Mehdi Izeghouine
Mehdi Izeghouine et Wasquehall Football restent sur deux montées consécutives. (Photo Philippe Le Brech)

Après une saison exceptionnelle avec un titre de National 3 à la clé, le Wasquehal Football a retrouvé le National 2. Et pour leur premier match de la saison, les protégés de Mehdi Izeghouine ont obtenu le partage des points (0-0) sur la pelouse de l’ASM Belfort. Entretien.

Pour le retour du club en National 2, votre équipe a décroché le point du match nul contre un habitué de ce championnat : l’ASM Belfort. Une première réussie pour vous ?

« Oui, c’est même plus que réussi ! On a été timide pendant quinze minutes face à un bel adversaire avant de se réveiller en seconde mi-temps. On a eu trois situations franches dont une occasion qui touche le poteau rentrant avant de toucher le second montant. Notre grosse performance s’est jouée à quelques centimètres mais je retiens le point du match du nul qui est important pour la suite de la saison et qui valide notre bonne préparation. »

L’un des points négatifs de cette rencontre est la perte de Valentin Wojtkowiak dans le temps additionnel à la suite d’une expulsion…

« On a revu la vidéo et c’est une erreur d’arbitrage. Ce sont des choses qui arrivent. On va essayer de faire valoir les images auprès des personnes compétentes. Sur l’action, il n’y a pas grand-chose. Mais ce sont des décisions qu’il faut respecter. »

Sur quels points positifs de ce match allez-vous vous appuyer pour le reste de la saison ?

« Sur notre projet de jeu, donc se baser sur une possession de balle piquante, de la verticalité dans notre jeu le tout en faisant mal à l’adversaire. Dans nos positions, on a respecté le plan de jeu en trouvant des décalages. J’ai en tête une action partant de notre gardien où l’équipe arrive bien à combiner. On travaille cela toute la semaine à l’entraînement. On a une équipe très jeune avec 70% de notre effectif formé au club et on en est fier ! »

Wasquehal Football mène une véritable politique de formation

Dans votre carrière de jeune entraîneur, c’est une première pour vous à ce niveau. À quoi vous attendez-vous ?

« Effectivement, je découvre ce championnat. Je suis jeune, je n’ai que 36 ans et on sort de deux montées consécutives. On continue notre bonhomme de chemin avec des résultats positifs. On sait pertinemment que cette année sera compliquée car on entre dans la cour des grands. Mais on avance avec nos principes : travail et humilité. C’est une aventure enrichissante. Je suis excité d’être à ce niveau et de me mettre au niveau des éducateurs présents en National 2. »

Le meilleur joueur de N3, Issam Rezig, qui portait vos couleurs l’année dernière a signé son premier contrat professionnel au LOSC. La politique du club est donc de s’appuyer sur la formation ?

« Vous avez touché dans le mille ! On mène une véritable politique de formation. En plus d’Issam Rezig, Maxence Lescroart a rejoint Avranches cet été dans la peau d’un titulaire et Ilyes Hamache est professionnel à Valenciennes. L’objectif est d’amener le joueur dans un ascenseur social en le mettant au meilleur niveau. Dès qu’ils signent professionnels, c’est le travail de tout un club qui est récompensé. Cela met en avant le travail de nos éducateurs. »

Mehdi Izeghouine : « Je dois tout à mon père ! »

Même s’il n’y a qu’une journée de championnat, quel sera l’objectif cette saison ?

« Il faut être lucide, actuellement on joue le maintien. Quand on regarde notre budget par rapport aux autres clubs il n’y a pas photo mais la force du football est de contrecarrer cette image en essayant de gagner match après match. On est une équipe en apprentissage et fière d’être à ce niveau. Avec cinq à six descentes, très peu de clubs peuvent se permettre de parler de montée. On découvre cette division. En trois ans, on est passé de la R1 à de la National 2, ce n’est pas rien. Notamment avec de jeunes joueurs formés au club. On veut s’appuyer sur ce projet mais si on n’a pas d’ambition on stagne et on se fait rattraper. On va avancer étape par étape le tout en restant ambitieux avec des objectifs cohérents pour le club. »

Votre père, Lies est également entraîneur. J’imagine qu’il a dû en partie façonner le coach que vous êtes devenu aujourd’hui ?

« Dès l’âge de cinq ans, j’ai eu la chance d’être au bord des terrains avec mon père. Tout de suite, j’ai été intéressé. Par la suite, j’ai eu une bonne carrière, puisque j’ai joué en CFA (N2 actuel) mais je dois tout à mon père. Il m’a influencé et c’est grâce à lui que j’ai eu une réflexion sur la méthodologie. Il est arrivé d’Algérie, pays dans lequel il jouait à un bon niveau. Malheureusement, il n’a pas pu passer les diplômes mais je le remercie pour tout. Si j’en suis là, c’est uniquement grâce à lui. »