Les joueurs de l'Athlético Marseille assurent sur le terrain (ici l'an dernier à MDA Foot) avec une deuxième place en National 3. (Photo Léo Calistri)

Le rapport de la DNCG sur le club marseillais a mis en exergue des comptes financiers avec des mouvements douteux et des promesses non tenues.

L’Equipe a réalisé une enquête très intéressante sur l’Athletico Marseille et ses déboires de l’été. Rétrogradé administrativement en National 3, le club des quartiers Nord a en effet joué avec le feu comme l’explique le rapport de la commission d’appel de la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG) que s’est procuré le quotidien sportif.

« On a été rétrogradés comme des merdes, on n’a aucun problème financier » a assuré Karim Aklil, président du club depuis mars 2019. Cet agent de joueur de 45 ans était d’ailleurs proche du club depuis l’automne 2017. Sauf que les faits montrent le contraire. La DNCG a indiqué que le club avait « une moratoire URSSAF estimé à 238 000 euros », c’est à dire un délai de paiement pour échelonner sa dette, ainsi que des retards sur le paiement des salaires au printemps dernier.

Une subvention de la Région surévaluée

Le rapport de la DNCG rapporte aussi des mouvements de fonds qui ne sont pas présents sur les lignes comptables du club. « Le club aurait “commercialisé” un package à l’attention de 1 300 socios pour une valeur unitaire de 1 000 euros » c’est à dire la somme totale de 165 000 euros qui n’a pas « transité sur les comptes bancaires du club ». Le gendarme financier assure n’avoir « aucune traçabilité réelle, ni moyen de contrôle sur ce montant ». Selon le quotidien sportif, cette somme aurait pu servir à payer des retards de salaire en espèce.

Le rapport de la DNCG pointe aussi les montants déclarés des subventions prévues dans le budget prévisionnel. « Une somme maximum de 230 000 euros a bien été sécurisée pour ce qui concerne le Conseil régional » indique une lettre d’intention de Renaud Muselier, le président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, présente dans le dossier. Or celui-ci a précisé à L’Equipe que la subvention prévue était de « 76 000 euros maximum ».

« On ne construit pas un budget devant la DNCG avec des promesses, souligne la commission fédérale. Les chiffres présentés étaient très importants mais n’étaient justifiés par aucun élément probant. Il y a trop d’effets d’annonce. » Et surtout ce sont les associés de la SAS Athlético Marseille qui aident le club à clôturer ses comptes, c’est à dire les sociétés de Cyril Hanouna et Souleymane Diawara. Pas certain que ce soir un modèle économique viable à long terme…

Jérome Bouchacourt