Article de notre partenaire Métro-Sports. Le 24 mars, la Fédération Française de Football annonçait officiellement l’arrêt des compétitions amateurs. Pas une énorme surprise mais le coup de sifflet final tant attendu a donc enfin été donné… à part pour les championnats N2 et D2F, simplement annoncés comme « suspendus » pour le moment. Pour le National 3, la saison sera donc blanche. Nous sommes allés à la rencontre de quelques techniciens de la poule AURA pour avoir leur ressenti sur cette décision.

La crise sanitaire en France n’en finit pas et le président de la République Emmanuel Macron pourrait annoncer un durcissement des mesures ce mercredi soir. Concernant la pratique du football amateur, la solution semblait prévisible, malgré une Coupe de France qui s’est maintenue bon gré mal gré et alors que la quasi intégralité des autres fédérations sportives avaient déjà annoncé depuis plusieurs semaines l’arrêt des compétitions amateures. Les nombreuses journées restantes à disputer ne permettaient pas de terminer ne serait-ce que la phase aller des championnats.

« On a bien vu que la situation ne s’améliore pas du tout, au contraire. Donc c’est normal d’arriver à cette situation. », constate Cédric Rullier, l’entraîneur du Chambéry Savoie Football. Un constat partagé par son homologue du Thonon Evian GG FC Helder Esteves qui lui aussi « s’attendait » à cette décision de la FFF.

Pas une surprise, donc, mais la déception reste malgré tout présente chez les techniciens. « C’est vraiment dommage, on espérait jouer les premiers rôles dans ce championnat, mais on relativise, il y a des choses plus graves, c’est tout de même un coup d’arrêt dans l‘évolution de notre club. », explique ainsi Esteves, alors que son, promue en N3 cette saison, affichait en effet de grosses ambitions l’été dernier.

Une obligation de se ré-inventer

Était-ce donc la seule solution envisageable ? Les entraîneurs évoquent des alternatives, à l’image de Cédric Rullier. « D’abord, on nous avait parlé de play-offs. Cela semblait intéressant et cela nous motivait. On entendait beaucoup de bruits de couloir. Les rumeurs allaient dans ce sens. Donc on s’y était préparé. ».
Cependant, au vu de la situation actuel et d’un potentiel re-confinement à venir, cette solution paraît logique à Helder Esteves. « Maintenant, c’est sûr que c’est de toute façon trop tard et que la solution qui a été prise et la dernière qu’il reste. »

A l’image de la crise sanitaire qui perturbe tout ce que nous connaissons, le foot et plus généralement le sport, ont été fortement impactés. « En termes d’état d’esprit, à l’image de la situation sanitaire, on est passé par un peu toutes les émotions. », concède Cédric Rullier qui comme ses homologues à dû se ré-inventer, tant bien que mal, avec son équipe de Chambéry. « On devait s’adapter en permanence en fonction des différentes annonces sanitaires. Les séances que nous faisons actuellement sont plus centrées sur les joueurs. On travaille individuellement. Le but est que chaque joueur soit prêt afin que, lorsqu’on a le droit, on puisse travailler en groupe et reformer un collectif. ».
Helder Esteves complète : « il faut être assez inventif et mentalement, c’est une masse de travail considérable. »

Préparer la saison prochaine

La situation est inédite et les équipes sont impactées de différentes manières. Certaines tentent de positiver et profitent de ce temps pour mettre des choses en place pour l’an prochain comme nous l’explique Cédric Rullier : « Maintenant, on a du temps pour travailler pour la nouvelle saison. On peut se pencher sur notre bilan de début de championnat, même si ce n’est pas réellement un bilan étant donné qu’il y a eu trop peu de matchs, (5 matchs : 2V/ 3D). On fait le point, on voit ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné, les bonnes choses, les mauvaises….Les joueurs sont restés motivés, et maintenant on a hâte d’enclencher la prochaine saison. ».

D’autres, à la différence, ont plus de mal. Helder Esteves : « L’état d’esprit de l’équipe n’est pas très bon. Nous sommes en manque de compétition. L’aspect mental n’est pas simple et surtout pour les jeunes joueurs. C’est inédit comme situation et cela perturbe leur développement. C’est à l’image de leur situation actuelle dans la société, ce n’est pas simple. Tout le monde est un peu bouleversé, on a du mal à se projeter, surtout dans notre milieu qui est un intermédiaire entre professionnel et amateur. Actuellement, tout le monde est au chômage partiel. On commence à préparer la nouvelle saison en espérant qu’on retrouve une certaine normalité. »

Frédéric Sougey