entraîneur de Montrouge. L’année prochaine, il devra de nouveau bâtir une équipe et les U19 ne seront sûrement pas le reflet de la saison que réalise les U17. Rendez-vous dans les prochains mois pour suivre leur aventure et ils pourraient, en play-off, réaliser de grandes choses !