Entre le départ de son président et un déficit qui pourrait être plus important que prévu, l’avenir du club nazairien s’inscrit en pointillés.

Depuis mardi soir, le Saint-Nazaire Atlantique Football n’a plus de président. Mathieu Baholet a en effet démissionné lors d’un comité directeur exceptionnel, poussé vers la sortie par certains dirigeants « historiques » du club. La raison ? Une situation financière qui est devenue très préoccupante depuis quelques mois.

« On a clairement mis en cause mon honnêteté et ma probité, a confié l’ex-président nazairien à nos confrères du quotidien Ouest France. On m’a fait comprendre que de nouveaux investisseurs allaient arriver si je quittais le navire. Je suis un passionné de ma ville. Si quelqu’un est capable de mettre le SNAF à l’abri du besoin, je préfère passer la main. » Car si Mathieu Baholet annonce « un problème de trésorerie de 105 749 euros », le déficit du club serait plus proche des 200 000 euros selon plusieurs sources concordantes.

Ce chiffre tiendrait compte des arriérés de salaire et de frais que la plupart des joueurs et éducateurs attendent depuis le début de l’année 2019 alors que Mathieu Baholet fait état de « trente jours de retard sur les salaires des joueurs » tout en précisant avoir « gelé totalement les primes depuis le mois de février ». Les propos de l’ex-président sont donc différents de plusieurs sources internes au club.

Vers une rétrogradation administrative ?

C’est ce que va vérifier la Commission Régional de Contrôle et de Gestion (CRCG) de la Ligues des Pays de la Loire puisque le SNAF est convoqué le jeudi 13 juin. Car selon le niveau de déficit, l’instance régionale va aussi tenir compte des fonds propres du club qui étaient largement positifs lors de la fusion entre le Stade Nazairien et le Saint-Nazaire OS en juin 2014.

Mais il faudra certainement un apport financier avant cette date. Selon nos informations, un investisseur venant de Madagascar serait susceptible d’apporter 100 000 euros. Mais quand ? Et dans quelles conditions ? Aucune autre information n’a filtré à ce sujet. Il y a pourtant péril en la demeure pour le club de la Cité Portuaire. Surtout que la municipalité ne serait pas très incline à jouer les pompiers de service.

Le SNAF est pourtant le deuxième plus gros club de la Ligue avec 778 licenciés dont près de 600 jeunes joueurs. Si une liquidation judiciaire n’est pas d’actualité, le budget du club – 720 000 euros cette saison – devrait être largement revu à la baisse… et la Ligue pourrait prononcer une rétrogradation administrative en Régional 1, du moins en première instance. On en saura plus en fin de semaine prochaine.

Jérome Bouchacourt