A Blain, le stade avait été évacué par l'arbitre à la suite des propos racistes d'un spectateur.
A Blain, le stade avait été évacué par l'arbitre à la suite des propos racistes d'un spectateur. (Capture d'écran Google)

Cette saison, de nombreux clubs ont été sanctionnés à cause de débordements dans leur stade. Les spectateurs sont devenus à un réel problème.

Les images de l’envahissement de la pelouse au stade Auguste-Delaune de Saint-Denis (93), le 14 janvier dernier lors d’un match de coupe Gambardella, avaient été largement diffusée dans les médias. Une centaine d’individus avaient envahi le terrain puis ils s’en étaient pris au trio arbitral et aux joueurs du SC Amiens. « L’arbitre central a reçu trois coup de poing, un des assistant a eu la lèvre fendue, le dernier n’a dû son salut qu’à des joueurs de Saint Denis, qui se sont interposés et nous les en remercions » avait alors réagi Damien Groiselle, président de la section Paris Île-de-France de l’UNAF.

La commission de discipline de la FFF avait condamné l’US Saint-Denis à une lourde amende mais aussi à une suspension de terrain pour son équipe U19 jusqu’à la fin de la saison, « considérant qu’il est urgent que le club, aidé par les collectivités locales, trouve une solution pour s’assurer que ce type d’incident ne survienne plus, soit en trouvant un stade plus adapté pour accueillir ses rencontres, soit en sécurisant convenablement cette installation ».

A Blain, l’arbitre avait fait évacuer le stade

L’instance fédérale a d’ailleurs modifié son règlement sur la sécurité dans les stades comme nous l’indiquions juste avant l’assemblée générale du 2 juin. Le mot « licencié » a été remplacé par le mot « personne », ce qui met un surplus de pression sur les clubs. Car les incidents se multiplient à l’image de la finale de la coupe de l’Indre, annulée par le District mi-mai, à la suite de banderoles déployées par quelques abrutis.

Mais quelles sont les solutions ? Car de très nombreux matchs attirent des centaines de spectateurs le dimanche après-midi et les clubs ne sont pas à l’abri des agissements d’un seul spectateur comme ce fut le cas le 8 avril dernier à Blain (Loire-Atlantique) où l’arbitre a dû faire évacuer le stade à la suite de propos racistes.

« Le risque reste permanent ! »

« On ne peut pas prendre un service de sécurité à chaque match, sinon on met rapidement la clé sous la porte, réagit un président de club de Ligue, habitué à recevoir beaucoup de spectateurs à domicile. Il est bien sûr possible de mettre en place un service de sécurité interne. Mais ces bénévoles ne pourront pas effectuer de fouilles à l’entrée du stade puisqu’ils ne sont pas habilités pour le faire. Le risque reste donc permanent. »

Les sanctions sportives et financières se multiplient et elles étouffent les clubs. « Il convient désormais d’interpeller les politiques, les pouvoirs publiques, car les Ligues et les Districts ont peut être atteint leurs limites » indique Damien Groiselle. « Certaines mairies achètent la paix sociale à coup de subvention mais ce n’est pas comme cela qu’on aide les clubs, souligne un président de club, élu dans sa Ligue. Je ne suis pas certain que le tout répressif soit la meilleure solution. » Mais il y en a-t-il vraiment une ? En tout cas, les clubs vont devoir être plus vigilants.

Jérome Bouchacourt