« Le National, c’est un championnat qui ne sert que pour les clubs qui ont l’ambition de monter en Ligue 2 ! »
Stéphane Mottin a côtoyé la troisième division française avec Angers Sco lors de la saison 2001-2002. L’actuel entraîneur des Voltigeurs Châteaubriant a même été près de retrouver ce championnat avec Avranches. Son sentiment n’est pas isolé puisque beaucoup de dirigeants et de techniciens se posent des questions sur cette antichambre de l’élite où un club ne reste en moyenne que deux ans et demi !

Depuis sa création en 1997, dix-huit clubs se sont retrouvés relégués pour des problèmes financiers. Des clubs comme Strasbourg, Le Mans, Toulon, Cannes ou encore Rouen ont été victimes de cette division. Cette saison, outre l’USJA Carquefou qui pourrait ne pas repartir, deux ou trois autres clubs semblent en grandes difficultés financières, selon nos informations.

« On n’a pas un sou à mettre dans le National ! » a d’ailleurs déclaré Noël Le Graët au président carquefolien Michel Auray au mois de mars dernier. On ne peut donc pas décemment demander à des clubs de jouer le vendredi soir, comme la Ligue 2, avec les mêmes contraintes que des clubs professionnels… tout en ne leur allouant que 180 000 euros par an !

Interrogée sur le sujet, la Ligue de Football Professionnel botte en touche. Mais la solution n’est-elle pas de créer une véritable troisième division professionnelle qui aurait enfin les moyens d’exister et de se développer ? Ce n’est apparemment pas l’avis de certains clubs pros qui devraient ainsi partager l’énorme gâteau issu des droits télévisuels.

Un avenir qui ne passe que par la LFP !

Aujourd’hui, c’est donc la Ligue de Football Amateur (LFA) qui gère le National… avec très peu de moyens. Les clubs ne peuvent se retourner que vers les collectivités locales ou les partenaires privés pour exister. Au contraire de leurs homologues de Ligue 2 qui touchent au minimum trois millions d’euros par saison !

« J’ai calculé que chaque club de National devrait avoir 600 000 euros de subvention de la FFF pour pouvoir vivre normalement » assure Michel Auray qui a même donné son dossier à Noël Le Graët. « Je suis sûr qu’il l’a encore » ironise d’ailleurs le président de l’USJA Carquefou. En prenant les quinze clubs « amateurs » du National, cela représenterait neuf millions d’euros… une somme dérisoire par rapport aux 577 millions qui ont été distribués aux clubs de Ligue 1 (489 millions) et Ligue 2 (88 millions) à l’issue de la saison 2012-2013 !

L’Allemagne a fait le pas en 2008 en créant une véritable troisième division professionnelle, ce qui a largement profité aux clubs. Et seule cette solution, avec une compétition gérée par la LFP, serait viable à moyen terme pour le National. Surtout que les instances du football demandent aux clubs de National de passer en société anonyme. Le Poiré-sur-Vie a d’ailleurs fait le pas en juillet 2013.

L’avenir du National ne passe donc que par une gestion professionnelle et une meilleure exposition. Sinon, il continuera d’être un cimetière pour les clubs amateurs !