GOAL FC échauffement
GOAL FC va devoir se remettre de cette deuxième partie de saison en dents de scie. (Photo Maxime Riondy)

Si GOAL FC a définitivement tiré un trait sur l’accession en National le week-end dernier, le club rhodanien prépare déjà la saison prochaine. Entretien avec le directeur sportif Edouard Chabas pour dresser le bilan de cette saison et évoquer l’avenir.

Edouard, alors que vous avez longtemps fait la course en tête, c’est Martigues qui évoluera en National l’an prochain. Malgré la frustration qu’on imagine, est-ce qu’on peut malgré tout parler de saison réussie pour GOAL FC ?

« A chaud il est frustrant, énervant parce qu’on a eu l’impression à un moment donné d’être vraiment pas loin et de pouvoir plier le championnat. Ça a été une fausse bonne idée parce qu’on a été rappelé par le football et parce qu’il y avait des adversaires, une adversité, une poule compliquée.
Mais un peu plus à froid, avec du recul, on retient quand même une saison globalement positive. Le très bon travail du coach sur les 8 premiers mois, qui a réussi à se mettre au niveau de la National 2, à bien faire jouer l’équipe et à avoir une vraie identité de jeu par rapport à sa première expérience de coach à ce niveau-là.
Si on va un peu plus loin que l’équipe et le coach, on s’est rendu compte que préparer une montée, ça se fait à tous les niveaux du club. Nous aussi on a été défaillants sur certains aspects. Les présidents ont fait beaucoup pour mettre les joueurs dans de bonnes conditions. Peut-être que compte-tenu l’histoire du jeune club qu’est le nôtre à ce niveau-là, que c’était nécessaire de se planter et d’en tirer des conséquences. Une montée, ça se travaille, ça se programme à tous les étages du club. »

C’est ce manque d’expérience, de vécu, qui vous a empêché selon toi de franchir la petite marche supplémentaire pour vous permettre d’accéder au National ?

« C’est ça, c’est l’expérience d’une montée. D’avoir déjà connu des réussites ou des échecs dans ce genre de contexte à ce niveau-là. Le club a payé un peu pour apprendre. Mais on se souviendra de ce qu’on a fait de moins bien et on se souviendra de ce qu’on a fait de bien aussi. Comme moi aussi avec du recul je me souviendrai que j’ai eu un coach et un staff qui ont donné du plaisir aux spectateurs. C’est quand même un fait notable. »

« Le club a payé un peu pour apprendre »

Ce vécu, que vous avez pu acquérir cette saison, est-ce quelque chose qu’on peut aller prendre aussi à l’extérieur. Vous aviez un coach novice, est-ce que ça fait partie des axes de réflexion pour choisir son remplaçant ?

« Ça peut en faire partie. Mais c’est l’addition de toutes les composantes du club. On ne va bien sûr pas changer toutes les composantes du club, on a acquis de l’expérience. A mon niveau aussi en tant que directeur sportif. Pour un groupe, c’est peut-être un peu plus rassurant d’avoir un entraîneur qui a l’expérience d’une montée par exemple et qui toute l’année peut parler de points d’avance, de points de retard. Mais qui va surtout parler d’un sprint final qu’il ne faut pas manquer, là où on s’est manqué cette saison. »

Est-ce que vous vous êtes fixé un délai pour trouver votre nouvel entraîneur ?

« C’est important qu’il arrive assez rapidement pour pouvoir faire un état des lieux des forces et faiblesses en présence. Qu’il puisse aussi rapidement prendre la température du groupe, sur les aspirations de chacun parce que d’avoir fait une saison comme ça a peut-être aussi permis à certains de se mettre en évidence. Il faudra que le club soit solide pour leur montrer que l’échec de cette saison est juste une étape vers des jours plus heureux. Là on est complètement dans essayer de trouver l’homme de la situation mais aussi de commencer à expliquer un nouveau projet à des joueurs avec lesquels on a envie de poursuivre. »

« Aujourd’hui, on a des certitudes sur notre effectif »

Le Progrès a sorti aujourd’hui une liste de 4 candidats potentiels (Romain Reynaud, Pascal Moulin, Fabien Pujo et Kévin Garnier). Est-ce que ces pistes évoquées sont celles étudiées par le club aujourd’hui ?

« En partie oui effectivement, je confirme qu’ils ont eu de bonnes sources. Mais il y a des techniciens oubliés qu’on a soit reçu soit qui nous ont sollicité. Dans ces noms là il y a du vrai mais il y en a d’autres. Aujourd’hui si on est tous convaincu par un nom au niveau de la direction du club la décision pourra être prise rapidement. Si on n’est pas tous convaincus à 100% on prendra le temps de la réflexion. »

Tu disais que vous aviez été sollicité directement par certains coachs. Est-ce que certains profils t’ont « surpris » et est-ce que cela dénote que GOAL FC est aujourd’hui un club attractif ?

« Je pense qu’on est attractif depuis 3 ans puisque on a toujours été dans le tiercé de tête de notre poule de National 2. Là on peut se dire qu’on l’est un peu plus. Si avant on n’était pas considéré par les grosses écuries de la poule comme un prétendant peut-être qu’on l’est désormais plus. Maintenant au niveau des joueurs et des coachs j’ai bien senti dans l’année qu’on était attractif. Effectivement sur certains coachs j’ai été assez surpris de voir des profils qui ont été dans le circuit pro il n’y a pas si longtemps. Cela montre qu’on est dans le vrai dans ce qu’on est en train de faire. »

« Il faut tirer les leçons de cette année »

En ce qui concerne l’effectif, les mouvements dépendront du regard du nouvel entraîneur ?

« Oui et non parce que tous les coachs, et je tiens à le souligner, ont reconnu que de août à mars ils ont été enthousiasmés et par les résultats et par la qualité du jeu. Donc les coachs se sont inscrits dans la continuité de ce qu’on pouvait faire. Aujourd’hui on a des certitudes sur notre effectif. Ces certitudes là nous ont été confirmées par les entraîneurs qu’on a rencontré. Les mêmes joueurs ressortent souvent sur la colonne vertébrale et les maillons forts de l’effectif à conserver. On est capable d’avancer sur ceux-là. Après sur d’autres où on a des hésitations, on présentera ces profils là au coach qui lui tranchera sur l’aspect sportif et nous après sur l’aspect financier. »

GOAL FC regardera l’an prochain vers le haut du classement et vers une accession en National ?

« A moyen terme on ambitionne de rejoindre le National. On n’est pas sur une obligation/déception aujourd’hui par rapport à nos moyens si on n’arrive pas à monter. En revanche, étant donné les trois saisons qu’on vient de vivre, on n’a pas envie de ne pas être dans ces eaux là en fin de saison prochaine. Il faut tirer les leçons de cette année et tout faire pour essayer d’être dans la course entre août et mars et entre mars et juin il faut essayer de gagner. Les ambitions sont fortes, mesurées et affichées. »

Un mot de la fin ?

« Même si ça va s’arrêter avec le coach, il ne faut pas oublier les moments de plaisir qu’on a eu. Je reste persuadé qu’il fera quelque chose dans le football à ce niveau-là ou plus haut. Il fera parler de lui, en tout cas le club lui souhaite. »

Frédéric Sougey