Loïc Dufau
Loïc Dufau lors du match à Trélissac. (Photo Philippe Le Brech)

Le capitaine de l’équipe du Puy Foot 43, présent au club depuis 2017, a vécu une saison riche en émotions. Dépassant Bergerac Périgord à trois journées de la fin, les hommes qui évoluent au stade Charles Massot, joueront à l’échelon supérieur, en National, la saison prochaine. Loïc Dufau, milieu défensif de 33 ans, est revenu pour nous sur cette saison et sur sa carrière. 

Bonjour Loïc, peux-tu nous présenter ton parcours en tant que joueur avec le Puy ?

Bonjour, cette année c’est ma 5ème saison au club. J’ai un peu tout vécu : une montée, une descente avec l’arrêt à cause du Covid. J’ai connu l’année dernière le championnat arrêté où on n’a pas été repêché…

Loïc Dufau : « Mon parcours a été magnifique »

As-tu toujours été prédestiné à être footballeur ?

Mon père jouait au foot donc j’étais mordu dès petit. Quand j’ai pu intégrer le centre de formation de Monaco, j’avais une chance de faire de ma passion mon métier. Aujourd’hui, j’ai des amis avec qui j’étais au centre et qui ont fait des carrières plus belles que moi.  Mais mon parcours, même s’il a été plus semi-pro, a été magnifique, j’ai vécu des montées, des moments forts. Ma demi-finale de coupe de France avec le Gazélec Ajaccio a été l’un de mes meilleurs souvenirs. J’ai eu plein d’aventures, je suis passé par pas mal de clubs.

Pour aborder cette montée en National, comment l’as-tu vécu ?

On a fait une grosse série sur les 12 derniers matchs. On est à 10 victoires et 2 nuls dans ce championnat qui est difficile et homogène. Je pense que c’est quand on a joué face à Moulins Yzeure. On savait qu’il fallait enclencher une série, on a joué le match comme un tour de coupe de France. A partir de là, on s’est dit qu’il fallait tout gagner et on a joué chaque match comme si on jouait en coupe de France.

Une série de 12 matchs sans défaite, cela témoigne de l’unité d’un groupe, tu peux en dire quelques mots ?

Cette année on a gagné pas mal de matchs dans les derniers instants. Cela témoigne d’un groupe qui a du caractère et qui vit bien. On a fait preuve de rigueur, on était une équipe unie. On a vu ça dans la solidité défensive, on n’a pas pris beaucoup de buts cette année. Après, là où on peut encore travailler c’est quand il faut tuer les matchs, on a un peu été juste certaines fois, en s’imposant sur le fil.

La solidité défensive a été une clé de cet accomplissement, en tant que joueur plutôt défensif, en tires-tu de la fierté à titre personnelle ?

Oui c’est gratifiant de voir que l’on n’a pas beaucoup encaissé de buts cette saison. Après, c’est difficile d’en tirer une fierté personnelle puisque c’est le travail de toute une équipe. On sait que dans les matchs de N2 ça peut se jouer sur un but. C’est gratifiant quand on voit le résultat final. En parallèle, en attaque c’est pareil. On n’a pas de grand buteur comme on avait pu avoir lors de la première montée. Là il y a beaucoup de joueurs autour des cinq buts. C’est vraiment un travail d’équipe.

« On ne savait plus où on était avec toute cette foule »

Pour toi, qu’est-ce qui a fait la différence avec Bergerac en cette fin de championnat ?

Le mental et la série des 12 matchs évidemment. Cela étant, je pense aussi que notre position, qui était celle du chasseur était plus simple. On savait qu’on n’avait pas le droit à l’erreur et à chaque match on a tout donné. Bergerac, ils nous voyaient revenir en grapillant des points. Ils méritaient de pouvoir accéder au National aussi, mais il n’y a qu’une place. Leur épopée en coupe de France leur a peut-être fait laisser quelques plumes dans la bataille. Après on va dire qu’on a la réussite du champion sur les dernières journées.

Comment a été préparé le dernier match face à Colomiers ?

On venait de passer devant Bergerac à trois journées de la fin, le match d’avant, c’était Andrézieux, un derby. On gagne et on conforte la place de leader, sur le dernier match il fallait assurer. On marque en première mi-temps et on apprend que Bergerac est mené à la pause, du coup on se dit qu’il faut gérer le match. On baisse d’un cran et nos adversaires en profitent pour égaliser. C’est un scénario qui rappelle la saison. On gagne en toute fin de match, sur un penalty. A ce moment-là c’était magnifique.

Tu vois le chrono défiler, 1-1 à la 90ème, est qu’il y a de la résignation à ces moments-là ?

Non pas vraiment, on apprend que Bergerac a marqué à la 90ème minute le 2-1. Alors on a tout fait pour pousser. On s’est dit qu’il fallait jouer nos atouts, jouer notre chance à fond pour marquer ce deuxième but indispensable. Sur l’ensemble du match, la victoire est logique.

« Ça fait du bien d’atteindre ses objectifs »

Au coup de sifflet final, quelles émotions te gagnent toi et tes coéquipiers ?

Un sentiment de bonheur, parce que ça fait du bien d’atteindre ses objectifs avec cette saison qu’on a faite. C’est magnifique de pouvoir relâcher cette pression de cette manière, en étant promu. Il y a de l’émotion aussi. Le stade était plein, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça avec le Covid. Il y a eu l’envahissement du terrain. On ne savait plus où on était dans toute cette foule. Le bonheur dans les yeux de tout le monde, on se prend tous dans les bras, bref l’instant était magique.

L’année prochaine tu vas retrouver un championnat que tu as déjà connu, penses-tu pouvoir apporter ton expérience aux autres ?

Evidemment, depuis que je suis au club je fais tout pour apporter cela. Il y a d’autres joueurs d’expérience comme moi dans l’effectif, et le club va sans doute en recruter encore. Après, c’est vrai qu’il y a des plus jeunes, je vais essayer de les aider à franchir ce palier. On sait que la saison prochaine sera difficile avec la nouvelle réforme et les six descentes. A nous de savourer maintenant puis de bien préparer la prochaine saison. On sait que le départ dans ce genre de championnat est très important.