Jocelyn Laurent
Jocelyn Laurent sous le maillot de Concarneau. (Photo Philippe Le Brech)

Après avoir évolué durant toute sa carrière, en Bretagne du côté de Lorient, Concarneau ou encore Vannes, Jocelyn Laurent a décidé de tenter sa chance, dans le sud de la France, du côté de Toulon. Mais après seulement six matches de championnat, cette saison, le latéral gauche de 25 ans a décidé de quitter le pensionnaire de National 2. Entretien.

Après avoir porté les couleurs de l’US Concarneau en 2019, vous avez retrouvé le club l’année dernière. Pourquoi ?  

« Tout d’abord, il faut savoir pourquoi j’ai quitté le club. Après ma rééducation des croisés, l’US Concarneau ne souhaitait pas me proposer un nouveau contrat, donc je suis parti m’entraîner à Vannes, pendant un mois. Lorsque je suis arrivé là-bas, les choses étaient claires. Je pouvais m’entraîner mais le club ne souhaitait pas me proposer de contrat en cours de saison. Au final, les dirigeants sont revenus sur leur décision, puisqu’ils étaient contents de mon rendu et de mon match amical contre Nantes. J’ai finalement signé un contrat là-bas. Mais malheureusement, c’était lors de la période du Covid. Je n’ai pu participé qu’à sept matches de championnat. Mais je m’étais plutôt bien senti lors de mes performances, j’ai donc décidé de contacter le nouvel entraîneur de l’US Concarneau, de l’époque, Stéphane Le Mignan, qui était favorable à mon retour. Je n’ai pas hésité une seule seconde. L’USC évolue quand même au niveau national, mes parents et mes amis se situent à même pas quinze minutes de la ville et j’aime l’engouement autour de cette équipe. »

Un choix payant, puisque vous avez participé à 15 matches de National…

« C’est sûr. C’était vraiment un bon choix de ma part ! Même si j’aurais aimé faire beaucoup plus de matches, quinze apparitions ce n’est pas négligeable. Et puis, j’ai eu quelques pépins physiques tels qu’une entorse qui m’a tenu éloigné des terrains pendant plus d’un mois et demi ou encore une blessure musculaire. C’est vraiment dommage ! Mais pour quelqu’un qui revenait d’un an et demi d’une rééducation des croisés et d’une année tronquée par le Covid, je suis revenu en puissance, c’est plutôt pas mal ! »

Mais à la fin de la saison, malgré plusieurs sollicitations en N1 ou N2 vous avez décidé de rejoindre le projet ambitieux de Toulon…

« J’ai toujours joué en Bretagne (Lorient, Concarneau et Vannes). J’étais arrivé à un moment de carrière ou j’avais envie de changement. Et pendant ce temps-là, avec l’US Concarneau , on n’a pas réussi à trouver un accord sur le contrat, donc je me suis dit que c’était le moment opportun de découvrir une nouvelle aventure et un nouveau football. J’ai eu le coach de Toulon, Ludovic Batelli, qui m’a annoncé un bon projet, donc c’était le bon club pour quitter la région. En tout cas à partir du moment, ou je ne prends pas de plaisir sur le terrain et ou j’ai du mal à m’exprimer footballistiquement parlant, je ne reste pas. »

C’était donc une réelle envie de quitter votre zone de confort ? 

« C’est totalement cela. Je me vois faire ma vie, avec ma femme en Bretagne. Donc on s’est demandé si ce n’était pas le moment de partir et de découvrir autre chose. »

La présence de Jean Tigana et de Ludovic Batelli a eu un réel impact sur votre décision ? 

« Énormément ! À la base, je ne voulais pas redescendre en National 2. Je voulais rester en National, puisqu’après mes croisés j’avais eu du mal à revenir à mon meilleur niveau. Mais Ludovic Batelli, m’a fait changer d’avis. Il était dans la même situation que moi. Il ne se voyait pas redescendre en N2 pour coacher une équipe à moins que le projet soit très ambitieux et qu’on lui confie les moyens d’amener l’équipe le plus haut possible avec une possibilité de monter à l’étage supérieur assez rapidement. Et forcément, Jean Tigana, c’est un nom que tout le monde connaît, donc le mélange des deux fait réfléchir. »

Mais après 6 apparitions en N2, vous avez quitté le club quelles sont les raisons de ce départ ? 

« C’est un ensemble. Tout d’abord, le projet qu’on m’a présenté était trop éloigné de la réalité. Surtout en terme de niveau de jeu, ce n’est pas du tout ce qui était convenu au départ. Après, peut-être que les dirigeants pensent la même chose et se disent qu’ils se sont plantés et qu’ils ressentent également l’écart entre ce qu’ils attendaient et le terrain. En tout cas, à partir du moment, ou je ne prends pas plaisir sur le terrain et ou j’ai du mal à m’épanouir footballistiquement parlant, je ne reste pas. Malgré les sacrifices que j’ai dû faire pour venir ici, j’ai décidé de prendre cette décision, pour ne pas passer une année compliquée sur le plan personnel et collectif. C’est ma mentalité. »

J’imagine que le projet était de jouer les premières places…

« À l’heure actuelle, le club est au milieu de tableau, avec une huitième place. L’objectif était de viser  le podium, mais attention, tout reste possible ! C’est juste que j’ai du mal à trouver ma place dans cette équipe, en tout cas sur le terrain. La philosophie de jeu est trop éloignée de la mienne. Étant passé par des équipes qui aiment toucher le ballon, comme Concarneau, Lorient et Vannes, j’ai découvert un football différent. Au SCT, c’est beaucoup d’agressivité et de longs ballons. J’étais préparé à cela, mais si une équipe ambitionne à monter, elle doit mettre en place d’autres ingrédients, avec des mélanges de temps forts, faibles et de la possession de balle. »

Vous êtes en contact avec des clubs en ce moment même ? 

« J’ai eu plusieurs contacts, mais pour l’instant, il n y a rien de concret, ce n’est que le début. Pour le moment, je suis entré en discussions avec quelques clubs de National 2. »

Quel projet cherchez-vous ? 

« Dans un premier temps, j’aimerais retrouver un club, qui pratique un bon football pour pouvoir retrouver du plaisir. C’est ma priorité ! J’ai envie d’apporter à une équipe, mais il faut que nous ayons la même vision du football, sinon il sera compliqué d’exister. Donc, avant de trouver un bon projet, je voudrais une équipe ou les valeurs humaines priment et où je sens une réelle volonté d’avancer. Je ne veux pas forcément une équipe ayant pour ambition de monter, car beaucoup se cassent les dents en chemin, je veux un club sain. »

À 25 ans, justement vous avez une expérience non-négligeable en National et en N2 que pouvez-vous apporter à un groupe ?

« De la bonne humeur ! Et puis, malgré mon âge, j’ai toujours soif d’apprendre, je suis à l’écoute des conseils du staff. Dans un groupe, on m’a toujours dit que j’étais important, ce sont des qualités qui peuvent intéresser des clubs. En plus de cela, je dispose d’une bonne expérience sportive. J’ai joué pendant six ans à Lorient et j’ai touché au monde du National. Je peux très bien apporter amplement sur le terrain comme en dehors. »

Comment gardez-vous la forme ? 

« Je me suis fait un programme, tout simplement. Je vais courir un jour sur deux et l’autre journée je fais de la musculation, du renforcement musculaire à l’appartement. On fait comme on peut (rires). »