Formation arbitres féminines 4
La formation des arbitres (ici une session féminine en Pays de la Loire). (Photo Jérôme Bouchacourt)

Avec une baisse récurrente des arbitres amateurs depuis cinq ans, le chantier de la FFF est immense. Et il est grand temps de le lancer !

Lors de la saison 2016-2017, la Fédération Française de Football comptait 25 327 arbitres. Un record ! Mais depuis cinq ans, ce nombre ne cesse de baisser avec 23 655 arbitres la saison dernière, soit 1 672 en moins. Depuis le mois de septembre 2020, la chute est encore plus significative puisque seulement 20 435 arbitres sont licenciés cette saison. La faute à des formations qui n’ont pas eu lieu ces derniers mois. Mais le mal est tout de même profond et l’arbitrage amateur est un gros chantier pour la FFF.

« Il y a deux piliers incontournables qui sont la protection des arbitres ainsi que la formation initiale et continue, explique Jean-Claude Lefranc, le nouveau président de l’Union Nationale des Arbitres de Football (UNAF). Il devient indispensable que la Fédération aggrave le barème disciplinaire, c’est le plus important. Il faut mettre en place des sanctions collectives comme le retrait de points afin d’être plus dissuasif. Quand un joueur marque, c’est pour son équipe. Quand un joueur agresse un arbitre, il ne faut plus parler d’acte isolé ! » Le barème disciplinaire avait déjà été revu à l’été 2017 avec des sanctions plus lourdes.

L’autre cheval de bataille de l’UNAF est la formation des arbitres. « Il faut mettre des moyens supplémentaires, assure Jean-Claude Lefranc. Tout d’abord dans la formation initiale avec des ressources humaines professionnelles qui, dans les Districts, forment les jeunes arbitres. Car on ne peut pas tout demander à des bénévoles. Mais il faut aussi renforcer la formation continue afin d’avoir une hausse de la qualité de l’arbitrage. Je pense qu’il faut aussi développer les référents arbitre dans les clubs. »

Des groupes de travail pilotés par Saïd Ennjimi et Eric Borghini

Lors du dernier bureau exécutif de la Ligue du Football Amateur (BELFA), le 6 avril, un groupe de travail sur les dispositions réglementaires a été formé. Il est piloté par Saïd Ennjimi, président de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine et ancien arbitre international. Des propositions devraient donc être faites rapidement au Comité exécutif de la FFF. Le sujet de l’arbitrage amateur est très sensible mais aussi très important à court terme. En début de saison, plusieurs présidents de District nous avaient d’ailleurs confié avoir du mal à désigner des arbitres sur le deuxième niveau de leurs championnats.

« Dans le Rhône, on arrive à avoir des arbitres sur les quatre niveaux des championnats, de D1 à D4, précise Jean-Club Lefranc. Et quand il n’y a pas d’arbitres, on voit que les clubs sont demandeurs. » Il sera donc sûrement nécessaire de revoir le statut de l’arbitrage afin que les clubs qui « consomment » le plus d’arbitres soient aussi ceux qui en fournissent le plus. Une idée qui a déjà germé dans plusieurs Ligues. Et pourquoi pas une harmonisation des statuts régionaux puisque chaque Ligue possède aujourd’hui son propre statut… avec des exigences très différentes. Le groupe de travail sur le sujet est piloté par Eric Borghini, président de la Ligue de Méditerranée et lui aussi ancien arbitre.

Ces deux groupes de travail ont présenté leurs travaux lors du BELFA du 16 avril. Ils seront soumis à la validation du Comité exécutif de la FFF le 22 avril. L’arbitrage amateur est donc un vrai gros chantier pour la Fédération Française de Football !

Jérome Bouchacourt