Depuis quelque temps, son équipe alternait le bon et le moins bon. Contre Chambly, Romain Revelli a fait des choix forts qu’il assume. Entretien.

Dans sa causerie d’avant match, Romain Revelli avait été clair : « Contre Chambly, je veux voir des guerriers, il va falloir faire preuve d’agressivité et montrer un autre visage, en s’appuyant sur notre solidité défensive ». Il avait aussi prévenu ses garçons que les places allaient être chères et qu’il faudrait se battre pour les mériter. Pour preuve que tout cela n’était pas des paroles en l’air, il n’a pas hésité à se passer d’Oussama Abdeldjelil, son actuel meilleur buteur, et à sortir à la mi-temps son capitaine Kévin Malaga, bien peu à son aise vendredi soir au centre de la défense Choletaise.

Pouvez-vous nous expliquer vos choix pour ce match contre Chambly ?
« On devait jouer dans un système qu’on avait commencé à préparer mardi en ayant une configuration composée d’autres joueurs que ceux qui ont débuté vendredi. Mais quand j’ai vu notre entraînement, je me suis dit qu’on allait se faire ouvrir en deux contre Chambly. Certains n’en ont pas conscience donc j’ai dû faire des piqûres de rappel en en mettant des joueurs sur le banc. D’autres n’étaient même pas dans le groupe. »

Vous avez donc aligné ceux qui ont le mieux travaillé cette semaine ?
« Tous ceux qui ont débuté contre Chambly n’étaient pas non plus dedans lors de la séance de mardi, mais je ne peux pas changer tout le monde. Je suis obligé de bricoler. On travaille jour et nuit pour mettre en place des choses, on montre des vidéos et pour le moment on bricole. Je ne lâcherais rien car on a quand même 16 points en ayant joué toutes les grosses équipes. »

Malgré cela, ce fut compliqué…
« A un moment du match, j’ai bien cru qu’on allait en prendre cinq ! A la mi-temps, on est restés très calmes et j’ai essayé de faire les bons changements. Mais encore une fois, c’est du bricolage. On n’a jamais les onze mêmes joueurs qui sont bons au même moment. Il nous manque cette cohérence collective qu’ont certaines équipes. A chaque match, il y a une ou deux individualités qui nous mettent à l’envers. »

« Il faut me laisser bosser ! »

Vous n’êtes donc pas satisfait pour le moment…
« En venant ici, on m’a donné une commande : amener du professionnalisme. Meilleur buteur, gardien, on travaille tous pour l’équipe. Et il y a des règles de vie et des règles de terrain qui demandent de faire des efforts à l’entrainement, dans les matchs. S’il n’y a pas ça, je peux aligner des gamins. Je n’ai peur de rien, ça ne me dérangera pas. Je travaille, pour qu’à un moment les garçons le comprennent et déclenchent quelque chose, c’est mon rôle, je suis un formateur. »

Vous êtes suivis par tout le monde dans le club ?
« Mes dirigeants sont dans le même état d’esprit que moi, ils voient la même chose. Mes choix sont confirmés par président et par le directeur sportif et j’espère que ce travail là portera ses fruits en seconde partie de saison… ou la saison prochaine. Il faut me laisser bosser. »

Vous confirmez avoir voulu sanctionner Abdeldjelil ?
« Je ne condamne jamais personne. Oussama avait eu un début de saison difficile, il était d’ailleurs remplaçant contre QRM. Ce garçon a un affectif donc ça le pique. Il a réalisé un gros match contre Concarneau mais depuis cette date, je n’étais pas très content de ses prestations. Alors il faut que tout le monde travaille et reste humble. On est encore un petit club avec de jeunes joueurs. Il faut qu’on amène du professionnalisme à tous les étages du club. On doit faire des matchs structurés et tout se passera bien. On n’est pas des fous non plus, on ne se passe pas des bons joueurs. »