A l'image de Nantes et du Paris Saint-Germain (ici ce week-end), les clubs pros préfèrent avoir des équipes réserves en National 2.
A l'image de Nantes et du Paris Saint-Germain (ici ce week-end), les clubs pros préfèrent avoir des équipes réserves en National 2. (Photo Jérôme Bouchacourt)

Neuf équipes réserves de Ligue 1 et Ligue 2 sont dans la zone rouge ou alors tout proche. Inquiétant avant d’entamer le dernier tiers de la saison.

Cette saison, quatorze réserves professionnelles évoluent en National 2. Parmi elles, plus de la moitié sont actuellement en grande difficulté car elles sont soit en position de relégable, soit tout proche de la zone rouge. Ce qui n’est pas forcément illogique car le niveau des clubs de N2 augmente chaque saison… et de nombreux clubs pros n’ont pas de réelles intentions concernant leur équipe réserve.

« La relégation, ce n’est pas une question qu’on se pose actuellement, avait déclaré Andoni Zubizarreta, le directeur sportif de l’OM, fin mars 2018 dans les colonnes de La Provence. On verra comment travailler si l’équipe réserve reste au même niveau, ou si elle est reléguée. Mais je ne pense pas que l’on changera beaucoup notre idée directrice concernant le développement des jeunes joueurs, ni sur les profils de joueurs qu’on souhaite pour l’OM. » 

Et comme l’an dernier, rien n’a changé pour la réserve marseillaise qui est encore à la traîne… et heureusement qu’elle s’est imposée ce week-end contre Hyères car sinon elle était larguée dans le groupe A. Comme l’OM, l’OGC Nice et le RC Lens sont aujourd’hui relégables. Mais l’AS Monaco, l’Olympique Lyonnais (groupe A), les Girondins de Bordeaux et l’AS Saint-Etienne (Groupe B) ainsi que Le Havre AC et le Paris Saint-Germain (groupe C) ont juste deux points d’avance sur la zone rouge.

« Le National 2 est un accélérateur de maturité ! »

Avec des effectifs qui changent au grès des blessures et suspensions des pros, et rarement sans véritable renfort, ces équipes réserves sont souvent ignorées par les clubs. Pourtant, avoir son équipe réserve en National 2 est une vraie chance. « C’est un accélérateur de maturité pour les jeunes joueurs, nous expliquait Julien Stephan, ex-entraîneur de la réserve
du Stade Rennais et aujourd’hui à la tête de la Ligue 1, en avril 2018. En terme de travail, ça ne change rien pour nous car on fait de la formation. Par contre, ce qui est complètement différent, c’est le niveau des adversaires. L’opposition est plus forte ! »

C’est un véritable constat : de plus en plus de clubs de National 2 fonctionnent comme des clubs pros avec de nombreux joueurs sous contrat et des entraînement le matin ou l’après-midi. Mais surtout, beaucoup de joueurs non conservés en centre de formation se relancent dans l’antichambre du National… pour espérer rebondir rapidement.

Mais on compte aussi de nombreux anciens pros qui viennent finir leur carrière en National 2 et apporter leur expérience à des clubs qu’ils connu plus jeunes ou en rejoignant des amis pour continuer à se faire plaisir. Ce qui est d’autant plus dur pour des jeunes joueurs des équipes réserves qui découvrent le monde des seniors.

Jérome Bouchacourt