Le terrain d'Andrezé dans le Maine-et-Loire. (Photo André Paquereau)

Avec des restrictions d’eau sur une grande partie du territoire, de nombreux terrains ne sont plus arrosés. Ce qui inquiète les clubs avant le début de saison.

Pour Andrezé Jub Jallais, la reprise des entraînements a un goût amer. Le club du Maine-et-Loire – qui possède plusieurs équipes au niveau régional – ne peut en effet pas s’entraîner sur ses terrains habituels, impraticables à cause de la sécheresse. S’il peut utiliser le terrain synthétique de Jallais, il est obligé de libérer pour un club voisin un jour par semaine. Pas simple pour caser ces quelques 450 licenciés dans les prochaines semaines.

« Je ne vois pas comment on pourra débuter la saison sur un terrain dans un tel état, assure un ancien dirigeant du club des Mauges. Les autres années il était bien vert en août, car il y a normalement une réserve d’eau prévue à cet effet et un arrosage intégré. Mais cette année, pas d’arrosage, seule une dérogation a été accordée pour l’hippodrome, et les courses hippiques de Beaupréau ! » Les Pays de la Loire sont une des régions les plus touchées de l’Hexagone avec de nombreux bassins en état de crise (voir carte ci-dessous). Le comité directeur de la Ligue s’est d’ailleurs réuni lundi soir pour évoquer le sujet.

Quatre tours de coupe de France en six semaines

« On a pensé déplacer les matchs sur des terrains synthétiques, mais ce n’est pas évident de demander à des communes accueillir des clubs qui ne sont pas les leurs, explique Didier Esor, le président de la Ligue. Il serait possible d’avancer les matchs si besoin, ou de jouer le mercredi, mais le timing est très serré sur la coupe de France où on n’est pas maître des dates. »

Le troisième tour est en effet imposé par la Fédération Française de Football. Et il a été avancé d’une semaine (11 septembre) par rapport aux dernières saisons à cause de la coupe du Monde qui se déroule du 20 novembre au 18 décembre au Qatar. Quatre tours de la coupe de France auront même lieu en six semaines entre le 11 septembre et le 16 octobre.

Légende : Vigilance ; Alerte : Alerte renforcée ; Crise


Des entraînements arrêtés jusqu’en septembre

En Normandie, c’est aussi très compliqué avec des clubs inquiets. « On ne pourra jamais jouer à domicile le 27 août pour la reprise du National 3, s’inquiète Thibault Deslandes, le président du FC Saint-Lô (Manche), auprès de France 3 Normandie. On sera obligé d’aller sur un synthé voisin et donc pas de billetterie, pas de buvette. Un jour comme celui-là c’est pour nous un gros billet qui rentre dans la caisse et ce sera ça encore en moins dans notre trésorerie. » Sans arrosage, la pelouse du stade Louis-Villemer commence sérieusement à se détériorer.

De la pluie est annoncée la semaine prochaine sur une grande partie de l’Hexagone. Mais pas certain que ça soit suffisant pour raviver de l’herbe grillée jusqu’à la racine sur de nombreux terrains. « Pour éviter que nos jeunes joueurs se blessent sur un terrain très sec, j’ai décidé d’arrêter les entraînements jusqu’en septembre, a confié Zaheir Mekki, le président du FC Grand Charmont, à France Bleu Belfort. Les tournois reprennent à cette période. Je verrais à ce moment-là s’il faut faire une demande de dérogation, ou alors si nous pouvons retarder les compétitions. »

Vers un report du début de certaines compétitions ?

Daniel Rolet, le président du district du Doubs et du Territoire de Belfort, n’est pas contre un report des compétitions mais il a précisé à la radio régionale que ce sera discuté entre tous les acteurs du football départemental. En Pays de la Loire, le début des championnats régionaux – prévu les 17 et 18 septembre – ne sera pas décalé.

« Il n’y aura pas de report général car on a quand même beaucoup de terrains synthétiques mais on sera attentifs aux situations particulières des clubs, souligne Didier Esor. Concernant la coupe de France, on a encore un peu de marge car il reste plus de 15 jours (le premier tour est prévu le dimanche 28 août, N.D.L.R.). On a contacté tous les clubs pour savoir si leur terrain serait praticable afin de pouvoir anticiper. » Des clubs qui sont vraiment inquiets pour ce début de saison, avec des conditions d’entraînement très particulières à cause de terrains impraticables.

Jérome Bouchacourt