Photo Jérôme Bouchacourt @ Sports Média

Entre un budget qui va être revu à la baisse et moins d’attraction pour les clubs, l’élimination des Bleus n’est pas une bonne nouvelle pour la FFF.

Ce mardi matin, c’est la déception qui prime après l’élimination des Bleus en huitième de finale de l’Euro 2021 face à la Suisse (3-3, 4-5 tab). On ne va pas refaire le match, ni de parler technico tactique. ce n’est pas la peine de jeter la pierre sur Didier Deschamps pour sa défense à trois en première période ou encore sur Kylian Mbappé pour ce dernier tir au but loupé. Ce n’est pas le débat.

Le 4 juin dernier, lors de l’assemblée fédérale, Philippe Diallo avait présenté le budget prévisionnel de la Fédération Française de Football en s’appuyant sur « des hypothèses budgétaires prudentes ». Concernant l’Euro 2021, le trésorier général de la FFF avait tablé sur une participation aux quarts de finale. Un moindre mal pour une équipe qui est championne du Monde en titre. « Si on va en demi-finale, le budget sera même proche de l’équilibre » nous avait confié un élu fédéral.

27 millions d’euros en cas de succès !

Ce budget prévisionnel prévoyait une balance négative de de 5,7 millions d’euros. Avec l’élimination des Bleus en huitième de finale, elle sera vraisemblablement plus importante. Et il faudra faire de nouvelles coupes budgétaires. La participation à l’Euro va rapporter 9,25 millions d’euros auxquels vont se rajouter un million pour la victoire contre l’Allemagne, un autre million pour les deux matchs nuls face à la Hongrie et au Portugal (500 000 euros x2) ainsi que 1,5 million d’euros pour la participation au huitième de finale. Soit 12,75 millions d’euros.

A cette somme, il faut retrancher 30% qui reviennent aux joueurs de l’équipe de France pour les primes. Celles-ci sont automatiquement versée dès que l’équipe de France se qualifie pour les huitièmes de finale. Objectif initial de la FFF, un quart de finale aurait permis d’engranger 2,5 millions d’euros supplémentaires (6,5 millions d’euros pour une demi-finale, soit 2,5 + 4).

Mais Philippe Diallo rêvait sûrement d’un succès des Bleus qui lui aurait permis d’inscrire une ligne de quelques 27 millions d’euros dans son budget ! Car comme l’a souligné Noël Le Graët le 4 juin à l’assemblée fédérale, « avec la coupe de France, l’équipe de France est le poumon économique de la FFF ». Mais le problème n’est pas seulement financier pour la Fédération Française de Football.

Une élimination des Bleus qui fragilise Noël Le Graët

Tout d’abord, le service marketing aura certainement plus de difficultés pour négocier des contrats de partenariat ces prochains mois avec cette élimination des Bleus en huitièmes de finale. Ensuite, un bon parcours de l’équipe de France était attendu par les 13 500 clubs – mais aussi par les Ligues et les Districts – afin d’enrayer la chute des licenciés. C’est loupé ! Et les premières réactions entrevues ce matin ne sont pas forcément très positives.

Enfin, cette élimination des Bleus n’est pas une bonne nouvelle pour Noël Le Graët. Le président de la FFF aime rappeler le bilan sportif et notamment le titre de champion du Monde 2018. Comme ce fut le cas lors de son discours à l’AG élective du 13 mars dernier. Le manque de prise de décision de ces dernières semaines – notamment sur la fin des championnats de National 1, D1 Féminine et D1 Futsal – a d’ailleurs laissé pantois de nombreux élus dans les Ligues et Districts qui pensent – à juste titre – que certains cadres salariés ont pris le pouvoir au 87 Boulevard de Grenelle.

Budget en déficit, résultats en berne, dynamique négative, plan social mal goupillé … Il va falloir que les instances du football français se retroussent les manches afin d’éviter une véritable catastrophe industrielle !

Jérome Bouchacourt