Laurent Peyrelade veut s'appuyer de l'état d'esprit qui a permis à son groupe de monter en National.
Photo Rodez Aveyron Football

C’est la reprise pour le National 1 ! Notre rédaction vous propose chaque jour l’interview d’un entraîneur pour lancer la saison.

Repêché à l’issue de la saison 2015-2016, Rodez vient de connaître la joie d’une montée en National. Laurent Peyrelade compte donc profiter pleinement de cette saison en respectant les valeurs du club pour stabiliser le club au troisième échelon national.

Laurent, il y avait de l’impatience à reprendre le chemin des terrains après avoir connu une grande saison et cette montée en National ?
« Oui j’avais envie de reprendre, de retrouver les terrains. On change d’univers, on va découvrir de  nouveaux horizons. Mais la coupure a été très, très bonne car la saison dernière a été épuisante. Le souci, c’est que les gens pensent que tu vas gagner un championnat 3 mois avant sa fin. Ce n’est pas aussi simple et c’est souvent beaucoup plus compliqué de terminer le travail. »

Le mercato a été plutôt calme pour Rodez ?
« L’objectif s’était de garder le groupe qui a fait la montée. Je pense que tous les joueurs qu’on voulait garder, nous les avons conservés. Ils méritaient d’y aller. Je ne sais pas si nous avions les meilleurs joueurs du groupe D de CFA mais sur le plan humain c’était top, l’une de nos forces et c’était hors de question de la gâcher pour faire face à ce championnat de National 1. De toute façon, on ne peut pas arriver avec toute notre expérience car on n’en a pas. Autant venir avec toute notre envie et notre courage. Il faudra que l’on se mette au niveau très vite pour ne pas être décroché dans la course aux points et connaître une année sympa. La clé est de savoir à quel niveau de souffrance collective nous allons pouvoir nous hisser pour pouvoir durer à ce niveau. Si mes hommes sont prêts à faire beaucoup d’efforts les uns pour les autres, nous n’aurons pas de désillusions. Il faut que chaque joueur soit dans l’aventure collective et non dans son projet personnel. »

« On a besoin que le joueur s’inscrive dans la durée. »

Promu, quelles sont vos ambitions pour ce retour en National ?
« On va dire un maintien ambitieux comme le dit l’expression couramment utilisée désormais. C’est la phrase classique de l’entraîneur (rires). Je ne parle pas forcément d’objectif chiffré. J’ai envie qu’on se donne vraiment. On a souffert dans nos chairs, parfois dans nos têtes pendant 2 ans à la fois parce qu’on est descendu mais aussi parce qu’on est remonté. J’ai pas du tout, mais pas du tout envie de revivre ça. Il faut qu’on soit compétiteur. »

Est-ce que le club est prêt à retrouver le National ?
« Chaque époque est différente. Nos structures de fonctionnement sont magnifiques. On a un stade, des terrains d’entraînements, un public, le club est bien structuré en interne. Après est ce que notre modèle économique est viable en national c’est autre chose et on pourra le savoir qu’à la fin de saison. Il va en tout cas falloir être costaud car quand on regarde les équipes qui montent, on se dit qu’il va falloir s’accrocher. On se demande où est l’erreur rien qu’en regardant la qualité des promus (Cholet, Entente SSG, Grenoble et donc Rodez). »

« Nous ne sommes pas là pour copier le projet des autres. »

Justement le modèle rodézien vous le définissez comment ?
« On ne fait aucune folie, c’est très sobre. On essaye de trouver des joueurs qui correspondent au profil de notre région et qui entrent dans notre économie. Nous avons pris deux joueurs, on va peut être en prendre deux autres (au milieu de terrain et un défenseur central gauche) donc on ne fait vraiment pas n’importe quoi. Nous avons beaucoup de joueurs qui sont au club depuis longtemps. L’idée, c’est de ne pas avoir trop de prêts car justement ça ne nous correspond pas. On a besoin que le joueur s’inscrive dans la durée. Je ne vois pas comment on peut travailler sur du moyen terme. Je ne veux pas faire du dépannage. Maintenant est-ce que l’économie du National nous obligera pas à en passer par là… je ne sais pas. Mais en tout cas ce n’est pas l’idée première du club et du coach. »

Est-ce que c’est envisageable de penser que Rodez visera un jour autre chose que le maintien en National ?
« Franchement, je n’en ai aucune idée. A la même période il y a un an on était en CFA 2 donc c’est trop compliqué de se projeter. Il faut en tout cas construire dans la durée. Après la descente (et finalement le maintien) le club aurait pu changer de coach, la moitié du groupe… Ca n’a pas été le cas et il a été récompensé. On va continuer ainsi en sachant très bien qu’on n’aura pas les moyens de Cholet, de Grenoble ou l’identité de Lyon Duchère ou de Béziers par exemple. Nous ne sommes pas là pour copier le projet des autres. Je ne me cacherai jamais derrière le fait que l’on a moins de moyens que les autres. On a peut être pas d’argent mais on a des idées. »

Jérome Bouchacourt