Les bénévoles sont très importants pour les clubs et il est important de les mettre en valeur !
(Image Adobe Stock)

La Fédération Française de Football a décidé de généraliser la demande d’extrait de casier judiciaire pour les dirigeants.

L’été dernier, Orvault SF (Loire-Atlantique) avait reçu le CV d’un éducateur qui souhaitait rejoindre le club. Mais après renseignements, le président Florent Thomas avait appris que cette personne avait été condamnée
pour des attouchements sexuels sur des enfants
. Prévenue, la Ligue des Pays de la Loire avait alors « immédiatement bloqué toute possible demande de licence ».

La Ligue des Pays de la Loire avait d’ailleurs instauré une attestation d’honorabilité pour tous les éducateurs bénévoles. Une mesure néanmoins jugée insuffisante. Comme l’a annoncé RTL vendredi, la Fédération Française de Football va expérimenter, selon le souhait du Ministère des Sports, la vérification des casiers judiciaires pour les dirigeants bénévoles, ce qui est déjà le cas pour les éducateurs diplômés.

« Concrètement, c’est pouvoir fournir les données relatives à nos licenciés aux autorités de l’Etat, qui opéreront ensuite un croisement avec le fichier des auteurs d’infractions sexuelles, a expliqué Pierre Samsonoff, le directeur de la Ligue de Football Amateur (LFA) à nos confrères de la radio nationale. C’est pour s’assurer qu’aucun de nos licenciés ne fait l’objet d’une mesure d’interdiction de contact avec les mineurs. » Une mesure que vous avez d’ailleurs largement plébiscitée dans notre sondage Facebook.

Une volonté de protéger les enfants

Si cette mesure doit mieux protéger les enfants, deux problèmes se posent tout de même. Le premier, c’est les dirigeants non licenciés. « On sait très bien que dans la pratique, les gens qui ont un engagement occasionnel dans les clubs ne prennent pas tous des licences, précise Pierre Samsonoff. Un de nos objectifs est donc de travailler sur la prise de licence de dirigeants. »

L’autre problème vient des dirigeants qui n’ont pas de casier judiciaire. Comme c’est le cas à Issé (Loire-Atlantique) où un éducateur bénévole du club de football a été interpellé le 19 février pour attouchements sexuels sur des jeunes filles dans les vestiaires. Une information judiciaire a été ouverte pour « agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans » et « corruption de mineurs de moins de 15 ans ». Et cette personne, placée en détention provisoire, était inconnue de la justice.

Une expérimentation de cette mesure va être effectuée par la Ligue du Centre Val de Loire avec ses 14 500 licenciés bénévoles. « Nous avons une responsabilité sociale et nous devons l’assumer, a indiqué Antonio Teixeira, le président de l’instance, à nos confrères de France 3. Aujourd’hui nous voulons aller plus loin. Les parents doivent pouvoir nous confier leurs enfants sans a priori. » Toutes les autres fédérations devraient ensuite être impactées, comme le préconise le Ministère des Sports qui annoncera ce mardi 2 avril les modalités de mise en place de cette mesure.

Jérome Bouchacourt