Florian Halgand
Florian Halgand raconte la semaine passée avec la Covid-19. (Photo Lisa Paquereau)

Entraîneur de Saint-Pierre Montrevault, dans le Maine-et-Loire, Florian Halgand a été confronté à la Covid-19 cette semaine. Il raconte ce moment compliqué.

Depuis le début de la saison, de nombreux clubs sont touchés par des joueurs testés positifs à la Covid-19. Entre des matchs reportés et la fermeture des installation durant plusieurs jours, c’est très compliqué à gérer pour les techniciens. L’un d’entre-eux nous raconte son quotidien avec la pandémie.

« J’avoue que cette semaine, j’ai plutôt été chef de service de dépistage Covid qu’entraîneur de football. On s’attendait à avoir des cas positifs au vu de la situation autour de Montrevault-sur-Evre (Ancenis, Beaupréau, Varades), mais absolument à gérer les cas contacts qui sont finalement le vrai problème du déroulement de la compétition sans risque sanitaire. Toute cette histoire pour nous commence le dimanche 6 septembre au soir après notre deuxième tour de Coupe de France à Boufféré.

Mon capitaine me contacte pour m’informer qu’il vient d’être informé par la CPAM, pour dire qu’il a été en contact dans le cadre privé avec une personne positive au Covid 19, il doit ainsi se faire dépister dans la semaine. Par prévention, il ne s’entraîne pas le mardi et le mercredi pour protéger ses partenaires. Mon arrière latéral gauche, m’informe le lendemain qu’il est dans la même situation et qu’il doit se faire dépister. Il ne s’entraîne pas de la semaine non plu. Le dépistage de mon capitaine est négatif au Covid et peut reprendre l’activité par l’entraînement avec le groupe ligue le vendredi 11 septembre.

Nous apprenons le samedi 12 septembre en fin de journée, sur notre latéral est positif au COVID-19, nous prenons les protocoles en place fourni par la ligue, et cela ne doit pas changer notre organisation et la compétition. Officiellement 3 cas positifs sont demandés. Nous présentons à St Luce le 13 septembre, en appliquant les gestes barrières dans les limites d’un sports collectif, comme nous l’avions fait la semaine passée à Boufféré. Nous convenons avec les garçons de tous faire le test dans la semaine qui arrivent afin de se garantir de sa présence pour le 3ème tour de Coupe de France le dimanche suivant.

Tout l’effectif mis en arrêt de travail

La notion de cas contact est soulevé dans mon cadre professionnel le lundi 14 septembre matin (travaillant auprès de personnes fragiles), je cherche à contacter la CPAM du Maine et Loire et de Loire-Atlantique. Pas de réponse, notre situation club n’est pas encore rentré dans les données de la CPAM personne ne peut rien faire. Les premiers garçons se font tester dès le lundi matin ou prennent des rendez-vous (je tiens à les féliciter d’ailleurs car ils ont tous été extrêmement précautionneux, rapide dans cette situation et tous ont été testés).

Le mardi 15 septembre, alors que la veille je n’arrive à avoir personne de la CPAM pour s’occuper de notre situation, j’ai trois fois la CPAM du Maine et Loire et quatre fois la CPAM de la Loire Atlantique, bilan l’ensemble de l’effectif présent à Boufféré (joueurs et dirigeants) sont contacté et mis en arrêt de travail jusqu’à résultats de leurs tests, car tous considérés en cas contact.

La décision est prise de suspendre l’activité du club pour trois jours afin de prévenir de tout risques de propagation, ayant des joueurs éducateurs auprès des plus jeunes. J’informe immédiatement le club de Boufféré, de St Luce et de la Roche/Yon Eso (adversaire en coupe de France) de notre situation. Personnellement, je me fais tester l’après-midi.

Le Mercredi 16 septembre et jeudi 17 septembre, les premiers joueurs présentent des résultats négatifs, nous en sommes forcément heureux, il nous manque encore quelques résultats, mais nous imaginons pouvoir reprendre notre activité le vendredi et jouer en compétition le dimanche.

Un joueur négatif puis positif !

Vendredi 18 septembre, notre capitaine testé négatif une semaine auparavant est positif au COVID-19. Ainsi il a été contaminé par notre latéral gauche le dimanche 6 septembre, sans doute lorsqu’il se sont changés l’un à côté de l’autre dans les vestiaires, pas d’autres moments justifieraient la transmission du virus entre ces deux joueurs. L’ensemble de l’effectif présent à Sainte-Luce se retrouve dans la même situation qu’en début de semaine cas contact, car les tests passés la semaine sont nuls, pour ce nouveau cas positif.

Le club prend la décision d’isoler l’ensemble des joueurs du groupe ligue en ne reprenant pas l’activité, ainsi le report du match de coupe de France est demandé afin de ne pas risquer de continuer à propager le virus. Nous contactons de nouveaux Ste Luce pour les avertir du risque. J’ai également Julien Siclon entraineur de la Roche/Yon avec qui nous échangions quotidiennement pour l’informé, je le remercie de sa compréhension dans cette situation. La difficulté dans tout cela c’est le délai de 7 jours pour que les tests puissent avoir lieu. Cela crée une vraie problématique dans le timing et la gestion des cas contact.

Notre situation devrait pouvoir s’éclaircir en fin de semaine prochaine, en effet l’ensemble des joueurs en contacts plus ceux ayant pu s’entraîner ou jouer avec les cas contacts sont isolés sur une douzaine de jours au total et ne pourront donc transmettre le virus. C’est une expérience riche à partager. J’invite les clubs, à éviter de créer des cas contacts dans leur effectif. En effet nous ne pouvons empêcher et savoir qui a le virus ou non, mais nous pouvons tous prendre les mesures nécessaires pour éviter de créer ces cas contacts, si nous voulons tous vivre et poursuivre notre pratique du football ! »

Jérome Bouchacourt