ASM Chambourcy
L'ASM Chambourcy de Mehdi Belmiloud est ravie de rencontrer le Red Star. (Photo DR)

En Île-de-France, le petit poucet s’appelle l’ASM Chambourcy. Ce club de D3 vient d’accéder pour la première fois de son histoire au cinquième tour de la Coupe de France. Et pour cette rencontre exceptionnelle, les Camboriciens ne pouvaient rêver meilleure affiche puisqu’ils affronteront le pensionnaire de National, le Red Star pour son entrée en lice dans la compétition. Entretien avec l’entraîneur Mehdi Belmiloud.

J’imagine que cela doit être historique pour vous d’accéder au cinquième tour de la Coupe de France ?

« Tout à fait ! On s’était déjà qualifié pour le quatrième tour de la Coupe de France en 2013, contre Brétigny-sur-Orge qui évoluait en DSR (R2 actuellement). Accéder à ce stade de la compétition et quelque chose de tout nouveau pour nous. »

Vous faites partie des deux clubs d’Île-de-France en D3, encore en lice, vous devez être fiers de votre parcours ?

« C’est un sentiment incroyable, c’est une énorme fierté. C’est la récompense de pas mal d’efforts surtout dans cette période compliquée lié au Covid. On est vraiment contents d’être tombé sur un gros adversaire tel que le Red Star. »

Justement, après n’avoir affronté que des formations de district, vous ne pouviez pas tomber sur un meilleur adversaire que le Red Star…

« Pour être honnête, juste avant le tirage, on a fait des pronostics avec l’ensemble de l’équipe et la majorité des joueurs évoquaient le Red Star. Justement, l’aventure de la Coupe de France permet aux clubs amateurs de jouer contre des équipes auxquelles elles ne pourraient jamais aborder. Il est toujours possible de jouer contre une Régional en amical ou autre, mais là on est dans une autre dimension, sur un match impossible à faire, hormis dans cette compétition. »

« Se retrouver à coacher une telle confrontation, c’est sensationnel ! »

En plus, vous allez jouer cette rencontre à domicile, une sacrée fête doit-être prévue ?

« Exactement, la décision vient d’être validée ce mercredi par le Red Star, la mairie, la ville et la police. Ce qui nous a sauvé, c’est qu’à ce stade de la compétition, il n’est pas nécessaire d’avoir des tribunes dans son stade, mais ceci devient une obligation à partir du sixième tour. De toute façon, notre adversaire ne sera pas gêné, notre pelouse est très bien entretenue. Ils prendront du plaisir à venir, ils seront accueillis dans une ambiance de fête. De toute manière, c’est la fête du club avant l’heure. »

Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit une National, est-ce le plus grand adversaire de l’histoire de l’ASM Chambourcy ?

« Oui, c’est l’équipe la plus prestigieuse que le club a eue la chance de recevoir. J’entame ma dix-septième année de coach à Chambourcy, du côté des séniors. J’ai commencé en septième division de district et on a réussi à monter jusqu’en première division, il y a désormais trois ans. Ce n’est pas le match le plus important de ma carrière, mais c’est le plus beau, c’est super. Je vais prendre autant de plaisir que mes joueurs, se retrouver à coacher une telle confrontation, c’est sensationnel. »

« S’éclater pour que ce soit une belle fête pour tout le monde ! »

Vous vous attendez à quoi pour cette rencontre ?

« Il faut savoir que lorsqu’on est des amateurs, l’objectif principal est d’arriver au quatrième tour pour accéder aux maillots. C’est une récompense que l’on garde. Par exemple, l’année dernière, on a perdu au troisième tour, 3-0 contre le FC Saint-Leu 95, pensionnaire de R1. On a tenu le 0-0, jusqu’à la 60é, même si on est contents d’avoir rivalisé avec une régional, d’avoir fait un beau match et de ne pas s’être incliné sur un gros score, nous n’avons pas gardé de souvenirs de cet exploit, l’année d’après cette rencontre était oubliée. Alors que là, nous allons encore gagner des équipements et affronter le Red Star, c’est une double fête. J’espère que mes joueurs seront amenés à rejouer ce type de rencontre, mais pour l’instant ce n’est pas gagné, ils devront profiter de l’instant présent, s’éclater pour que ce soit une belle fête pour tout le monde. »

Justement, en parlant de fête, il devrait y avoir beaucoup de public à Chambourcy pour ce match ?

« Justement, par rapport à la situation et autre, il y aura une jauge de spectateurs. Le Red Star va venir avec un kop d’environ 60 à 80 personnes, encadrées par des stadiers et des stewards et de notre côté environ 150 personnes du club. Les enfants ne sont pas concernés par cette jauge, d’ailleurs, on va tout faire pour inviter tous les jeunes joueurs du club et essayer d’organiser une entrée sur le terrain avec les joueurs. Il faut que ce soit la fête du club, on veut que tout le monde vive pleinement ce match. Chambourcy, c’est un petit village, avec très peu d’habitants, lorsqu’on joue en championnat, il doit y avoir dix personnes autour du stade, là, il faut que tout le monde se rencontre et que quelque chose d’incroyable se passe. »

« On va vivre un avant-match comme chez les professionnels »

Des événements sont prévues pour cette rencontre si spéciale à Chambourcy ?

« On va mettre en place une billetterie et une buvette, chose qu’on a jamais faite auparavant. La semaine dernière, on avait également organisé une mise-vert qu’on va répéter ce week-end. On va se donner rendez-vous à 11h, dans un petit local avec une table de ping-pong, on va manger ensemble, on va vivre un avant-match comme chez les professionnels. Aujourd’hui, avant-même le match on a gagné, parce qu’on parle de Chambourcy depuis dix jours, on m’appelle, j’ai même eu le droit à un podcast sur En dehors de ma surface, c’est tout un club qui en profite, les joueurs attendent ce match avec impatience. J’ai vraiment un bon groupe, je dispose de gars jeunes présents et serviables, c’est cet état d’esprit qui nous a amené jusqu’ici. »

En tant que fan de football, qu’est que ça vous fait de vous retrouver face à Habib Beye ?

« En fait, ce qui est amusant, c’est que Nabil Djellit, c’est un de mes bons amis et il a parlé du match à l’antenne et a même tweeté : Habib, rendez-vous le 17 octobre à Chambourcy pour le derby de Saint-Germain-en-Laye. Il faut savoir qu’Habib Beye a été pendant un an dans notre lycée et qu’on s’est affronté lorsqu’on était jeune, quand j’évoluais au Pecq et lui à Marly le Roi. En vrai, c’est quelqu’un que j’ai connu étant jeune sans vraiment le connaître. En tout cas, je sais qu’il m’a reconnu puisqu’il en a parlé à Nabil. C’est plaisant de se retrouver à côté de lui, mais je lui dirais que j’ai plus d’expérience que lui sur le banc, j’ai un petit avantage (rires). »