Photo Jérôme Bouchacourt @ Sports Média

Minée par des conflits internes et un plan social qui devrait être retoqué par le tribunal administratif, la FFF ne donne pas une bonne image du football français.

Ce mardi, le tribunal administratif de Paris étudiait la demande d’annulation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de la Fédération Française de Football faites par neuf salariées. Neuf femmes concernées par ces licenciements. En séance, le rapporteur public a d’ailleurs demandé l’annulation de ce PSE au motif de « l’incompétence de la signataire ». En effet, c’est Florence Hardouin, la directrice générale de la FFF, qui l’initié et géré alors que cela aurait dû être le comité exécutif.

Comme nous l’ont précisé plusieurs salariés de la FFF, « le plan de sauvegarde de l’emploi a été présenté au comité social et économique (CSE) mi-mai ». Mais le Comex de la FFF n’en a été informé que lors de sa réunion du… 13 juillet. « Après de longs échanges avec les représentants du Personnel, le projet envisage in fine la suppression de 22 postes dont 2 déjà vacants, avec de vraies mesures d’accompagnement des personnes concernées, est-il expliqué dans le procès-verbal. A présent la procédure de consultation des représentants du Personnel s’est achevée ce jour, avec de surcroît la signature d’un accord majoritaire global sur les mesures du PSE.  »

Qui a décidé du plan de sauvegarde de l’emploi à la FFF ?

Des informations qui étaient erronées puisqu’il n’y avait pas d’accord majoritaire des représentants du personnel. Mais surtout cette information a « surpris » la plupart des membres du Comex, non avertis au préalable, comme plusieurs nous l’ont confirmé. « Le Comité Exécutif prend connaissance des informations relatives au PSE » est-il d’ailleurs précisé.

Or d’après les statuts de la FFF, « Le Comité Exécutif administre, dirige et gère la Fédération. Il suit l’exécution du budget. Il exerce l’ensemble des attributions que les présents Statuts n’attribuent pas à un autre organe de la Fédération. » Ce qui est donc le cas pour la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

Un motif de licenciement pour Florence Hardouin ?

Ce que savait Florence Hardouin. Comme le révèle Médiapart, elle écrit dans un SMS daté du 14 août 2020 : « Le pire c’est que nlg (Noël Le Graët) m’a envoyé un mail y a une heure […] me disant que c’était lui le patron qu’il m’interdisait de recruter, faire des promotions, virer des gens. Qu’il devrait d’abord en parler au Comité exécutif !!!!! » Un mail auquel elle a répondu au président de la FFF : « je vous confirme que cela n’a jamais été mon intention et que je vous ai toujours sollicité. »

Interrogée par le site d’information, la directrice générale a assuré que « le président était évidemment totalement au courant du PSE. Nous avons des processes internes, tout est hyper normé ». Noël Le Graët était-il au courant ? Si oui, il y a-t-il une preuve écrite ? Car si le PSE est bien annulé par le tribunal administratif, cela peut représenter une faute grave – voire une faute lourde – de Florence Hardouin qui l’aurait validée seule. Mais ça peut aller plus loin…

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Jérome Bouchacourt