CHABERT Mathieu (Bastia) (3)
Mathieu Chabert (Photo Philippe Le Brech)

Le Sporting Club de Bastia est champion de National après son succès à Quevilly-Rouen. L’entraîneur Mathieu Chabert revient sur la réussite de cette saison.

Ce titre de champion doit être savoureux car ce n’était pas forcément l’objectif cette saison ?

« On était promus donc on partait un peu dans l’inconnu. Avant la saison, on a eu cette étiquette de favori car on était le SC Bastia car on s’était donné deux ans pour monter en Ligue 2. Mais comme tout compétiteur, je veux gagner tous les matchs. Franchement, l’objectif de monter est venu après notre série de cinq victoires dont celle à Bourg-en-Bresse le 13 février. Mais si on regarde la saison, on a été 25 fois leader et on n’a plus quitter les deux premières places depuis la cinquième journée. »

Quelle est la différence entre cette montée et celle avec Béziers en 2018 ?

« Ça n’a rien à voir ! Avec Béziers, on était arrivés du diable Vauvert car on est passé d’une place de relégable à l’accession en Ligue 2. Cette saison, le retour de Villefranche me fait d’ailleurs penser à ce qu’on avait réalisé à Béziers. On était une équipe surprise. Cette montée avec Bastia, elle était préparée. »

Elle n’a pas la même saveur ?

« Béziers, c’était chez moi et le club qui m’a permis de lancer ma carrière d’entraîneur donc ce n’est pas la même chose. Cette montée avec Bastia a une saveur très particulière, à l’image de ces 300 supporters qui nous attendaient à l’aéroport au retour de Rouen. »

Mathieu Chabert : « La réussite d’un projet, c’est le binôme président-entraîneur »

Le public, c’est quelque chose qui vous a manqué cette saison ?

« L’absence de public, c’est ce qui rend cette saison encore plus extraordinaire ! On est monté car on le méritait, sur le terrain et grâce à la structuration du club. Car la réussite d’une saison, c’est un ensemble. »

C’est un plaisir de travailler dans un club comme le SC Bastia ?

« C’est une super évolution ! La réussite d’un projet, c’est le binôme président-entraîneur. Claude Ferrandi est le patron du club et Mathieu Chabert est le responsable sportif. Mais au-delà de ça, on a un pool décisionnaire de six personnes qui fonctionne très bien, il y a beaucoup de communication. »

Avoir déjà connu une montée en Ligue 2 avec Béziers est-il un avantage ?

« En effet, c’est un avantage énorme de l’avoir déjà fait une première fois. Déjà dans la gestion du groupe. Il faut savoir que notre saison va se jouer ces prochaines semaines avec la constitution du groupe. »

Mathieu Chabert et le SC Bastia sont désormais tournés vers la saison prochaine.
(Photo Philippe Le Brech)

« C’est l’histoire du club d’être attendu ! »

Quelle différence il y a-t-il entre le National et la Ligue 2 ?

« En termes de jeu, je pense que ce qu’on a produit cette saison peut d’adapter à la LIgue 2 avec quelques aménagements. Notre match à Quevilly-Rouen était d’ailleurs un match de niveau Ligue 2. Au niveau du recrutement, on va faire la même chose que l’an dernier. On avait pris des joueurs aguerris aux joutes du National comme Robic ou Santelli. Ce sera la même chose pour la Ligue 2. »

Surtout que vous allez sûrement être très attendus…

« C’est l’histoire du club d’être attendu ! Mais cette fois, on aura du public dans le stade ! »

Tu es un ancien gardien mais tu ne trouves pas que vous êtes très peu à être entraîneur à haut-niveau ?

« Oui en effet. On trouve beaucoup d’anciens gardiens sur le rôle spécifique d’entraîneur de gardiens mais peu comme entraîneur général. C’est bizarre car c’est un poste où tu vois le jeu de derrière, où tu peux parler avec les autres joueurs. C’est le poste idéal ! Mais c’est peut-être mon parcours de vie un peu spécial (*) qui m’a amené là (sourire). »

Justement, c’est une belle revanche pour toi ?

« Franchement non. Je suis content pour moi, pour ma famille. Et puis, on ne saura jamais ce qu’il se serait passé s’il ne m’était pas arrivé tout ça ! »

(*) En 2002, Mathieu devait signer son premier contrat professionnel avec Istres. Mais lors de la visite médicale, on lui a diagnostiqué une tumeur à la moelle épinière. Il a dû être opéré en urgence puis la convalescence a été longue. Ne pouvant plus jouer, il est devenu entraîneur à 25 ans.

Jérome Bouchacourt