Après le vote de quelques modifications réglementaires, celles sur l’article 66 étaient largement attendues ce vendredi soir lors de l’assemblée générale de la Ligue Atlantique. Et le débat fut plutôt animé avec la prise de parole de nombreux présidents de club.

Georges Jouy, le vice-président délégué de l’instance régionale, a tout d’abord expliqué les modifications de cet article du règlement générale de la LAF qui impose des contraintes aux clubs lorsqu’elles veulent monter d’un niveau. « La notion « école de football » va sortir du texte car la création du « Label Jeunes » de la Fédération entraîne la suppression des « Labels école de football », a-t-il expliqué. Ensuite, les obligations d’avoir trois équipes jeunes de U12 à U19 en Division d’honneur va être assouplie puisque ce sera trois équipes jeunes dont deux de foot à 11. Et les amendes ont été supprimées. »

La Ligue Atlantique n’a néanmoins pas voulu toucher à son principe de dissolution des groupements de jeunes pour tout club accédant à l’élite régionale. Ce qui a provoqué quelques réactions.

« C’est l’équité sportive qui est en jeu ! »

Ligue Atlantique. L'article 66 fait débat à l'assemblée générale
« On est en groupement depuis dix ans et nos jeunes jouent à leur niveau grâce à ce groupement, a rappelé Patrick Retailleau, le président de l’US La Baule Le Pouliguen. On veut de la qualité donc on réunit nos joueurs avec les clubs voisins pour essayer de les faire jouer le plus haut possible. Si on veut monter en DH, il faudrait donc qu’on ait nos propres équipes avec des gamins qui joueraient à un niveau plus bas ? Ce n’est pas forcément logique. »

Philippe Mabit, le président du FC Montaigu, est aussi monté au créneau puisque son club est en attente de validation de sa montée au sein de l’élite régionale à cause de l’article 66. « Le risque est de perdre de la qualité chez les jeunes en plus de devoir se mettre en conformité dès qu’on est en DRS sous peine de ne pas pouvoir monter si notre équipe fanion fait une bonne saison. »

Le débat a été plus loin suite à l’intervention d’Alain Cauet, président de l’US Sainte-Luce-sur-Loire. « Il y a une donnée qui n’est pas prise en compte, celle des bassins de population. Pour les clubs ruraux, c’est plus difficile d’engager seul des équipes de jeunes. Et au delà de la contrainte de cet article 66, c’est l’équité sportive qui est en jeu ! »

« C’est un vrai cancer car j’y passe toute mon énergie ! »

L’émotion est montée d’un cran avec lorsque le président de Saint-Aubin-de-la-Plaine (Vendée), dont l’équipe première n’a pas le droit de monter en Première division de District depuis deux ans, a pris la parole. « On a une commune de 500 habitants avec une école de foot mais je ne peux pas avoir de U13 pour l’instant. On aurait pu aller chercher des joueurs sur les clubs alentours pour se mettre en conformité mais ça aurait été une catastrophe ! Le règlement est inadapté à notre commune. C’est un vrai cancer car j’y passe toute mon énergie ! »

Il a même fallu l’intervention d’Alain Durand, le président de la Ligue, pour calmer le débat… ce qui n’a pas empêché les représentants des clubs de voter la nouvelle mouture de l’article 66 à 77,13 % (998 voix sur 1284).