Mathieu Robin
Mathieu Robin sur le banc du Stade Montois à Angers en début de saison. (Photo Philippe Le Brech)

L’aventure entre le Stade Montois et l’entraîneur Mathieu Robin a pris fin le 6 octobre dernier. Malgré deux ans de collaboration, dont une remontée en N2 lors de la première saison, les deux parties se sont séparées d’un commun accord. Le technicien de 39 ans est désormais à la recherche d’un nouveau projet sportif.

Après deux ans de bons et loyaux services et un début de saison compliquée, vous partez du Stade Montois d’un commun accord, le 6 octobre dernier. Quelles sont les raisons de cette décision ?

« J’ai pris les devants pour annoncer ma démission, le lendemain de l’élimination en Coupe de France. Lors du quatrième tour, on a perdu face au Stade Médardais (R2). À la suite de cela, j’ai demandé à voir les dirigeants ainsi que le président pour leur expliquer que je ne me voyais pas continuer l’aventure au Stade Montois après un peu plus de deux ans d’investissement au sein du club. C’était ma volonté. Après je suis devenu papa de deux petites filles qui viennent tout juste d’avoir huit mois. Cet arrêt en cours de saison, m’a permis de profiter de ma famille, de prendre du recul et de rester connecté au football. Je voulais me reposer. »

Vous étiez fatigués ?

« Ça a été deux années difficiles, malgré la remontée en N2 en 2019. Lors de ma première année en N3, l’objectif n’était pas de remonter. Mais avec l’arrêt des championnats au mois de mars et 18 journées, on se retrouve leader de notre groupe et la FFF nous propulse en N2. C’était une expérience intéressante pour moi, le groupe et le club. Malheureusement, les moyens financiers, humain et matériel ne suivaient pas. La première année en N2, on est dernier avec 2 matches nuls et 7 défaites. Mais avec l’arrêt des championnats, on repart une nouvelle fois en N2 et c’est finalement le même tableau. Les mêmes moyens s’offrent à moi voire peut être pire, puisque j’étais assez esseulé dans mon travail au quotidien. C’est pour cela qu’à la fin du mois de septembre, j’ai décidé de laisser la main et de me reposer. Et là, je suis fin prêt à réétudier de nouvelles opportunités. »

Personnellement, quel bilan portez-vous sur ces deux saisons passées au Stade Montois ?

« J’en tire un bilan assez mitigé. La première saison ne va pas à son terme, mais on se retrouve leader en N3 et on a fait un 3/4 de saison intéressant. C’est plutôt positif. Je regrette plus le manque de moyen mis en place pour pouvoir rivaliser avec la majorité des équipes de N2. Mais j’ai pu découvrir ce niveau, de belles équipes ambitieuses et bien armés qui font souvent des bons parcours en Coupe de France, à l’image de Bergerac cette saison et de Canet RFC l’année dernière. En tant qu’entraîneur, et pour le groupe de joueurs que j’avais à ma disposition, c’était une belle opportunité. C’est juste la première fois ou je sens qu’il était bon d’arrêter. Ce n’était pas une décision évidente à prendre. C’était le moment de laisser la main à quelqu’un d’autre. J’ai arrêté à la huitième journée, il était encore temps de se sauver et de prendre des points. Je ne me voyais pas poursuivre dans ce chantier malgré des points positifs. C’est délicat d’œuvrer à ce niveau avec très peu de moyens. »

« Je veux un club ayant des moyens pour être ambitieux ! »

Quelle leçon en avez-vous tiré ?

« J’aimerais à l’avenir un club suffisamment armé en termes de moyen pour jouer au niveau auquel il évolue, que ce soit en N2, N3 ou au-dessus. J’étudierais très précisément les moyens qui seront mis à ma disposition, les infrastructures, les moyens humains, le staff, l’implication des dirigeants et des bénévoles qui sont très importants au sein d’un club. Je ferais un diagnostic un peu plus approfondi, même si on découvre pas mal de choses sur le tas. Je veux un club ayant des moyens pour être ambitieux. J’ai passé deux années à batailler pour le maintien et c’est très difficile au quotidien. »

J’imagine que la remontée en N2 restera votre plus beau souvenir ?

« Oui, exactement ! Surtout que ce n’était pas programmé. L’objectif n’était pas de remonter aussi tôt. On avait perdu quelques garçons, certains joueurs expérimentés sont restés et j’ai décidé d’intégrer des jeunes qui sont toujours au sein du groupe et qui continuent leur progression. C’est une fierté d’avoir participé à leur éclosion. Mais l’un des plus beaux moments est le fait d’avoir remis le club en N2 juste après mon arrivée. J’aurais aimé partir dans de meilleures conditions, mais cela fait partie de la vie d’un entraîneur. C’était une belle expérience. »

« Je suis fin prêt à reprendre des responsabilités ! »

En cette fin de saison, quel type de projet cherchez-vous ?

« Je suis ouvert à toutes opportunités ! Dans ma petite carrière d’entraîneur, j’ai toujours trouvé des structures qui m’ont permis de progresser en rigueur, niveau et responsabilités. Que ce soit lorsque j’ai commencé en tant qu’entraîneur-joueur à Saint-Jean-de-Braye en DH, à Cognac en DH, à Lège Cap-Ferret en N3 et à Mont-de-Marsan en N3 puis en N2. J’ai toujours eu l’opportunité et la richesse de découvrir des niveaux de plus en plus ambitieux. J’aimerais bien continuer à graver les échelons. Mais je suis ouvert à tout. Cela peut-être en N2-N3, entraîneur adjoint au sein d’un club de N2 très ambitieux ou de National et puis pourquoi pas entraîner une structure professionnelle avec des jeunes, c’est le souhait de tout coach. Je suis à l’écoute. »

Avez-vous et êtes-vous en contact avec des clubs en ce moment ?

« Pour l’instant, non. Je commence petit à petit à avoir quelques relations et des messages. Je vais débuter un stage d’observation de quelques jours à partir d’aujourd’hui au sein d’un club professionnel. Je veux me remettre au goût du jour. J’ai pu prendre du recul et je suis fin prêt à reprendre des responsabilités. Mi-avril, je vais à Clairefontaine pour recycler mon diplôme d’entraîneur et j’ose espérer que d’ici fin avril, début mai il y aura des échanges plus concrets qui s’offriront à moi. Je continue à voir des matches. Mais il est encore un petit peu tôt. Dans la plupart des championnats, il reste au moins 10 journées, tout va commencer à bouger d’ici un mois ou deux. »

« J’essaie de me diversifier et d’avoir cette richesse en plus ! »

Avec votre expérience, que pouvez-vous apporter à un groupe ?

« Je suis un jeune technicien de 39 ans ayant eu son diplôme d’entraîneur il y a désormais plus de 10 ans. Je suis curieux et très friand des nouveautés sur le plan de jeu, fonctionnement et organisation. Parallèlement à mon diplôme, ces dernières années, je me suis enrichi avec des compétences et connaissances mentales et physiques. Ce sont des domaines sur lesquels nous devons agir pour faire progresser l’équipe et le joueur. J’essaie de me diversifier et d’avoir cette richesse en plus, sans aucune prétention. »

En tant qu’entraîneur libre sur le marché des transferts, comment essayez-vous de garder la forme ?

« L’idée de base était de se reposer et de profiter d’autres choses. Parce que mine de rien, c’est un métier passionnant mais qui demande énormément d’énergie. J’ai profité de ces derniers mois pour voir quelques matchs. Dans le coin, je suis parti voir Tartas qui évolue en N3. Je suis allé les voir régulièrement. Mais actuellement, on peut voir beaucoup de matches amateur, notamment avec Fuchs Sport, et bien évidemment ce qui se fait de mieux avec les championnats professionnels. Je suis resté en contact du football. Mais avec le démarrage de mon stage et le recyclage de mon diplôme, j’ose espérer que les choses vont avancer et bouger dans quelque temps. »