« On ronfle tous les deux, alors on ne s’entend pas ! » Anthony Martin résume sa cohabitation avec Charly Charrier, dans la chambre de l’Hôtel des Dunes à La Tranche-sur-Mer. Ce sont les coaches Frédéric Reculeau et Stéphane Masala qui ont établi les paires. « De toute façon, sourit Charrier, même s’ils ne l’avaient pas fait, on aurait magouillé et on se serait retrouvés ensemble. » La bonne humeur est de mise du côté du Vendée Luçon Football.

« Lors du stage avec Le Poiré, j’étais avec Benjamin Levacher, se souvient le portier, ancien Genôt. On était gardiens et on arrivait tous les deux de La Vitréenne. Là, avec Charly, on est très potes. Sur et en dehors du foot. Quand il était à Guingamp, on s’appelait tous les jours. » Matthieu Chemin et Cédric Ruault ont eu droit à une chambre simple. Thomas Delanoë et Johann Heyman ont accueilli Guillaume Insou et vivent à trois. Le lieu est parfait pour quatre jours de travail. À quelques encablures de la plage. Sous le soleil. Et au calme pour les siestes réparatrices.

Notamment pour Driss Abahlil, exempté des séances de l’après-midi en raison du ramadan qu’il suit. « On en a parlé avec lui, explique Frédéric Reculeau, l’entraîneur de Luçon. D’autres joueurs du groupe sont aussi musulmans et font un ramadan aménagé. Pas Driss. Il sait qu’il va prendre du retard et qu’il n’aura pas le même programme que les autres. Mais on et il a retenu les enseignements de l’an passé : il avait suivi tous les entraînements et l’avait payé quelques mois plus tard. »

Le bizutage des nouveaux, un rituel inamovible !

Pendant cinq jours – de dimanche dernier à jeudi inclus – l’équipe de Luçon a donc pris ses quartiers en bord de mer pour un stage de préparation. La vie de groupe à La Tranche, la partie travail à Longeville, dans des installations parfaites. « C’est génial, constate Frédéric Reculeau. Si on a besoin que le terrain soit tondu ou arrosé, le service des espaces verts de Longeville répond à nos demandes. On est très heureux, pour les récompenser en quelque sorte, de disputer un match amical ici (ce sera la 19 juillet contre Laval). »
En attendant, il y a donc du boulot. Mais « on ne fait surtout pas que du foot, précise Stéphane Masala. Ça, ils savent faire et ils vont en faire toute la saison. Le but de ce stage est aussi et surtout de se connaître. Les gars doivent vivre quelque chose en commun, ensemble. Avec Fred par exemple, on prend des photos. Et durant la saison, on les montre à certains histoire de se rappeler ces moments. »

Comme, par exemple, les bizutages des nouveaux. « Ils sont 11 cette année + David (Merlet, le nouvel entraîneur des gardiens N.D.L.R.). Les joueurs décident ce qu’ils doivent faire : chanter, être chargé de l’eau aux repas, s’entraîner en perruques et j’en passe. En 2005, quand j’étais arrivé, nous étions à Fontenay, je devais faire le coq pour réveiller les gars le matin. J’étais monté sur un toit… Mais dans ces moments-là, on repère aussi les caractères des uns et des autres. Ceux qui sont réticents et ceux qui vivent ça à fond… Je me souviens qu’une année Fred nous avait emmené en car à une heure de notre lieu de stage avec 5 € en poche. On devait tous revenir à l’hôtel par nos propres moyens.»

« On pose les fondations de la saison ! »

Côté pile, c’est donc tout ce qui se bâtit autour d’un groupe. Tout ce qui ne se voit pas. A l’hôtel lors des repas ou des temps libres laissés à chacun. Quelques consoles de jeu sont posées dans les chambres. Des jeux de cartes aussi. « Le soir, on se retrouve sur les terrasses des chambres, raconte Anthony Martin. On discute, on se chambre bien sûr, on se raconte nos parcours. On pose les fondations de la saison. »

Côté face, Luçon bosse. Comme une équipe en préparation à une longue saison qui débutera le 8 août. « Un footing de 30 minutes tous les matins entre 7h30 et 8 heures, explique Stéphane Masala. Puis deux séances par jour sur le terrain, à Longeville. Enfin, en théorie. Car on propose des choses différentes aux joueurs sans les prévenir. Hier, par exemple, c’était une sortie VTT. On les surprend pour les obliger à aller chercher des solutions face à des problématiques nouvelles. »