US Mozac
Les Mozacois sont qualifiés pour le sixième tour de coupe de France. (Photo US Mozac)

Qualifié pour le sixième tour de coupe de France, l’US Mozac (Régional 3) n’a toujours pas débuté son championnat. L’attente commence à être longue.

A l’euphorie a succédé l’incertitude. L’US Mozac présente une particularité dont elle se serait bien passée : toujours en lice en coupe de France, la formation de Régional 3 n’a en revanche toujours pas disputé la moindre rencontre de championnat. Un retard qu’il faudra bien rattraper et qui va surcharger le calendrier des joueurs de Julien Garcia. Même en espérant le scenario le plus optimiste…

« Autant on vivait ça un peu comme une particularité amusante en novembre, autant là, on commence à s’en inquiéter et à craindre la situation vu comment ça évolue. » Stéphane Perrier, le vice-président du club du Puy-de-Dôme, résume bien la situation.

Les Mozacois, qui avaient manqué la montée d’un rien l’an dernier, restaient ambitieux pour ce nouvel exercice et partaient avec quelques certitudes. Quatre mois après le coup d’envoi du championnat, et malgré un parcours en coupe de France victorieux jusque là, ces certitudes sont restées à l’état de supposition. L’USM n’a en effet toujours pas pu se jauger face à ses adversaires de Régional 3.

Photo US Mozac

Quatre matchs de retard en championnat

L’entraîneur Julien Garcia égraine les raisons de cette étonnante situation. « Notre premier match a été annulé car le club qui nous recevait ne pouvait pas utiliser les vestiaires et comme c’était un week-end pluvieux on a conjointement estimé que les conditions auraient été difficiles pour nous derrière. Ensuite, on a une journée où on est exempt (poule à 13 équipes, ndlr), un match qui saute à cause de la coupe de France et enfin des cas de Covid qui nous ont contraint à en reporter un autre. »

Un grand chelem pour Mozac toujours à zéro match au compteur quand certains de ses concurrents de la poule en ont déjà disputé 4. Un retard qu’il va falloir rattraper. « Cela nous rajoute de la pression, estime Stéphane Perrier. On sait qu’on va devoir prendre des points très rapidement, avec un calendrier qui sera quoi qu’il arrive très compliqué à gérer même si on a un effectif de 22 joueurs plus quelques U18 qui peuvent jouer. Cela impactera forcément le club dans son ensemble. »

Et son entraîneur d’enchaîner sur le sujet. « Si on ne peut réattaquer le championnat que mi-février cela nous ferait 12 matchs aller à disputer plus 6 de seconde phase si on part sur cette formule de play-offs/play-down. Donc 18 matchs en peu de temps, sachant que pour nous jouer en semaine serait compliqué entre les joueurs qui travaillent à côté et le fait que nous n’avons pas d’éclairage sur le terrain…. » Sans compter les éventuelles difficultés liées à la météo, le Puy-de-Dôme n’étant pas spécialement réputé pour la douceur de ses hivers.

La Coupe est pleine…

L’US Mozac devra aussi composer avec au moins un match de Coupe de France, face au FC Villefranche Beaujolais (National). Ce qui aurait pu, aurait dû être une belle fête, s’apparente aujourd’hui presque davantage à une problématique supplémentaire à gérer.

« Nos joueurs seront motivés mais nous on se pose déjà des questions, même s’il y a peu de probabilités qu’on arrive à passer ce prochain tour. On sait que la Coupe sera prioritaire sur le championnat donc cela peut induire du retard supplémentaire. Plus des blessés, des suspendus, le fait qu’on ne sait pas si on pourra accueillir notre public pour cette affiche… Cela fait beaucoup pour un match qui ne devrait être qu’une belle fête », déplore le dirigeant.

Pour Julien Garcia se rajoute une dimension sportive plus compliquée à appréhender aujourd’hui qu’à la date où aurait dû se disputer le match. « Il y a déjà un sacré écart de niveau entre nos deux équipes. Mais à l’époque Villefranche était en difficulté en championnat, on aurait pu les faire douter. Aujourd’hui eux ont pu continuer à s’entraîner et à jouer quand nous nous sommes à l’arrêt depuis des semaines… ». Son vice-président résume le défi d’une formule bien sentie. « Il nous fallait un exploit, il nous faut désormais un miracle. »

« Mentalement, ça commence à devenir difficile ! »

En attendant d’être fixés sur les dates de reprise des compétitions, les Mozacois se préparent comme ils peuvent. « Les consignes aux joueurs étaient de continuer à faire du footing, du renforcement pendant l’arrêt, explique le technicien de l’US Mozac. Depuis le 15 décembre, on essaie de se voir une heure le mercredi et le samedi matin pour respecter le couvre-feu, toujours avec des séances sans contact. »

Pas simple en effet ! « On essaie d’innover un peu dans les exercices proposés mais c’est compliqué, assure le technicien. Au niveau de l’envie le fait d’être toujours en course en coupe de France est une bonne chose mais mentalement je sens que ça commence à devenir difficile pour les gars. On avait l’ambition de jouer les premiers rôles en championnat et qu’on n’a toujours pas pu lancer notre saison. »

Il est complètement dans l’expectative. « On attend les évolutions, de pouvoir reprendre normalement les entraînements, poursuit-il. Il nous faudra quelques semaines de préparation si on veut pouvoir reprendre les compétitions dans un bon état. Cela me paraît important de pouvoir également jouer quelques matchs amicaux avant. Mais pour résumer notre situation : pour l’instant on ne sait rien donc impossible de se projeter. »

L’US Mozac, comme le reste du monde sportif amateur, attend. « La seule certitude c’est que cette période particulière restera forcément dans l’Histoire du club » conclut Stéphane Perrier. Pour l’instant, ce chapitre peut toujours se terminer de manière heureuse. Pour l’instant. Mais il ne faudrait pas que cette – déjà – longue attente ne perdure trop longtemps…

Crédit photos : US Mozac (page Facebook)

Frédéric Sougey