Entrée siège USSA Vertou
L'entrée du parking du siège de l'USSA Vertou n'est plus accessible. (Photo Olivier Limousin)

Entre le diocèse, la mairie et le nouveau propriétaire du terrain, c’est une histoire pas banale qui a privé l’USSA Vertou de son siège en fin de semaine dernière.

Jeudi dernier, le secrétaire de l’USSA Vertou a reçu un coup de fil de Gilbert Mainguy, le nouveau propriétaire du terrain sur lequel est construit le siège du club de Loire-Atlantique, lui demandant de vider les 500 m² du bâtiment qu’ils occupent depuis plusieurs dizaines années avant la fin de la semaine. Avec l’aide d’une autre association, les bénévoles ont réussi à récupérer une partie du matériel (équipements textiles divers, chaises et tables de nos salles de réunion, frigos, congélateurs, friteuse, tracteur, tondeuses, etc.).

Car très rapidement, des pelleteuses sont venus transformer le parking du siège de l’USSA Vertou en véritable bunker, sans possibilité d’entrer. « Une rumeur circule actuellement sur une évacuation imminente par le Préfet du camp de Roms située rue de la Maladrie, explique Gilbert Mainguy. Le terrain des Verreries, dont je suis le propriétaire depuis plusieurs mois, étant à quelques centaines de mètres de là, j’ai souhaité le sécuriser dans les plus brefs délais. Car une fois envahi, nous, les entrepreneurs, sommes complétement démunis et complètement abandonnés par les autorités. »

Bail emphytéotique ou bail commercial ?

Une position qui se défend. Mais l’entrepreneur a acquis ce terrain auprès du diocèse de Nantes. « Ce terrain avait été offert à l’Evêché de Nantes par la Famille Priou en 1944, à des fins culturelles avec une destination précise : permettre aux jeunes de la Sainte Anne de Vertou de pratiquer le football, confie Jean-Yves Roux, le président vertavien. Notre bail emphytéotique avec l’Évêché de Nantes a été transformé en bail de droit commun au cours de la dernière décennie puis il a été résilié par l’Evêché au 31 décembre 2020. »

Un bail emphytéotique contesté par André Pensec, le trésorier de la Paroisse de Vertou. « C’était un bal commercial renouvelable tous les douze ans, nous indique-t-il. Dès 2012, le diocèse a fait part au club qu’il souhaitait vendre le terrain. Le club était prévenu. » Ce que confirme Stéphane Dabet, qui était président de l’USSA Vertou à cette époque-là. « Nous avions informé la mairie et rencontré Laurent Dejoie (maire jusqu’en 2014) afin de trouver une solution si le terrain était vendu, explique-t-il. On a discuté de transformer le site avec un club-house ou de trouver un autre terrain. »

La Ligue des Pays de la Loire a visité le terrain

La Ligue des Pays de la Loire a même été intéressée car elle cherchait un terrain pour installer le Centre Régional Technique. « On a visité le site qui nous plaisait, ce qui aurait permis de laisser un peu de place pour le siège de l’USSA Vertou, affirme Didier Esor, le président de l’instance régionale. Mais la mairie préférait que ce soit une zone artisanale et industrielle. » À la Paroisse, André Pensec tient le même discours. « Il y a eu un projet avec la mairie. On n’a d’ailleurs pas trop compris que ce soit Monsieur Mainguy qui fasse une offre. »

Maire de Vertou, Rodolphe Amailland « ne souhaitait pas que le diocèse vende afin que le club puisse rester sur le terrain ». La municipalité n’a néanmoins pas fait d’offre pour tenter de récupérer ce terrain. Mais elle va aider le club. « Nous avons trouvé une solution pour que le club puisse mettre en place ses inscriptions pour la saison prochaine, assure-t-il. On sait que le début de saison du club risque d’être compliqué. On va trouver des solutions intermédiaires pour la rentrée. Nous subissons aussi cette situation. »

Le club va pouvoir retourner dans son siège

Et pour la suite, quelles sont les solutions ? « Ce n’est pas simple car il faut trouver un endroit puis nous sommes soumis au protocole des appels d’offres » rappelle l’élu vertavien. L’USSA Vertou verrait d’un bon œil que son nouveau siège soit à côté de son stade principal aux Echalonnières. Mais le nouveau propriétaire du terrain va faire un geste. « Je ne mets nullement le club à la porte manu militari et d’ailleurs, je viens de repréciser aux dirigeants qu’ils pouvaient toujours utiliser la salle pour du stockage, des bureaux ou l’organisation de réunion » indique Gilbert Mainguy à Ouest France.

C’est dommage que tous n’aient pas échangé avant d’en arriver à ce grand micmac, que ce soit pour la vente du terrain ou pour la fermeture de l’accès qui a été très rapide. Car il s’agit tout de même d’un club de 660 licenciés avec notamment trois équipes au niveau national (N2, U19 et U17).

Jérome Bouchacourt