Certaines valeurs se perdent aujourd'hui comme peuvent en témoigner de nombreux techniciens.
(Photo Adobe Stock)

Le football français compte plusieurs dizaines de CTS, que ce soit au niveau national ou régional. Leur changement de statut pose de nombreuses questions.

Les Jeux Olympiques de Rome ayant été désastreux pour le sport français, le Général De Gaulle a décidé en 1961 de renforcer la formation au sein des diverses fédérations en développant les postes de Conseillers Techniques Sportifs (CTS). Rémunérés par l’Etat, avec un statut de fonctionnaire, ils sont aujourd’hui plusieurs dizaines à la Fédération Française de Football et dans les treize Ligues.

Vendredi 7 septembre, une lettre de cadrage destinée au Ministère des Sports a été dévoilée, demandant d’« appliquer un schéma d’emplois de moins 1 600 ETP (équivalent temps plein) au cours de la période 2018-2022 ». Le mouvement sportif a immédiatement réagi, jugeant cette nouvelle très inquiétante. Mais ce lundi, la nouvelle Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, s’est voulue rassurante. « Il n’est pas question de licencier les CTS, a-t-elle précisé dans un entretien à L’Equipe. Ce qui change pour eux, c’est leur statut : ils ne seront plus forcément fonctionnaires. »

« Le sport est un atout sociétal et économique !»

Ce qui veut dire entre les lignes que l’Etat pourrait licencier les CTS qui seront ensuite pris en charge par les Fédérations ou les Ligues. « Ça aurait sûrement un sacré coût pour les instances » souligne un élu régional, même s’il avoue « que le sujet n’a pas été évoqué pour le moment car les informations ne sont pas encore très claires ».

Que ce soit dans le football ou les autres sports, c’est la formation qui est en jeu. « On veut montrer que le sport compte, que c’est un atout sociétal mais aussi un atout économique, précise Denis Masseglia, le président du CNOSF. Le sport n’est pas une charge ! Il ne suffit pas de louer l’action des clubs, il faut les soutenir. » Et cela passe par un encadrement fédéral et régional de qualité.

Jérome Bouchacourt