Les incidents de la rencontre d’accession en D2 Futsal entre Nantes Doulon et Chavanoz, avec un match arrêté, sont caractéristiques de la guerre que se livrent les quartiers de Nantes.

Samedi après-midi, la rencontre de barrage d’accession en D2 Futsal entre Nantes Doulon et Chavanoz n’a pas été à son terme. Une bagarre a en effet éclaté en tribune, ce qui a précipité l’arrêt du match à quelques secondes du terme alors que le club isérois menait au score (5-4). Des faits qui se sont déroulés sous les yeux d’Ali Rebouh, adjoint aux sports de la mairie de Nantes.

« Le match s’est très bien déroulé, dans une bonne ambiance, avant que les bandes de jeunes ne se battent dans les tribunes » raconte l’élu municipal. Des jeunes venus des quartiers de Bellevue, Malakoff et Bottière. « Ce sont des jeunes branleurs qui ont profité du match pour régler leurs problèmes, a fustigé David Le Boette, l’entraîneur-joueur de Nantes Doulon, dans les colonnes du quotidien Ouest France. C’est galère, un truc de fou ! »

Car son club risque très gros lors de la prochaine commission de discipline de la FFF, même s’il n’est pas responsable de ces incidents. « C’est la Fédération qui est organisatrice de ce barrage d’accession et nous n’avons pas été sollicité, nous explique-t-on du côté de la Ligue des Pays de la Loire. On est habitué à ce genre de rencontre, notamment en terme de sécurité. Aucun incident n’a d’ailleurs eu lieu cette saison lors des matchs de Futsal à Nantes. »

Mais le problème, c’est que la guerre des quartiers a repris de plus belle… avec notamment huit blessés par balles depuis le 15 mars et un mort dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 avril. Alors aurait-il fallu disputer ce match à huis clos ? « Avec le climat actuel, je pense que oui, a assuré David Le Boette auprès du quotidien régional. Ou il ne fallait faire entrer que les adhérents du club. Du championnat à la Coupe, il n’y a jamais eu de problème sur nos rencontres cette saison. Ces jeunes en question ne sont jamais venus. »

Plusieurs clubs ont été victimes de cette guerre entre jeunes venus des différents quartiers ces dernières années. Si les matchs de Futsal avaient été épargnés depuis de nombreux mois, de graves incidents avaient déjà eu lieu en 2014 et 2015 avec des tirs d’armes à feu et des blessés. « Il faut qu’il y ait une prise de conscience générale, souligne Ali Rebouh. Ce serait peut-être intéressant de faire une table ronde avec la Ligue et le District. » Affaire à suivre…

Jérome Bouchacourt