L’AS Belle-Île menacée de disparition

« On a quand même de la chance au niveau des seniors. Le club a déjà connu la D1 mais je pense que ce serait compliqué pour nous d’aller plus haut, surtout au niveau logistique. » En août dernier, Anthony Giard nous confiait les difficultés de son club dans un dossier sur le football dans les Îles du Ponant. Après la montée en Première division de District du Morbihan et une fête réussie pour les 80 ans du club, le président de l’AS Belle-Île a désormais un gros souci à gérer.

La Communauté de communes de Bell-Île (CCBI) a en effet annoncé son intention de facturer une location aux clubs de sport qui utilisent le complexe sportif du Gouerc’h à partir de la saison prochaine. « C’est une décision unilatérale à vocation uniquement financière qui remet en cause l’existence même du club, au lendemain de ses 80 ans, a souligné Cédric Morhedec, le trésorier de l’ASBI. Nous avons interrogé le secrétaire et le président du district de football du Morbihan qui sont restés stupéfaits de cette information, ce type de pratique n’existant que dans le football professionnel. »

L’AS Belle-Île doit déjà faire face à des frais de transport conséquent de par sa position insulaire – « le car qui nous attend à Quiberon pour emmener nos deux équipes seniors vers leurs destinations respectives nous coûte 11 500 euros par an » rappelait Anthony Giard en août dernier – cette décision de la communauté de communes pourrait porter un coup fatal à l’ASBI.

« De façon synthétique, le calcul prévisionnel du coût de cette location démontre que l’association est condamnée à l’échéance 2016, privant ainsi 167 adhérents et toute l’île de leur club, ajoute Cédric Morhedec. Avec cette nouvelle décision, les élus de la CCBI font mourir une association de sport populaire à Belle-Île. »

Il ne reste plus qu’au club à faire comprendre aux instances bellîloises l’impérieuse nécessité de ne pas mettre en place cette location du complexe sportif du Gouerc’h. Et ce n’est pas gagné d’avance.