Entre Nantes et Chamalières, c'est presque 1 000 km de trajet aller/retour. (Photo Jérôme Bouchacourt)

Alors qu’il évoluait encore au deuxième niveau régional il y a cinq ans, le FC Chamalières lutte pour son maintien avec le plus petit budget de la division.

Samedi soir, Arnaud Marcantei était « frustré » après la défaite à Nantes en fin de match (Ndilu, 81′). « On était bien organisé, on avait décidé de presser haut pour les empêcher de dédoubler sur les côtés et de prendre la profondeur, explique l’entraîneur auvergnat. Mais sur la seule incursion dans surface de la deuxième période, on prend un contre de 80 mètres qui fait mouche. Je suis vraiment déçu pour les joueurs parce qu’ils ont tout donné. »

Le retour en mini-bus vers le Puy-de-Dôme – près de sept heures de route – a donc dû être long… « Et encore, on est en mini-bus car ça nous arrive de faire des déplacements en voiture, précise le technicien chamaliérois. On doit être le plus petit budget de National 2, sans aucun contrat fédéral. On a l’impression d’être dans un autre monde. » Champion de National 3 Auvergne Rhône-Alpes la saison dernière, contre toute attente, le club de l’arrondissement de Clermont-Ferrand évoluait d’ailleurs encore en division d’honneur régional en 2015 !

« On a gravi les échelons très vite, confirme Arnaud Marcantei. Et si on travaille bien en jeunes, les structures n’ont pas suivi. Par exemple, on a qu’un seul terrain pour 22 équipes ! Et notre stade a un epetite capacité donc c’est c’est compliqué de faire des recettes entrées et buvettes conséquentes. » Le FC Chamalières a même été tout proche de ne pas monter en fin de saison dernière !

A peine 300 000 euros de budget !

Dans un entretien à La Montagne, le président Didier Chastang était très dubitatif. « Sur le plan financier, dans l’état actuel des choses, c’est non, avait-il souligné fin avril. Je serai dans l’obligation de refuser l’accession. Je répète : dans l’état actuel des choses. Le club n’est pas armé financièrement pour aller au-­dessus. Notre budget est, cette année, de 184.000 euros pour faire vivre dix-­neuf équipes. J’estime que pour pouvoir se présenter en N2, il faudrait 350.000 euros, c’est-à-­dire doubler le budget. »

Ce n’est pas tout à fait le cas puisque le club auvergnat compte à peine 300 000 euros de budget. Mais il peut s’appuyer sur d’autres valeurs et un état d’esprit sans faille, comme ses joueurs l’ont montré à Nantes samedi soir pendant quatre-vingt minutes. « Il faudrait qu’un mécène arrive au club pour nous donner des moyens supplémentaires » glisse malicieusement Arnaud Marcantei dont l’équipe aura un gros match à jouer samedi prochain face à l’AS Saint-Etienne qui est juste derrière au classement.

>>> Les fiches techniques et le classement du groupe C de National 2

Jérome Bouchacourt