JANNEZ Guillaume (2)
Guillaume Jannez est incontournable à l'US Concarneau (Photo Philippe Le Brech)

Guillaume Jannez a marqué l’histoire de l’US Concarneau. Fidèle au club depuis 2007, le solide défenseur central de 31 ans continue de faire peur aux attaquants de National. Rencontre avec un garçon simple et humain qui impose le respect.

Guillaume Jannez est arrivé à l’US Concarneau en 2007. Quatorze ans plus tard, le défenseur central porte toujours son équipe en National. Une longévité et une fidélité rare dans un football moderne où les joueurs sont de plus en plus volatiles. Lui a préféré se marier avec le club. Il est d’ailleurs le joueur le plus capé de l’histoire avec près de 200 matchs avec les Thoniers. « Ils n’ont jamais pris quelqu’un pour me remplacer. Quand tu as des gars du coin, tu essaies de les garder » avoue-t-il humblement.

Né dans la Ville Close, le Finistérien a débuté à l’AS Baye avant de rejoindre le FC Lorient à 13 ans. Non conservé, il a rebondi au FC Quimperlé pour évoluer avec l’équipe première en DSR. Guillaume Jannez est alors repéré par Concarneau. « Quand je suis arrivé, il y avait un sacré écart de niveau. L’équipe première évoluait en CFA2 et la réserve en DH. Je n’ai pas joué beaucoup en équipe A» se souvient l’ex-milieu de terrain.

L’année suivante, sous les ordres de Serge Le Dizet, Guillaume Jannez est devenu petit à petit un titulaire en puissance. Et la troisième sera celle de son éclosion où Nicolas Cloarec le nomma capitaine. « C’était son pari. A l’époque, il y avait beaucoup de jeunes. Ses parents connaissaient les miens. Selon lui, je représentais les valeurs de son équipe»

Le fils spirituel de Nicolas Cloarec

Onze ans après, il porte toujours le brassard autour du bras. Durant l’année 2009-2010, le milieu de terrain est repositionné derrière. « Il y a eu une blessure. Une fois qu’on recule, c’est difficile de remonter d’un cran. Si je voulais jouer à un bon niveau, je savais que ce serait derrière» explique-t-il. Le Concarnois a vécu les grandes années de son club avec les montées en CFA puis en National.

« Le club a grandi petit à petit avec que des gars de la région. C’est un club familial à l’image de l’énergie insufflé par le président (Jacques Piriou) » La première année de National, ils auraient même pu monter en Ligue 2. « On est champion d’automne mais on s’est écroulé sur la deuxième partie de saison. On jouait encore la montée à six journées de la fin » se remémore-t-il, Concarneau avait fini onzième.

JANNEZ Guillaume (1)
Guillaume Jannez a connu les montées en CFA puis en National. (Photo Philippe Le Brech)

Des copains qui jouent à un très bon niveau

Avec cette bande de copains, ils iront jusqu’en quart de finale de coupe de France en 2015. Les Illien, Seznec, Gourmelon, Sinquin, Coly, Richetin, Drouglazet et compagnie participeront aux bonnes années des Thoniers. « Dans 10-15 ans, tout le monde se souviendra de cette génération. Nous avons marqué le club. Quand j’y repense, je suis un peu nostalgique. C’est très rare d’avoir une génération comme celle là dans le foot actuel. On s’est bien fendu la gueule» rembobine le roc d’1m96.

En 2021, il est toujours là comme ses fidèles coéquipiers Guillaume Gégousse, Maxime Toupin. Cette année, l’US Concarneau bataille encore pour obtenir le maintien. « Ce championnat est très compliqué. En début d’année, c’est impossible d’annoncer les montées et les descentes. Tout se joue en général en février mars et ça se joue toujours dans un mouchoir de poche» annonce-t-il.

Durant ces treize années, le numéro 4 aura tout connu ou presque dans sa vie professionnelle. Titulaire d’une licence logistique des filières alimentaires, Guillaume Jannez travaillait dans une usine de reconditionnement à la sortie de ses études.

Premier contrat fédéral en 2018

« Je commençais à trois heures du matin. J’ai tenu un an et demi. Sur le terrain, je n’arrivais plus à suivre» Il a ensuite bossé dans une entreprise qui vend des portails. C’est seulement en 2018, à 29 ans, qu’il signait son premier contrat fédéral.

« Je n’avais plus trop le choix. L’entraîneur de l’époque (Benoît Cauet, l’actuel coach de Châteauroux) voulait ses joueurs à disposition le matin. J’ai privilégié le football. C’est un rythme beaucoup plus cool, j’apprécie. C’est idéal pour voir grandir mes deux garçons. »

Des souvenirs marqués coupe de France

Au fil du temps, le défenseur a vécu l’évolution du club. « Nous avons eu de nouveaux vestiaires, un synthétique et l’organisation du club s’est professionnalisée. » Quand il retrace sa carrière qui est loin d’être finie, Guillaume Jannez n’a aucun regret. « Tout ce qui m’est arrivé, ce n’était pas prévu du tout. Quand j’ai été viré de Lorient, je pensais avoir fait une croix sur le foot de haut niveau. Ce sport, j’en ai jamais fait une obsession ou une fixette. » Ses principaux souvenirs resurgissent de la coupe de France.

« C’est le summum. Les matchs contre Niort, Dijon, Nantes qui rassemblent 4 000 personnes à Guy Piriou, c’est extraordinaire. C’est une autre saveur que le championnat. Il y a toujours plus de monde. Ça sort de l’ordinaire. C’est le plus kiffant. » Guillaume Jannez se voit jouer encore longtemps. Et son après-carrière ? « Elle sera peut-être en dehors du foot. Le métier d’entraîneur ne m’attire pas plus que ça. » Alors, profitons des dernières années du roc expérimenté de Concarneau, monsieur Guillaume Jannez.